Après plus de 40 ans de laissez-faire, alors que les scientifiques tiraient la sonnette d’alarme sur le réchauffement planétaire causé par les gaz à effet de serre (GES) que génère l’activité humaine, l’urgence d’agir est là.
Si nous voulons que nos enfants et nos petits-enfants vivent à l’abri des catastrophes naturelles et sociales qu’amènera un bouleversement du climat, c’est maintenant qu’il faut agir. Le temps des demi-mesures et des tergiversations est terminé.
C’est pourquoi le Comité citoyen de Saint-Pierre-les-Becquets appuie sans réserve les initiatives citoyennes visant à diminuer les émissions de GES dans nos communautés, au Québec et au Canada. De même, nous demandons à tous les niveaux de gouvernement et aux entreprises de s’engager fermement et immédiatement dans la voie de la transition écologique visant à s’assurer que l’on atteigne et dépasse nos cibles de réductions des émissions de gaz à effet de serre et que l’on respecte l’Accord de Paris sur le climat.
Ce n’est pas parce qu’on la dit l’un des moyens les plus simples et les plus puissants d’aider à freiner le réchauffement climatique que la tarification du carbone a le vent dans les voiles. En fait, les gouvernements ont surtout cherché récemment à rendre les énergies fossiles plus abordables, tout en promettant de faire mieux les prochaines années.
C’est le proverbial verre à moitié plein au moment où le monde prend de plus en plus conscience de la gravité des bouleversements climatiques en cours et de l’ampleur de son retard dans sa lutte.
En marge de la 29e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé jeudi un rapport faisant le point sur les mécanismes de tarification des émissions de gaz à effet de serre (GES). Basé sur l’examen des politiques de 79 pays responsables d’environ 82 % des émissions mondiales de GES, le rapport montre que la part de leurs émissions faisant l’objet d’une forme ou l’autre de tarification explicite du carbone n’était toujours que d’environ le quart (26,7 %).
Ça ne sent pas bon. Au sens littéral et au sens figuré.
À Bakou, sur les lieux de la COP29, les délégués et les journalistes signalent une odeur tenace d’huile dans l’air. Des effluves lourds, traces de la présence des torchères des raffineries qui bordent cette ville des berges de la mer Caspienne.
Les trois gratte-ciel qui dominent la ville, les Flame Towers, en forme de flamme, représentent l’héritage du pétrole et du gaz dans ce pays surnommé la « terre de feu ».
S’il faut un symbole pour illustrer le défi que représente ce sommet, c’est certainement celui-là.
Ces deux ressources « sont des cadeaux de dieu », a déclaré d’entrée de jeu le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, devant la centaine de dirigeants du monde qui ont fait le déplacement à Bakou pour la COP29.
Ça donne le ton.
La neutralité carbone doit être atteinte beaucoup plus tôt que prévu à l’échelle mondiale, démontre une nouvelle étude dévoilée en marge de la COP29. Pendant ce temps, les discussions sur un accord financier avancent timidement. Et un froid diplomatique s’installe entre la France et l’Azerbaïdjan. Résumé.
Le monde doit atteindre la carboneutralité d’ici la fin des années 2030 plutôt qu’en 2050, selon de nouvelles estimations scientifiques publiées mercredi, au troisième jour de la 29e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), à Bakou, en Azerbaïdjan.
L’étude très attendue du Global Carbon Project montre que les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), générées par la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, atteindront encore cette année un record, alors que 2023 a aussi marqué un record à ce chapitre.
Les 120 scientifiques ayant contribué à l’étude estiment que le monde doit viser zéro émission nette de CO2 d’ici la fin des années 2030 pour espérer contenir le réchauffement mondial à 1,5 °C, par rapport à la fin du XIXe siècle.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles atteindront un nouveau record cette année, selon une étude publiée mercredi par les scientifiques du Global Carbon Project, qui n’entrevoit aucun pic clair du recours au pétrole, au gaz et au charbon.
Selon cette étude de référence, les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles atteindront un niveau record en 2024, avec 37,4 milliards de tonnes, en augmentation de 0,8 % par rapport à 2023.
En y ajoutant les prévisions d’émissions liées au changement d’affectation des terres, comme la déforestation, les émissions totales devraient atteindre 41,6 milliards de tonnes cette année (+2,5 %).
Graphique : Commissaire à l’environnement et au développement durable au Parlement du Canada
Ottawa fait figure de cancre et doit en faire plus pour atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre, estime le commissaire à l’environnement et au développement durable.
Dans une série de rapports dévoilés jeudi, le commissaire fédéral à l’environnement et au développement durable, Jerry DeMarco critique sévèrement le gouvernement Trudeau pour sa gestion de plusieurs enjeux environnementaux.
En plus de la question des émissions polluantes, le gouvernement fédéral doit mieux protéger les espèces en péril au pays pour faire face à la crise de la biodiversité, affirme Jerry DeMarco.
Le commissaire indique qu’il reste six ans au Canada pour atteindre sa cible de réduction des gaz à effet de serre (GES) de 40 % à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030. En date de 2022, le pays avait réduit ses émissions de seulement 7,1 %, relève M. DeMarco.
Le Canada est d’ailleurs le membre du G7 le moins performant en matière de réduction des GES, rappelle le commissaire fédéral.
Graphique : Copernicus/ECMWF
L'année 2024 sera presque assurément la plus chaude jamais enregistrée et la première avec une hausse de la température moyenne du globe de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, selon les données du service européen Copernicus publiées après le deuxième mois d'octobre le plus chaud.
« Après 10 mois de l'année 2024, il est désormais quasiment certain que 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée et la première année avec plus de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels », a commenté jeudi Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.
Il est même probable que le réchauffement ait dépassé 1,55°C durant l'année calendaire, selon Copernicus.
« Cela marque une nouvelle étape dans les records de températures mondiales et devrait servir de déclencheur pour rehausser l'ambition à la prochaine conférence sur le changement climatique, la COP29. »
—Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus
Photo : VOST Comunitat Valenciana
Après avoir nié la réalité du réchauffement climatique et promis de stimuler la production d’énergies fossiles, de démanteler plusieurs normes environnementales en sol américain et de quitter l’Accord de Paris, le président désigné Donald Trump risque-t-il de nuire au climat de la planète ? Au lendemain de sa victoire, plusieurs s’inquiètent pour la suite des choses.
« Le résultat de l’élection américaine est un coup dur pour la lutte contre la crise climatique. La fenêtre pour limiter le réchauffement à 1,5 °C se referme et les quatre prochaines années seront critiques », a déclaré mercredi Laurence Tubiana, considérée comme l’architecte de l’Accord de Paris sur le climat.
L’experte réputée des enjeux climatiques et professeure à l’Université McGill Catherine Potvin prédit pour sa part que le retour de Trump à la Maison-Blanche servira de « justificatif à l’inaction » ailleurs dans le monde, y compris « chez les opposants à la tarification du carbone au Canada. On va perdre au moins cinq ans, alors que nous sommes déjà en retard. C’est très décourageant ».
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les engagements climatiques actuels des pays mènent à seulement 2,6 % de baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2019, au lieu des 43 % préconisés pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, a alerté lundi l’ONU Climat, à deux semaines de la COP29.
Les plans d’action climatique nationaux n’ont que peu progressé en un an et « sont loin de répondre aux besoins pour empêcher le réchauffement planétaire de paralyser toutes les économies et de détruire des milliards de vies et de moyens de subsistance », a souligné le chef de l’ONU Climat Simon Stiell.
Ce rapport est la synthèse annuelle des derniers engagements de réduction des émissions – appelés « contribution déterminée au niveau national » (NDC) – pris par les 195 signataires de l’accord de Paris de 2015, qui représentaient 95 % des émissions globales en 2019.
Capture d'écran réalisée sur Facebook par AFP Factuel
Il existe un large consensus scientifique selon lequel le réchauffement climatique actuel est dû aux émissions de gaz à effet de serre liés aux activités humaines. Pourtant, des internautes remettent en cause son existence en affirmant qu'il n'a connu aucune accélération notable depuis les années 1970. Ils citent à l'appui de cette affirmation une étude publiée dans la revue Nature en octobre 2024. Mais attention : si cette étude indique qu'une accélération du réchauffement climatique n'est, à ce stade, pas encore détectable statistiquement, ils confirment bien en revanche que les températures de surface augmentent de façon constante depuis les années 70, comme l'ont expliqué les auteurs de ce travail et d'autres climatologues interrogés par l'AFP.
"Une étude statistique publiée dans Nature ne révèle aucune accélération détectable du réchauffement climatique après les années 1970", soutiennent des internautes dans des publications partagées sur Facebook et sur X mi-octobre 2024, dénonçant pour certains une "escrologie".
Ces affirmations sont également partagées en anglais, en néerlandais, en grec, en italien ou encore en allemand, dans la foulée de la publication, le 14 octobre, d'une étude dans la revue scientifique Nature.
Mais il est trompeur de s'appuyer sur les conclusions de cet article pour affirmer que la planète ne s'est pas plus réchauffée depuis les années 1970, pointent les scientifiques contactés par l'AFP, en notant que les modèles utilisés dans cette étude détectent au contraire une augmentation constante au fil du temps.
Photo : Felipe Werneck/Ibama via Wikimedia (CC BY 2.0 DEED)
Une nouvelle étude internationale coécrite par une chercheuse canadienne conclut que le changement climatique contribue à des milliers de décès liés à la fumée des incendies de forêt de plus qu’aux décennies précédentes.
Les résultats de l’étude soulignent l’urgence de réduire les émissions qui réchauffent la planète, selon Sian Kou-Giesbrecht, professeure adjointe à l’Université Dalhousie, qui a contribué à l’étude.
L’étude internationale publiée lundi est l’une des plus rigoureuses à ce jour pour déterminer dans quelle mesure les changements climatiques peuvent être liés aux décès dus à la fumée des incendies de forêt dans le monde, explique la chercheuse.
Elle se dit frappée par le fait que « cette proportion augmente énormément ».
L’étude estime, en utilisant une modélisation mathématique, qu’environ 12 566 décès annuels liés à la fumée des incendies de forêt dans les années 2010 étaient liés au changement climatique, contre environ 669 dans les années 1960, lorsque le dioxyde de carbone était beaucoup moins concentré dans l’atmosphère.
Graphique : Agence internationale de l’énergie (AIE)
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le sommet de la demande pour le pétrole sera atteint en 2030 alors qu’une véritable révolution des énergies renouvelables est en cours. Cependant, les avancées sont trop lentes.
Au rythme actuel, la hausse moyenne des températures dans le monde sera de 2,4 degrés Celsius en 2100, ce qui dépasse largement la limite critique visée par l’Accord de Paris, soit 1,5 degré Celsius.
De 2020 à aujourd’hui, environ 200 initiatives touchant les technologies propres ont été adoptées dans le monde, affirme l’AIE, contre une quarantaine lors des cinq années précédentes.
« La transition vers les énergies propres s’est accélérée considérablement dans les dernières années », peut-on lire dans le rapport 2024 de l’organisation. « Mais il y a davantage d’incertitudes à court terme qu’à l’habitude quant à l’évolution des politiques et des stratégies » en ce qui concerne la transition énergétique.
Photo : GREMM
Les dérèglements provoqués par le réchauffement climatique dans les eaux du Saint-Laurent risquent de pousser le béluga vers une « zone critique », conclut une nouvelle étude scientifique fédérale, qui permet aussi de constater que l’essentiel de la population demeure toute l’année dans l’estuaire, une région soumise à d’importants bouleversements.
Les populations de bélugas dans le monde vivent essentiellement dans la région arctique, à l’exception de celle du Saint-Laurent, qui découle de la dernière période glaciaire et qui se trouve donc à la limite la plus au sud de la répartition de l’espèce.
Après avoir été chassée intensivement, puis malmenée par la pollution de son habitat, l’espèce est aujourd’hui menacée par le réchauffement climatique, selon ce qui se dégage de l’étude Évaluation du potentiel de rétablissement du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent, commandée par Pêches et Océans Canada (MPO) et cosignée par 13 scientifiques.
La professeure de biologie Catherine Potvin, une experte de renommée internationale des forêts et du carbone de l’Université McGill, s’est retirée du Comité consultatif sur les changements climatiques du Québec (CCCC) à la fin de l’été, après trois ans d’implication. Elle jugeait que d’y participer était devenu « plus frustrant qu’utile ».
« De plus en plus, j’avais l’impression que le processus était très lourd, très complexe, très peu agile. Et qu’après, avec chaque rapport, on lance une pierre dans l’eau, et on ne sait pas ce qui arrive… » déplore-t-elle auprès du Devoir, dans une première entrevue depuis sa démission.
Jamais elle n’a eu l’occasion de discuter des recommandations du CCCC avec le ministre de l’Environnement ou des fonctionnaires concernés. Mme Potvin se désole aussi que les travaux du comité ne suivent pas la cadence nécessaire pour décarboner notre mode de vie en temps voulu.
« On est sur le bord d’une catastrophe climatique, et c’est comme si le comité avançait en marchant tranquillement », dit-elle en sifflotant avec ironie. « Moi, ce n’est pas ma réalité. Ma réalité, c’est l’urgence », fait-elle valoir, inquiète.
Photo : TOWT
Samedi matin gris à Québec. Serge Picard s’engouffre dans une voiture en direction des Escoumins, sur la Côte-Nord. Le copropriétaire de Café William a un rendez-vous bien spécial avec un voilier long de 81 mètres, haut de 63 mètres et capable de transporter 1000 palettes.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. Pour l’homme d’affaires, ils représentent une petite révolution, l’aboutissement d’une quête de plusieurs années pour transporter du café à la voile.
« Le café est une boisson avec une empreinte environnementale énorme », note Serge Picard, alors que le paysage défile. « On veut que la ligne de café William soit 100 % transportée par bateau à voile. On pensait que ce serait pour dans trois à cinq ans… », explique-t-il.
Mais le navire que M. Picard va rejoindre change la donne. L’Anemos, de la compagnie française TOWT – pour TransOceanic Wind Transport –, vient bousculer les choses dans une industrie dominée par le mazout.
Photo : Canada en Afghanistan via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Selon un nouveau rapport dont l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a coordonné l’élaboration, les cours d’eau de la planète ont atteint en 2023 un niveau de sécheresse sans précédent depuis plus de trois décennies, ce qui annonce des perturbations inquiétantes des ressources en eau, alors que la demande ne cesse d’augmenter.
L’écoulement des cours d’eau et l’apport dans les réservoirs ont été inférieurs à la normale dans de nombreuses régions du monde au cours des cinq dernières années. Selon le rapport sur l’état des ressources en eau dans le monde, cette baisse de régime se répercute sur la quantité d’eau disponible pour les populations, l’agriculture et les écosystèmes, aggravant la pression qui s’exerce sur les réserves de la planète.
Au cours des cinq dernières décennies, les glaciers ont subi la plus grande perte de masse jamais enregistrée. Par ailleurs, cela fait deux années consécutives (2022-2023) que toutes les régions du monde où se trouvent des glaciers font état d’une diminution des glaces.
Photo : Leeswatts via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Au sortir de la pandémie de coronavirus, les climatologues ont sursauté. La concentration atmosphérique de méthane — le second gaz à effet de serre (GES) en importance, après le CO2 — bondissait brusquement. L’effet du confinement sur l’industrie pétrogazière ? Un phénomène climatique passager ? Les scientifiques se sont mis à l’oeuvre pour résoudre l’énigme. Quelques années plus tard, une hypothèse fait de plus en plus consensus pour expliquer cette envolée soudaine de la concentration de méthane : l’inondation des zones humides tropicales.
Depuis le début de la révolution industrielle, la quantité de méthane (CH4) dans l’atmosphère a triplé. À lui seul, ce gaz a réchauffé la Terre de 0,6 °C. La majorité (60 %) du méthane provient des activités humaines. Il exhume des exploitations de charbon, de pétrole et de gaz, mais aussi des rizières, des élevages et des dépotoirs. Le méthane d’origine naturelle (40 %) émane surtout des zones humides. Il se forme là où de la matière organique se décompose en l’absence d’oxygène, comme dans les marécages, les mangroves, les tourbières et les marais salés.
Photo : Bill McMannis via Wikimedia (CC BY 2.0)
Des destructions « inimaginables » : c’est ainsi que les responsables de la sécurité publique du comté de Pamlinco, en Caroline du Nord, ont décrit les ravages dans le village de Chimney Rock, dans l’ouest de l’État, lorsqu'ils ont vu ce qui restait de la petite bourgade. Pratiquement rien. Les pluies torrentielles et les inondations ont tout détruit.
On est pourtant au cœur des montagnes, dans les Appalaches, à des centaines de kilomètres de la côte de la Floride où Helene a touché terre et à 500 kilomètres de la côte atlantique.
Le bilan de Helene est funeste, au moins 200 morts, et il pourrait s’alourdir, car plus de 600 personnes manquent à l’appel. La tempête, qui a touché terre en Floride avec une puissance de catégorie 4, est le deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les États-Unis depuis 50 ans. Six États ont été touchés par les effets de l’ouragan, qui a tracé sur son passage un couloir de destruction de près de 1000 kilomètres, jusque dans l’ouest de la Virginie.
Que nous apprend l’ouragan Helene sur ce que l’avenir nous réserve? Quel rôle jouent les changements climatiques dans ce genre de phénomène?
De l’ouragan Helene aux États-Unis au typhon Yagi en Asie, de puissantes tempêtes s’abattent sur le globe, et les scientifiques avertissent que le changement climatique amplifie leur force destructrice à des niveaux sans précédent.
Voici ce que la science révèle sur la façon dont le réchauffement de la planète renforce les cyclones – le terme générique pour ces phénomènes météorologiques.
Plus violentes
D’abord, les principes de base : les océans plus chauds libèrent davantage de vapeur d’eau, ce qui fournit de l’énergie supplémentaire aux tempêtes, dont les vents s’intensifient. Le réchauffement de l’atmosphère leur permet également de retenir davantage d’eau, ce qui favorise les fortes précipitations.
« En moyenne, le potentiel destructeur des ouragans a augmenté d’environ 40 % en raison du réchauffement de 1 °C qui a déjà eu lieu », a déclaré à l’AFP Michael Mann, climatologue à l’université de Pennsylvanie.
Graphique : Groupe consultatif pour la carboneutralité
Si le Canada veut « faire sa juste part » en matière de lutte contre la crise climatique mondiale, il doit considérer que son « budget carbone » restant d’ici 2050 est déjà pratiquement épuisé, selon ce qui se dégage d’un rapport publié jeudi par un groupe d’experts mandaté par Ottawa pour conseiller le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault. La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) doit donc s’accélérer « brusquement » pour éviter l’échec.
« Nous avons brûlé une bonne partie de notre portion équitable de carbone », résume au Devoir la coprésidente du Groupe consultatif pour la carboneutralité (GCPC), Sarah Houde, en évoquant les constats inscrits dans le rapport intitulé Des résultats pour le climat. Budget carbone et cible du Canada pour 2035.
Dans ce document, le GCPC recommande donc au gouvernement fédéral d’élaborer un « budget carbone national », un outil prôné par plusieurs scientifiques et qui permettrait de chiffrer le total des émissions de gaz à effet de serre (GES) que le Canada « ne devrait pas dépasser jusqu’à ce qu’il atteigne la carboneutralité », soit d’ici 2050.
Graphique : U.S. Global Change Research Program
Le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005 et plus d’un cinquième de la surface océanique mondiale a connu une vague de chaleur sévère en 2023, selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus publié lundi.
« Le réchauffement de l’océan peut être considéré comme notre sentinelle du réchauffement climatique. Il n’a cessé d’augmenter depuis les années 60. Et depuis 2005 environ, le rythme du réchauffement des océans a doublé », a souligné au cours d’une visioconférence l’océanographe Karina Von Schuckmann, en présentant le 8e rapport sur l’état des océans de Copernicus.
Les océans se réchauffent de 1,05 watt par m2 depuis 2005, contre 0,58 watt par m2 dans les décennies précédentes, d’après le rapport.
Ces travaux viennent consolider les rapports du GIEC. En 2019, ces experts du climat mandatés par l’ONU estimaient « probable » que le rythme de réchauffement des océans ait « plus que doublé depuis 1993 ».
La montée des océans va déchaîner une «marée de malheurs» pour des centaines de millions d’habitants des zones côtières, a alerté le secrétaire général de l’ONU, mercredi, pressant la population mondiale à agir contre le réchauffement climatique pour éviter ce naufrage.
«Notre monde est dans des eaux dangereuses», a déclaré Antonio Guterres lors d’un sommet au siège des Nations Unies à New York sur la montée du niveau des mers qui s’accélère.
Selon les scientifiques, depuis le début du XXe siècle, le niveau des océans s’est élevé plus rapidement que lors d’aucun autre siècle depuis au moins 3000 ans, s’accélérant de plus en plus rapidement.
Ainsi, entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm – dont environ 8 cm de 1993 à 2018. Et le rythme d’augmentation atteint 0,48 cm par an ces dix dernières années. Principalement à cause de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.
«Près de 900 millions de personnes habitent dans les zones côtières de basse altitude», rappelle Antonio Guterres.
Photo : Felipe Werneck/Ibama via Wikimedia (CC BY 2.0 DEED)
Alerte rouge pour la plus grande forêt tropicale de la planète : déforestation et incendies dévastateurs en Amazonie, qui joue un rôle crucial contre le réchauffement climatique, font peser le risque de « conséquences irréversibles », préviennent ONG et experts.
En moins de quatre décennies, une surface presque aussi grande que la Colombie a été déboisée dans la région, selon une étude du Réseau amazonien d’information socio-environnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d’ONG, à laquelle l’AFP a eu accès lundi.
Lundi aussi, l’observatoire européen Copernicus a sonné l’alarme : l’Amazonie et la zone humide du Pantanal, autre sanctuaire de biodiversité situé plus au sud, ont connu ces derniers mois leurs « pires incendies en deux décennies ».
Conséquence : les émissions de carbone ont été « significativement au-dessus de la moyenne, battant des records régionaux et nationaux », affectant « gravement » la qualité de l’air dans toute l’Amérique du Sud.
Graphique : Institut climatique du Canada
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué de 1 % au Canada en 2023, selon les estimations préliminaires de l’Institut climatique du Canada, qui indique, encore une fois cette année, que les progrès réalisés dans certains secteurs sont en partie annulés par les augmentations dans le secteur du pétrole et du gaz.
L’an dernier, les émissions totales du Canada ont été estimées à 702 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Mt d’éq. CO2), ce qui constitue une baisse estimée de 1 % par rapport à 2022.
Les émissions du Canada se situent actuellement à 8 % en dessous des niveaux de 2005.
Rappelons que le pays s’est engagé à réduire d’ici 2030 ses émissions de GES de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005.
Graphique : Global Carbon Project
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère ne cessent d’augmenter, à un rythme qui s’est même accéléré ces dernières années, menaçant la trajectoire climatique de la planète malgré la promesse de nombreux pays de réduire drastiquement les émissions de ce puissant gaz à effet de serre, alertent des chercheurs mardi.
« Le méthane augmente plus vite en termes relatifs que n’importe quel autre gaz à effet de serre majeur et est désormais à des niveaux 2,6 fois plus élevés qu’à l’époque préindustrielle », écrit une équipe internationale de scientifiques sous l’égide de l’organisation Global Carbon Project, dans une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters.
4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine après le dioxyde de carbone (CO2).
Environ 40 % du méthane provient de sources naturelles, dans les zones humides notamment, mais la majorité (autour de 60 %) est liée aux activités humaines comme l’agriculture (élevage des ruminants et culture du riz), les énergies fossiles et les déchets.
Graphique : Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec 2021, Recyc-Québec
Recyc-Québec estime que la province doit sortir de son modèle de production de type « extraction-consommation-élimination », dommageable pour l’environnement. En réduisant le recours aux matières premières et en réutilisant les produits consommés, Québec pourrait réduire jusqu’à 45 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), selon sa plus récente analyse.
« Notre modèle économique actuel transgresse les limites jugées sécuritaires pour la planète », écrit Recyc-Québec dans les premières lignes d’un document qui sera publié mardi. Celui-ci propose une analyse et des recommandations pour réduire les impacts d’un modèle économique actuellement dommageable pour l’environnement.
L’analyse se veut un complément du Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec, publié en 2021, dans lequel la société d’État – sous la responsabilité du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques – constatait que la province était responsable d’une forte consommation de matières vierges.
« Cette fois, on a voulu aller plus loin en explorant et en quantifiant les impacts sur d’autres aspects », explique en entrevue avec La Presse Etienne Angers, chef d’équipe économie circulaire et réduction à la source chez Recyc-Québec.
Graphique : Copernicus/ECMWF
À quelques jours du début de l’automne, on peut d’ores et déjà conclure que l’été 2024 a établi un nouveau record de chaleur à l’échelle mondiale, signale l’agence européenne Copernicus. Un sommet inédit depuis au moins l’ère préindustrielle qui a laissé des traces partout sur la planète.
Les records s’accumulent
« Au cours des trois derniers mois de 2024, la planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds, la journée la plus chaude jamais enregistrée et l’été boréal le plus chaud jamais enregistré. Cette série de températures record augmente la probabilité que 2024 soit l’année la plus chaude jamais enregistrée », indique Samantha Burgess, directrice adjointe du service du changement climatique à l’agence Copernicus. « Les phénomènes extrêmes liés à la température observés cet été ne feront que s’intensifier, avec des conséquences encore plus dévastatrices pour les populations et la planète, à moins que nous ne prenions des mesures urgentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », ajoute-t-elle.
L’Europe durement touchée
Dans son plus récent rapport dévoilé jeudi, Copernicus signale que la température moyenne pour les mois de juin, juillet et août à l’échelle mondiale a été la plus élevée jamais enregistrée, dépassant de 0,69 °C la moyenne pour ces trois mois entre 1991 et 2020. La nouvelle marque dépasse légèrement le record précédent établi en 2023 (0,66 °C). La saison estivale a été encore plus chaude en Europe, alors que la température moyenne a dépassé de 1,54 °C la moyenne estivale pour la période 1991-2020, fracassant le record de 2022 (1,34 °C). Copernicus précise que ses analyses sont réalisées avec « des milliards de données recueillies à partir de satellites, de navires, d’avions et de stations météo partout dans le monde ».
Image : Nicolas Gruber et Luke Gregor OceanSODA-ETHZ
Notre dépendance aux énergies fossiles ne fait pas que dérégler le climat planétaire, elle provoque aussi l’acidification rapide des océans de la planète. Une situation qui semble pour le moment irréversible et dont on ignore encore les conséquences pour la vie marine.
Pour illustrer ce phénomène, deux scientifiques ont décidé de transposer les données sur la réduction du pH sous la forme de bandes de différentes couleurs qui permettent de démontrer à quel point l’acidification des océans s’est aggravée entre 1982 et 2024, une période au cours de laquelle le rythme d’acidification s’est accéléré par rapport aux décennies précédentes.
« Nous avons voulu créer ces bandes pour les utiliser comme outil qui permet de sensibiliser le public à ce qu’on constate, c’est-à-dire la progression rapide de l’acidification des océans », résume au Devoir l’un des idéateurs, Nicolas Gruber, spécialiste des systèmes environnementaux et professeur à l’École polytechnique de Zurich, en Suisse.
Photo : SophieBlanche via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Écoanxiété, déclin de la biodiversité, vagues de chaleur, qualité de l’air dégradée : les changements climatiques ont de nombreux effets sur la grossesse, qu’ils soient directs ou indirects. Des experts tentent d’en décortiquer les mécanismes pour inciter les gouvernements à agir.
Écoanxiété
« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’a pas été scientifiquement prouvé que l’écoanxiété pousse les gens à avoir moins d’enfants », soutient Lani Cupo, postdoctorante à l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université McGill.
Lundi, elle a présenté les plus récentes études réalisées dans le monde sur les liens entre les changements climatiques, la santé mentale et la reproduction, lors de l’ouverture d’une conférence scientifique internationale sur le placenta, à Montréal.
Une étude américaine a notamment montré que, sur quelque 600 personnes attendant un enfant, plus de 80 % se disaient « extrêmement préoccupées » par les conséquences des changements climatiques que leur bébé connaîtra. Une autre, menée sur une centaine de personnes en Australie, a démontré que l’écoanxiété était liée à un plus haut risque de faire une dépression ou d’être stressée pendant la grossesse.
Photo : Denis-Carl Robidoux via Flickr (CC BY-NC 2.0)
J’avais oublié ce détail important, essentiel, intrigant. Au Québec, seulement 126 entreprises sont responsables des trois quarts de nos émissions de GES.
Vous avez bien lu : pas 126 000, mais bien 126. N’est-ce pas révélateur ?
Ce détail, c’est un rapport d’experts publié cette semaine qui est venu nous le rappeler, rapport demandé par le ministère de l’Environnement du Québec. Et ce rapport, il recommande justement d’être plus exigeant envers ces 126 entreprises, essentiellement.
Comment ? C’est ici que ça devient intéressant. Au Québec, il n’y a pas de taxe carbone imposée aux entreprises, contrairement aux autres provinces. Le gouvernement a plutôt décidé, il y a 10 ans, d’imposer un plafond de GES à chacun de ces gros émetteurs, plafond qui diminue chaque année d’ici 2030.
Pour s’y conformer, les entreprises ont essentiellement deux choix : soit elles trouvent des solutions pour réduire leurs GES, soit elles achètent un titre boursier qui leur donne le droit d’émettre les GES fixés par le gouvernement pour l’année. Des titres sont mis aux enchères quatre fois par an par le gouvernement, avec un prix minimum par tonne de GES.
Graphique : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Québec
Une cinquième étude conclut que le marché du carbone auquel le Québec participe ne lui permettra pas d’atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre dans sa forme actuelle. Cette fois, un comité d’experts mandaté par le gouvernement provincial lui recommande de réduire considérablement les droits d’émission actuellement échangés.
« On va finir par manquer de temps si on n’accélère pas la décarbonation et la lutte contre les changements climatiques, estime Alain Webster, président du Comité consultatif sur les changements climatiques. On entre dans une période où on a de moins en moins l’occasion de faire une réduction rapide des émissions. »
Le marché du carbone auquel participe le Québec avec la Californie – le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre – est un outil essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
« Le système fonctionne, mais on peut pousser plus loin avec certains resserrements », affirme pour sa part Charles Séguin, professeur d’économie à l’UQAM et membre du comité.
Photo : BC Wildfire Service
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues aux feux de forêt records de 2023 au Canada ont été quatre fois plus élevées que les émissions de combustibles fossiles du pays l'année précédente, et n'ont été dépassées que par les trois pays les plus émetteurs, selon une nouvelle étude de l'Agence spatiale américaine (NASA).
L'étude, publiée mercredi dans la revue Nature, indique que seuls la Chine, l'Inde et les États-Unis émettent plus de carbone par an que les feux de forêt survenus de mai à septembre 2023 au Canada.
L'auteur principal de l'étude, Brendan Byrne, a qualifié les résultats d'« assez choquants » et a déclaré qu'ils soulevaient des inquiétudes quant à savoir si l'on peut compter sur la forêt boréale du Canada à l'avenir pour absorber plus de carbone qu'elle en émet.
« On craint que les incendies plus fréquents puissent réellement limiter la capacité de la forêt à absorber le carbone », a prévenu M. Byrne, un scientifique du cycle du carbone au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, en Californie.
L'étude indique que des conditions de chaleur et de sécheresse extrêmes ont contribué à alimenter les feux de forêt qui ont ravagé 4 % de la superficie forestière du Canada et entraîné l'évacuation de 232 000 personnes.
Le sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP) a débuté lundi dans le Royaume de Tonga à «un moment crucial» pour la région, confrontée notamment à la hausse du niveau de l’océan, les Tuvalu exigeant des «pollueurs» qu’ils paient les coûts liés au changement climatique.
Au premier jour du sommet, un tremblement de terre de magnitude 6,9 a secoué le pays océanien, selon le service sismologique américain (USGS), déclenchant seulement de brèves évacuations au niveau de la côte, mais sans alerte au tsunami.
Un chœur ainsi que les élèves d’une école de danse en habits traditionnels ont accueilli les dirigeants conviés au sommet, organisé jusqu’à vendredi dans la capitale, Nuku’alofa.
«Nous nous rassemblons à un moment crucial dans l’histoire de notre région [...] Nous sommes en première ligne de la bataille contre le changement climatique», a déclaré le secrétaire général du FIP, Baron Waqa, de l’île de Nauru.
Graphique : Environnement et ressources naturelles Canada
Est-il encore possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C d’ici la fin du siècle ? En étant très optimiste, on pourrait stopper le réchauffement à 1,6 °C, indique une nouvelle étude parue dans la revue Nature Climate Change. Et le défi pour y arriver est surtout politique, avancent les chercheurs.
Dans le scénario le plus optimiste, il serait possible de limiter le réchauffement planétaire à 1,6 °C d’ici la fin du siècle, soutient une équipe de chercheurs internationaux dans une nouvelle étude publiée le 12 août dernier dans la revue Nature Climate Change. Et encore, l’atteinte de cette nouvelle cible, au lieu du 1,5 °C de l’accord de Paris, est plus qu’improbable.
En effet, « 1,5 degré sans dépassement n’est pas réalisable, a déclaré l’auteur principal de l’étude, Christoph Bertram, au magazine New Scientist. Il faut donc absolument se préparer à un dixième, voire plusieurs dixièmes de degré, au-delà de cet objectif », a ajouté le chercheur de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam, en Allemagne.
Graphique : Copernicus/ECMWF
Juillet 2024 arrive au deuxième rang des mois les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, tout juste derrière juillet 2023, ce qui met un terme, de peu, à une triste séquence de records de température mensuelle à la surface de la planète.
16,91 °C
Ne vous y trompez pas. Si la température moyenne mesurée à la surface de la planète en juillet dernier par l’observatoire européen Copernicus ne se situe qu’au deuxième rang, ce n’est pas parce que le temps était frais. La température moyenne a été supérieure de 0,68 °C à la moyenne de celle des mois de juillet des années 1991 à 2020. « Ça n’a pas l’air gros, mais c’est énorme », souligne Christopher McCray, spécialiste en simulations et analyses climatiques chez Ouranos. Mais surtout, la température a été d’à peine 0,04 °C inférieure à la moyenne de juillet 2023, le mois le plus chaud jamais enregistré. « Juillet 2024, ce n’est pas un record en 2024 parce que 2023 était si exceptionnelle », dit le spécialiste.
Photo : (CC 0)
Plus de 175.000 personnes meurent des effets de la chaleur chaque année en Europe, avec un taux de mortalité de 1,5 %, a alerté l’agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), relevant que la région Europe de l’OMS, qui s’étend jusqu’en Asie centrale, est celle qui se réchauffe le plus vite, avec une vitesse environ deux fois supérieure au rythme moyen mondial.
« Dans la région et ses 53 États membres, les populations paient le prix fort », a déploré le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Hans Kluge.
Les trois années les plus chaudes jamais enregistrées dans la région se sont toutes produites depuis 2020, et les dix années les plus chaudes l’ont été depuis 2007.
Dans certains endroits du monde, la crise climatique fait déjà grimper les températures à des niveaux insupportables. Au cours des 20 dernières années, la mortalité liée à la chaleur y a augmenté de 30 %.
Pas une année de plus : les pays les plus pauvres de la planète, en première ligne du changement climatique, préviennent qu’ils ne peuvent plus attendre pour obtenir les premières aides du fonds « pertes et dommages », créé à la COP28 en novembre, mais encore loin d’être opérationnel.
L’appel a retenti au terme, vendredi, de la deuxième réunion de mise en place de ce fonds, adopté en fanfare à la COP de Dubaï après des années d’âpres négociations.
Alors que les dévastations liées aux inondations et aux ouragans se multiplient dans le monde sous l’effet du réchauffement provoqué par les énergies fossiles, « nous ne pouvons pas attendre jusqu’à la fin de 2025 pour que les premiers fonds soient débloqués », déclare à l’AFP Adao Soares Barbosa, représentant du Timor-Oriental au sein du conseil d’administration du fonds.
« Les pertes et les dommages, eux, ne nous attendent pas », a souligné ce négociateur de longue date des nations les plus pauvres du monde.
Carte : Copernicus/ECMWF
Sous l’effet des rejets de gaz à effet de serre de l’humanité, les records de températures mondiales continuent de tomber depuis plus d’un an : juin 2024 est devenu le mois de juin le plus chaud jamais mesuré, effaçant le record déjà battu en 2023.
Avec son cortège de canicules au Mexique, en Chine ou en Arabie saoudite, juin 2024 est le 13e mois consécutif à établir un record de température moyenne plus élevée que les mois équivalents, a annoncé lundi l’observatoire européen Copernicus.
Avec cette série, alimentée par une surchauffe inédite des océans qui ont absorbé 90 % de l’excès de chaleur provoqué par l’activité humaine, « la température moyenne mondiale sur les 12 derniers mois (juillet 2023 — juin 2024) est la plus élevée jamais enregistrée », selon Copernicus.
Malgré le discours rassurant du gouvernement Legault, le Québec n’est pas sur la voie d’une réduction suffisante des émissions de gaz à effet de serre pour respecter ses engagements climatiques, conclut le Comité consultatif sur les changements climatiques. Il plaide donc pour un virage vers la « sobriété » énergétique, une hausse de la tarification carbone et des mesures « contraignantes » pour s’attaquer avec ambition à la crise.
Le message inscrit dans ce nouvel avis indépendant soumis au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, lance un appel très clair au gouvernement : « le niveau d’ambition du Québec doit résolument s’accroître » si on veut se donner une chance de réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et transformer la société québécoise afin de faire face aux dérèglements du climat.
Les experts mandatés pour conseiller le ministre rappellent que « les politiques climatiques du Québec n’ont pas entraîné une décarbonation à la hauteur des défis climatiques ». [...]
Photo : SPIQ
Si la tendance se maintient et si le scénario du pire se réalise, la Communauté métropolitaine de Québec devra s'attendre à un réchauffement de la température moyenne pouvant aller jusqu'à 5,6 °C sur son territoire d'ici la fin du siècle. Ces modifications du climat seraient accompagnées d'événements extrêmes de plus en plus fréquents, par exemple des vagues de chaleur en été et des pluies abondantes en hiver.
Ce constat provient d'une récente analyse commandée à la firme de consultants Aecom. Elle découle de la déclaration d'urgence climatique adoptée par la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) en 2019. Celle-ci se joignait ainsi des centaines d'autres autorités municipales dans toute la province.
Regroupant 28 municipalités où vivent actuellement quelque 850 000 personnes, la CMQ a voulu connaître les vulnérabilités actuelles sur son territoire et mesurer sa capacité d'adaptation aux changements climatiques.
Photo : BriYYZ via Flickr (CC BY-SA 2.0)
La croissance est insoutenable. Pour compenser les GES venant du boom des voyages aériens des Québécois, il faudrait construire l’équivalent de deux projets de transport collectif comme le REM… chaque année.
La comparaison frappe dans le contexte où les gouvernements engloutissent des milliards dans le développement du transport collectif – ce qui va de soi –, alors que les effets du boom des vols aériens passent sous le radar.
Les vols aériens internationaux, faut-il savoir, ne sont pas inscrits dans le rapport d’inventaire national de gaz à effets de serre (GES) des pays (le NIR), contrairement aux vols intérieurs.
Une des raisons : il est difficile de départager les GES des vols internationaux entre les résidants et les touristes. Qui est responsable des GES des avions qui décollent et atterrissent à Dorval ?
Je sais, voyager fait du bien. Et tous aiment voyager, se dépayser, découvrir. Remettre en question les vols aériens peut donc avoir un effet démobilisant sur la population dans la lutte contre les GES.
Mais peut-on prendre l’avion sans en être boulimique ? Parce que vérification faite, les Canadiens et les Québécois sont parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) au monde pour les vols aériens.
Plus précisément, les Canadiens viennent au 2e rang de la dizaine de pays que j’ai pu comparer pour les GES du transport aérien, toute proportion gardée… devant les Américains. Et les Québécois sont près de la moyenne canadienne, au 4e rang des comparaisons. Oupelaye !
Ce sont les Australiens qui émettent le plus de GES aériens des pays comparés, à près d’une tonne par habitant en 2019 (dernière année hors pandémie comparable). Le Canada est à 0,76 tonne et le Québec, à 0,65 tonne par habitant.
Photo : SOPFEU
Le nombre et l'intensité des feux de forêt extrêmes – les plus destructeurs et les plus polluants – ont plus que doublé dans le monde depuis 20 ans, en raison du réchauffement climatique dû à l'activité humaine, selon une nouvelle étude publiée lundi.
À l'aide de données satellites, les chercheurs ont étudié près de 3 000 incendies de forêt ayant une énorme « puissance radiative » – la quantité d'énergie émise par rayonnement – entre 2003 et 2023, et ils ont constaté que leur fréquence avait été multipliée par 2,2 au cours de cette période.
Ce sont les forêts tempérées de conifères, notamment dans l'ouest des États-Unis, et les forêts boréales, qui couvrent l'Alaska, le nord du Canada et de la Russie, qui sont les plus touchées, avec une fréquence de tels incendies multipliée respectivement par 11 et 7.
Graphique : Copernicus/ECMWF
Depuis deux ans, les anomalies de température de surface dans l’océan Atlantique, qui atteignent des niveaux jamais observés, troublent la communauté scientifique. « C’est vraiment affolant, on entre dans une zone inconnue », affirme la paléoclimatologue Anne de Vernal, professeure au département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM. Voici des sources pour mieux comprendre le phénomène et ses effets.
Si les températures moyennes au sol augmentent depuis les débuts de l’ère préindustrielle, c’est le cas également dans les océans, mais à un rythme plus lent, signale Anne de Vernal. Il faut rappeler ici que les océans occupent 70 % de la surface de la Terre. Sans eux, le réchauffement de la planète serait beaucoup plus important puisque les océans ont absorbé jusqu’à présent 90 % de l’excès de chaleur provoqué par les changements climatiques. Ils absorbent aussi près de 30 % du CO2 émis chaque année.
« L’océan est ainsi un réservoir de chaleur qui accumule de l’énergie, explique Mme de Vernal. Or, les délais d’homogénéisation du réservoir sont très longs, de l’ordre du millier d’années. » Concrètement, cela signifie que le réchauffement actuel des océans est irréversible. Dans l’éventualité où l’humanité cesserait dès aujourd’hui d’émettre des gaz à effet de serre (GES), il faut compter en milliers d’années le temps qu’il faudra aux océans pour se refroidir. À l’inverse, ne pas réduire nos émissions contribue à accélérer le réchauffement des océans, qu’on observe maintenant jusqu’à 2000 mètres de profondeur.
Cartes : Phillipe Rekacewicz, GRID Arendal
Abdul Aziz avait dû abandonner sa maison de la côte bangladaise, le voici désormais qui pêche dans les eaux qui la recouvrent, la faute au niveau de la mer qui s’élève à un rythme parmi les plus effrénés au monde, révèle une étude.
Dans les zones côtières densément peuplées du pays d’Asie du Sud, « plus d’un million de personnes pourraient devoir être déplacées » d’ici 2050, au rythme actuel, selon ces travaux publiés le mois dernier.
Après un cyclone dévastateur en 2007, M. Aziz, un pêcheur, est parti s’installer à un demi-kilomètre de son logement détruit, dans les terres, pour se protéger des marées de tempête. Une année plus tard, la mer a englouti le quartier de son ancien domicile.
« Les poissons nagent là, dans les eaux [qui submergent] ma terre », montre-t-il à l’Agence France-Presse (AFP) en pointant du doigt son village disparu.
Graphique : Copernicus/ECMWF
Mai 2024 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré dans le monde, devenant le 12e mois consécutif à battre son propre record, a annoncé mercredi le patron de l’ONU en citant l’observatoire européen Copernicus.
Copernicus a fait l’annonce dans une publication coordonnée avec l’agence météo de l’ONU et un discours du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à New York, dans lequel il a comparé la menace posée par l’humanité à celle de la météorite qui a fait disparaître les dinosaures.
Avec cette série de records, « la température mondiale moyenne sur les 12 derniers mois (juin 2023-mai 2024) est la plus élevée jamais enregistrée », selon Copernicus, soit « 1,63 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle de 1850-1900 » quand les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité n’avaient pas encore réchauffé la planète.
Photo : BriYYZ via Flickr (CC BY-SA 2.0)
Le transport collectif est en crise, c’est connu, alors que les déplacements en auto ont essentiellement retrouvé les volumes d’avant la pandémie. Mais qu’en est-il du transport aérien ?
D’abord, ai-je découvert, les Canadiens ne sont pas aussi nombreux qu’avant la pandémie à franchir nos frontières en avion, selon les données de Statistique Canada que j’ai décortiquées.
Mais, surprise, le Québec fait exception, étant la seule des quatre grandes provinces à voir ses résidants voyager davantage qu’avant la pandémie.
La chose surprend quand on sait l’importance que les Québécois accordent à l’environnement, et sachant l’impact des vols sur les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Attention, les chiffres sont gros.
Graphique : Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques (GEA)
Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un « rythme sans précédent » et la fenêtre pour limiter à 1,5 °C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés, dans une étude parue mercredi.
« Le réchauffement causé par l'homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26 °C par décennie en 2014-2023 », indiquent ces scientifiques.
Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d'une soixantaine de chercheurs de renom qui s'appuient sur les méthodes du GIEC, les experts du climat mandatés par l'ONU.
L'intérêt de l'étude est de fournir des indicateurs mis à jour à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.
La lenteur des États à agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre risque de provoquer un réchauffement qui dépassera facilement les 4 °C dans le sud du Québec bien avant la fin du siècle, prévient le Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques (GEA) mandaté par le gouvernement Legault.
Les gouvernements du Canada et du Québec ont beau répéter qu’ils visent à respecter l’objectif mondial de limitation du réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, à l’instar des autres pays signataires de l’Accord de Paris, la réalité est que la hausse des températures pourrait être pour ainsi dire deux fois plus importante au cours des prochaines décennies.
En supposant que tous les États de la planète respectent leurs engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement devrait dépasser les 2,8 °C d’ici 2100, voire 2070, a souligné mardi Alain Webster, professeur à l’Université de Sherbrooke, président du Comité consultatif sur les changements climatiques et coprésident du GEA.
Photo : Yves Elou Légaré via Facebook
Un comité d'experts a remis mardi matin ses recommandations pour que le Québec passe à la vitesse supérieure en matière d'adaptation aux changements climatiques. Accélérer la protection des milieux naturels, mieux concevoir les infrastructures, soutenir davantage les populations les plus vulnérables aux aléas du climat : voilà autant de fronts sur lesquels le gouvernement Legault devra agir, selon leur rapport.
Le Groupe d'experts en adaptation aux changements climatiques (GEA) a ainsi proposé une vingtaine de recommandations pour permettre au Québec de mieux affronter les événements météorologiques extrêmes, appelés à s'accélérer avec les changements climatiques.
« Il est essentiel que le Québec adopte une posture proactive [...] et qu’il prenne en compte adéquatement les changements qui affectent et continueront d’affecter notre société avec des coûts, notamment économiques, en forte croissance », notent Alain Bourque, directeur général d'Ouranos, et Alain Webster, président du Comité consultatif sur les changements climatiques, à la tête du GEA
S’il veut espérer être en mesure de s’attaquer au « chantier national » que représente l’adaptation aux effets inévitables de la crise climatique, le Québec doit non seulement revoir la manière dont il conçoit les infrastructures et tenir compte du réchauffement à venir dans l’ensemble de ses décisions, mais il doit aussi stopper la destruction des milieux naturels et travailler à restaurer ceux qui ont été dégradés par l’activité humaine, y compris les forêts.
Preuve de l’importance d’agir pour la protection des écosystèmes et de la biodiversité qu’ils soutiennent, le Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques (GEA) a inscrit cet objectif en tête de liste des 20 « recommandations » formulées au gouvernement Legault pour accélérer l’adaptation du Québec aux dérèglements du climat, un « chantier national » d’une ampleur historique.
« Sans des mesures d’adaptation adéquates, nous réagirons aux aléas climatiques en assumant des coûts des dommages et de la restauration toujours de plus en plus croissants en plus de fragiliser les écosystèmes, le bien-être humain, la santé et l’économie », préviennent les spécialistes dans le document remis au gouvernement et rendu public mardi.
Photo : Addmotor Electric Bikes (CC0 1.0 DEED)
Une adoption massive du vélo électrique pourrait réduire du quart le nombre de déplacements en automobile, démontre une nouvelle étude de la Chaire mobilité de Polytechnique Montréal et d’Équiterre. Les auteurs parlent d’un « énorme potentiel » à développer pour retirer des barrières à la pratique du vélo et réduire la place de la voiture.
Réalisée dans les trois dernières années, cette vaste étude a été menée auprès de 1000 participants qui ont utilisé des vélos à assistance électrique (VAE) équipés de traceurs géographiques pour la majorité de leurs déplacements quotidiens. « On a calculé les distances moyennes parcourues en couplant ça avec des données des dernières enquêtes origine-destination (OD). Et le résultat, c’est qu’un déplacement en auto sur quatre, donc 25 %, pourrait être remplacé par le VAE », affirme la directrice adjointe aux programmes éducatifs chez Équiterre, Marilène Bergeron. Elle rappelle que 75 % des Québécois vivent à moins de 14 kilomètres de leur lieu de travail, mais y vont régulièrement avec la voiture. « Il y a un énorme potentiel qui est là. »
Graphique : © Québec Net Positif
La majorité des entreprises manufacturières du Québec estiment qu’il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais la moitié d’entre elles ne font rien pour y arriver et les deux tiers ne prévoient pas prendre d’engagement en matière climatique.
C’est ce que constate le Baromètre de la transition des entreprises réalisé par Québec net positif, un organisme à but non lucratif voué à l’accélération de la transition énergétique.
Cette deuxième édition du Baromètre rendue publique aujourd’hui est un recul par rapport à celle de l’an dernier, alors qu’encore moins d’entreprises disent faire des gestes pour l’environnement.
Le financement des énergies fossiles par les grandes banques canadiennes a atteint plus de 140 milliards de dollars en 2023, accaparant une part croissante de ce secteur que les scientifiques appellent plutôt à abandonner pour freiner le réchauffement climatique, révèle le rapport Banking on Climate Chaos (« Miser sur le chaos climatique »), publié ce lundi.
15 % du total mondial
Cinq banques canadiennes figurent dans la liste des plus grands bailleurs de fonds des projets d’énergies fossiles, en 2023, pour un total de 142 milliards de dollars. Cette somme représente près de 15 % du total de 962 milliards des 60 plus grandes banques du monde. La Banque Royale du Canada (RBC) mène le bal avec 38,6 milliards de dollars, ce qui la place au 7e rang mondial. Depuis l’Accord de Paris sur le climat, en 2015, les engagements financiers de la RBC dans les énergies fossiles totalisent 350,6 milliards de dollars.
Avec Santé Québec et Mobilité Infra Québec, la tendance est à la création d’agences au gouvernement Legault.
Mais la CAQ ne fait pas que créer des agences. En 2020, elle en a supprimé une : Transition énergétique Québec (TEQ).
Plusieurs observateurs estiment qu’il s’agissait d’une erreur. Et puisque la mode est aux agences, j’en profite pour lancer l’idée de ressusciter TEQ.
Je vous entends : encore une structure ? Je comprends votre réticence. Il est bien difficile de savoir si les nouvelles agences créées par le gouvernement Legault généreront les gains d’efficacité promis ou si elles ne feront qu’ajouter une couche de plus à la bureaucratie existante.
Je n’ai pas plus de réponses que vous à ces questions. Mais dans le cas de TEQ, plusieurs arguments militent en faveur d’une agence dont le rôle serait de planifier l’ambitieux et nécessaire virage énergétique qu’est en train de négocier le Québec.
Photo : Muhammad Mahdi Karim via Wikimedia (GNU FDL 1.2)
Plus chaude, plus polluée, plus inhospitalière... La planète a changé sous les effets de l’activité humaine et, dans ce nouvel environnement, les maladies infectieuses progressent.
De récentes études font état des conséquences complexes du changement climatique provoqué par l’Homme, entre propagation de certaines maladies et nouveaux modes de transmission pour d’autres.
En cause notamment, des espèces vectrices comme le moustique qui prospèrent sous un climat plus humide aux températures élevées, et des animaux porteurs de maladies qui se rapprochent des humains à mesure que leur habitat disparaît.
La perte de biodiversité semble jouer un rôle majeur dans la multiplication des maladies, selon une étude publiée cette semaine dans la revue scientifique Nature.
Des mamans, des familles et des citoyens « inquiets pour le futur de leurs enfants » se sont rassemblés dimanche à Montréal, à l’occasion de la fête des Mères, en réclamant des actions significatives des gouvernements en place pour lutter contre la crise climatique et ses effets nocifs sur la prochaine génération.
« Ce n’est pas du chocolat et des fleurs qu’on veut. Non, pour la fête des Mères, on veut surtout du courage politique », explique à La Presse l’une des co-instigatrices du mouvement Mères au front, Laure Waridel, figure bien connue du mouvement écologiste québécois.
Son groupe avait convié dimanche familles et amis à se réunir au parc Frédéric-Back, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, en présence de plusieurs personnalités publiques, dont Anaïs Barbeau-Lavalette, Salomé Leclerc, Évelyne Brochu, Ève Landry et Isabelle Blais, sous la direction artistique de Brigitte Poupart.
Adapté de California Air Resources Board (CEPA)
L’arrivée du beau temps signale le retour prochain des pelouses verdoyantes et… des tondeuses. En plus de réveiller les lève-tard la fin de semaine, ces appareils à essence ont aussi un envers gênant : leur production de polluants atmosphériques.
Reconnus pour leur légèreté et leur puissance, les moteurs de ce type se retrouvent dans une foule de véhicules et d’appareils : tondeuses, scies à chaîne et souffleur à feuilles, mais aussi motoneiges, VTT et bateaux.
Non seulement ceux-ci consomment davantage de carburant que les autres moteurs, mais ils émettent aussi beaucoup plus de résidus nuisibles qui participent à la formation du smog, comme le monoxyde de carbone (CO), des particules fines et l’oxyde nitreux (N2O).
Ils sont aussi des émetteurs de gaz à effet de serre. Une étude de 2021 indique que l’ensemble des équipements de jardins motorisés aux États-Unis émettaient chaque année 30 millions de tonnes de CO2, principal responsable des changements climatiques. À titre comparatif, le Québec a émis 79 millions de tonnes de GES en 2022.
Graphique : Copernicus/ECMWF
Oubliez l’optimisme des leaders politiques qui répètent que le réchauffement planétaire peut encore être limité à un seuil viable. L’inaction climatique et l’influence du lobby des énergies fossiles nous ont placés irrémédiablement sur la trajectoire d’un dérèglement catastrophique pour l’avenir de l’humanité.
Ce constat pour le moins inquiétant se dégage d’une enquête inédite du réputé quotidien britannique The Guardian, qui a sondé 380 auteurs et collaborateurs du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) qui ont contribué aux rapports produits depuis 2018. Ces rapports constituent l’assise scientifique des négociations climatiques mondiales.
Les résultats obtenus auprès des spécialistes du climat indiquent que 77 % d’entre eux estiment que le réchauffement au cours du présent siècle dépassera les 2,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Le monde a encore connu des températures « remarquables » en avril, marqué par un nouveau record mensuel de chaleur sur terre comme à la surface des océans, selon le dernier bilan de l’observatoire européen Copernicus publié mercredi.
Le phénomène climatique naturel El Niño « a continué de s’affaiblir », laissant entrevoir un possible répit plus tard dans l’année, mais sans rien changer à la tendance de fond d’un réchauffement alimenté par la combustion massive du pétrole, du charbon et du gaz fossile.
Encore au-dessus de 1,5 degré
Depuis juin l’an dernier, tous les mois ont battu leur propre record mensuel de chaleur.
Avril 2024 ne fait pas exception à la règle avec une température moyenne de 15,03 °C, soit 1,58 °C plus élevée qu’un mois d’avril normal dans le climat de l’ère pré-industrielle (1850-1900).
Photo : Ministério do Meio Ambiente e Mudança do Clima, Brasil
Les inondations qui dévastent le sud du Brésil depuis plusieurs jours ont chassé près de 70 000 personnes de leur domicile et fait une soixantaine de morts et des dizaines de disparus, situation « dramatique » et « sans précédent » qui touche notamment la grande métropole Porto Alegre.
Après avoir évoqué plus tôt 57 morts, la défense civile a fait état samedi soir d’un bilan de 55 morts, avec en outre sept décès faisant l’objet d’une « investigation ». Il y a aussi 74 disparus et 107 blessés. Par ailleurs, au moins deux autres personnes ont été tuées dans l’explosion d’une station-service à Porte Alegre, capitale de l’État du Rio Grande do Sul, a constaté un journaliste de l’AFP, présent lors de la déflagration.
La catastrophe est toujours plus évidente : quelque 69 200 personnes ont dû quitter leur domicile et plus d’un million de foyers sont privés d’eau dans cet État.
Photo : SaskPower
Le projet de captage de carbone de la centrale de Boundary Dam, à Estevan, en Saskatchewan, n’atteint pas ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre, selon un récent rapport publié par le groupe de réflexion Institute for Energy Economics and Financial Analysis.
Ce projet, qui a été lancé en 2014, prévoyait que 90 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) seraient capturées.
Cet objectif n'a « jamais » été atteint, indique David Schlissel, de l'Institute for Energy Economics and Financial Analysis.
« Nous ne pensons pas que le captage du carbone fonctionne aussi bien que l’industrie le pense », précise l'analyste.
Source : Environnement et Changement climatique Canada
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada ont poursuivi leur hausse en 2022, selon les données publiées jeudi par le gouvernement fédéral. Et plus que jamais, l’industrie des énergies fossiles constitue le poids lourd du bilan canadien. Mais cela ne l’empêche pas de miser sur une croissance de la production.
Le Canada a produit 708 millions de tonnes (Mt) de GES en 2022, soit une hausse d’environ 10 Mt de tonnes par rapport à 2021, dont le bilan a été revu à la hausse pour notamment tenir compte d’un portrait plus fidèle des émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier.
Ce bilan démontre d’ailleurs que l’industrie fossile pèse lourd dans le bilan des émissions qui alimentent la crise climatique, avec un total de 217 Mt. Elle représente 31 % de l’ensemble des émissions de GES du pays, devançant le secteur des transports (156 Mt), historiquement très polluant, mais aussi celui des bâtiments (89 Mt) et des « industries lourdes » (78 Mt).
Les principaux géants mondiaux du pétrole et du gaz savaient depuis « au moins » les années 1960 que les énergies fossiles allaient entraîner le réchauffement de la planète, mais ils ont persisté à le nier et même pratiqué la désinformation, selon un rapport de parlementaires américains.
Pendant plus d'un demi-siècle, les "Big Oil" ont trompé le public américain au sujet de leur rôle dans la crise climatique, en faisant tout ce qui était en leur pouvoir pour que les États-Unis et le monde entier restent dépendants de leurs produits polluants, dénonce le rapport d'une commission d'enquête d'élus démocrates de la Chambre des représentants, publié mardi.
Les « Big Oil », ce sont les six géants et organismes passés au crible pendant cette enquête lancée en septembre 2021 : ExxonMobil, Chevron, BP America, Shell, l'American Petroleum Institute (API) – représentant du secteur pétrolier – et la Chambre de commerce.
Graphique : Mark Hertsgaard, Saleemul Huq and Michael E. Mann
« Révolution ou apocalypse », « L’écocide continue », « Vous mourrez de vieillesse, mais nous, nous n’aurons pas cette chance »… À lire les sombres messages des pancartes brandies dans les rues de Montréal, dimanche, une vieille image m’est revenue en tête.
C’était plus fort que moi, ces messages apocalyptiques m’ont rappelé Philippulus, le prophète de malheur de L’Étoile mystérieuse de Tintin. Vous savez, le savant fou à barbe blanche qui bat un gong en pleine rue en proclamant : « C’est le châtiment ! Faites pénitence ! La fin des temps est venue ! »
Ça y est, me suis-je dit, je souffre de fatigue climatique. Et je ne suis malheureusement pas la seule, dirait-on. Il y a cinq ans à peine, le Jour de la Terre réunissait des centaines de milliers de manifestants à Montréal, pour une mobilisation sans précédent. Dimanche, ils n’étaient que quelques centaines.
Il faut dire que le discours catastrophiste ambiant à propos des changements climatiques ne fait rien pour arranger les choses.
Graphique : Institut de la statistique du Québec
Pour la 26e année consécutive, le Québec a connu une anomalie de température positive. Et 2023 s’impose comme l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées dans la province, avec des températures moyennes de 2,7 degrés supérieures à celles du XXe siècle.
Les effets du réchauffement planétaire sont bien perceptibles au Québec, et ce, depuis plusieurs décennies. Causé par la hausse des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, ce réchauffement provoque des anomalies. En 2023, cette anomalie atteignait 2,7 degrés en plus par rapport à la moyenne historique enregistrée dans la province, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Cartes : Copernicus/ECMWF
L’Europe a connu en 2023 un nombre record de jours où la chaleur ressentie a été « extrême » pour les corps humains, à cause de températures au-delà de 35 °C ou 40 °C dont les effets sur les organismes ont été accentués par l’humidité, l’absence de vent ou la chaleur du béton urbain.
« L’année 2023 a atteint un nombre record de jours de “stress thermique extrême”, c’est-à-dire de journées où la “température ressentie” a dépassé l’équivalent de 46 °C », selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi.
Cet indice de « stress thermique » prend en compte l’effet sur le corps humain de la température combinée à d’autres facteurs (humidité, vent, rayonnement).
Photo : Ammar Hassan via Flickr CC BY 2.0 DEED
La vague de chaleur meurtrière qui a frappé le Sahel début avril est liée au changement climatique «d'origine humaine», affirment les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) dans une étude publiée jeudi.
Du 1er au 5 avril, le Mali et le Burkina Faso ont connu une vague de chaleur exceptionnelle, autant par sa durée que par son intensité, avec des températures supérieures à 45°C à l'origine de nombreux décès dans ces pays.
Les observations des scientifiques et les comparaisons des modèles de températures «montrent que les vagues de chaleur de la magnitude observée en mars et avril 2024 dans la région auraient été impossibles» sans un réchauffement global de 1,2 °C, «d'origine humaine».
Photo : Elapied via Wikipedia (CC BY-SA 2.0 FR DEED)
Les récifs coralliens du monde entier connaissent pour la quatrième année un blanchissement global, ont déclaré lundi d’éminents experts des récifs, résultat du réchauffement des eaux océaniques dans le cadre du changement climatique provoqué par l’humain.
Le blanchissement des récifs coralliens dans au moins 53 pays, territoires ou économies locales a été confirmé entre février 2023 et aujourd’hui, ont déclaré des scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et de l’organisme International Coral Reef Initiative. Cela se produit lorsque les coraux stressés expulsent les algues qui sont leur source de nourriture et leur donnent leur couleur. Si le blanchissement est sévère et prolongé, le corail peut mourir.
Les récifs coralliens sont des écosystèmes importants qui soutiennent la vie sous-marine, protègent la biodiversité et ralentissent l’érosion. Ils soutiennent également les économies locales grâce au tourisme.
Source : INRS, Centre Eau Terre Environnement (2014)
Deep Sky, qui caresse l’objectif d’éliminer du carbone atmosphérique à coups de milliards de tonnes, saura bientôt si le sous-sol québécois est propice à l’enfouissement. La jeune pousse montréalaise finalise ses préparatifs pour aller voir ce qui se passe sous terre à Bécancour, où un test d’acceptabilité sociale l’attend.
La dernière année a surtout été marquée par la réalisation d’une ronde de financement de 75 millions – à laquelle Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois, a contribué. Le travail sur le terrain doit maintenant démarrer chez Deep Sky. La première étape : réaliser des imageries sismiques dans le Centre-du-Québec.
« Cela ne détruit rien et on ne coupe pas d’arbres, précise d’emblée son cofondateur et président du conseil d’administration, Frédéric Lalonde, qui a également cofondé l’application de voyage Hopper. Mais il faut quand même aller expliquer ce que c’est. On va faire du porte-à-porte pour que les gens comprennent. On ne voit pas cela souvent au Québec. »
Graphique : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Québec
Le Québec a été un chef de file en environnement lorsqu’il a lancé sa bourse du carbone, en 2013. Mais plus de 10 ans après cette belle avancée, notre système ne tourne pas rond. Si bien qu’on est presque jaloux de la taxe carbone fédérale qui s’applique chez nos voisins !
Qu’est-ce qui cloche ?
D’une part, le prix du carbone au Québec est largement inférieur à celui des autres provinces, qui commencent à crier à l’injustice. La question se pose : notre tarification de la pollution est-elle trop timide ?
D’autre part, Québec n’arrive pas à investir l’argent récolté grâce à la bourse du carbone qui doit servir à financer des initiatives vertes. À ce compte, on se demande s’il ne serait pas plus simple de retourner l’argent aux contribuables, comme Ottawa le fait avec la taxe carbone.
Le Fonds vert est assis sur un surplus accumulé de 1,7 milliard de dollars, une incongruité en pleine urgence climatique selon les experts, environnementalistes et partis de l’opposition. Pourtant, le gouvernement ne souhaite pas y toucher, et veut même le faire croître.
« À l’heure actuelle, l’objectif n’est donc pas d’éliminer rapidement le surplus accumulé dans le Fonds d’électrification et de changements climatiques [la nouvelle appellation du Fonds vert], mais plutôt de s’assurer de pouvoir soutenir sa croissance. Aussi, les revenus de placement de ce surplus accumulé reviennent dans le FECC », affirme Amélie Moffet, attachée de presse du ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Cette somme représente un montant supérieur à l’ensemble des dépenses faites par le FECC pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou s’adapter aux changements climatiques pour l’année 2023-2024 (1,6 milliard de dollars).
Graphique : Copernicus/ECMWF
L'augmentation vertigineuse de la température des océans alarme les scientifiques, qui appellent à renforcer la recherche sur les changements à l’œuvre et craignent des effets dévastateurs sur le climat dans son ensemble.
«Les changements se produisent si rapidement que nous ne sommes pas en mesure d'en suivre l'impact», reconnaît Vidar Helgesen, secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco, pour qui «s'attaquer au réchauffement des océans est urgent».
«Un effort beaucoup plus important d'observation et de recherche en temps réel est nécessaire», a-t-il dit à l'AFP lors de la conférence de la Décennie des Océans qui s'achève vendredi à Barcelone et a réuni 1 500 scientifiques, représentants d'États ou d'organisations.
La température des océans, qui recouvrent 70% de la Terre et jouent un rôle clé dans la régulation du climat mondial, a atteint un nouveau record absolu en mars, avec 21,07°C de moyenne mesurés en surface, hors zones proches des pôles, selon l'observatoire européen Copernicus.
Photo : Yves Elou Légaré via Facebook
Il « faut travailler sur différentes trajectoires d’adaptation » aux changements climatiques, pas seulement en fonction de ce qui est prévu et souhaitable, mais en fonction du pire.
C’est l’avertissement lancé par le président du Comité consultatif sur les changements climatiques, Alain Webster, qui rappelle que des milliards de dollars et des infrastructures critiques sont en jeu.
Dans une synthèse présentée récemment à la haute fonction publique, le comité a présenté plusieurs scénarios sur les impacts de la hausse des températures dans le sud et le nord du Québec.
Or, ces données donnent encore une conception « trop simple » de l’adaptation climatique, selon M. Webster, qui travaille à perfectionner divers scénarios.
Photo : ©Vancouver Fraser Port Authority
L’entreprise britanno-colombienne qui exploite le plus grand terminal à conteneurs du Canada poursuit le gouvernement fédéral dans le but de garder secrètes cinq années de données sur ses émissions de gaz à effet de serre.
GCT Canada affirme que le ministre de l'Environnement et du Changement climatique veut publier les données sur les émissions de l'installation Deltaport, située au sud de Vancouver, dans le cadre du Programme fédéral de déclaration des gaz à effet de serre.
L'entreprise affirme, dans une requête à la Cour fédérale, que ces informations sont un « secret commercial » et que leur publication entraînerait des pertes financières et nuirait à sa « position concurrentielle ».
Photo : Aînées pour le climat Suisse
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu mardi un arrêt historique en condamnant pour la première fois un État pour son manque d’action face au changement climatique, en l’occurrence la Suisse, une décision qui s’appliquera dans les 46 États membres du Conseil de l’Europe.
« L’arrêt d’aujourd’hui est un arrêt historique et nous sommes vraiment très heureuses d’avoir porté ceci jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme », a lancé Anne Mahrer, l’une des militantes écologistes suisses qui ont fait condamner Berne. « Maintenant, nous allons être extrêmement attentives à ce que la Suisse mette en oeuvre la décision. »
« Ce n’est que le début », a prévenu Greta Thunberg, présente à Strasbourg. « Partout dans le monde, de plus en plus de gens traînent leurs gouvernements devant les tribunaux pour les tenir pour responsables de leurs actions. En aucun cas nous ne devons reculer, nous devons nous battre encore plus parce que ce n’est que le début », a lancé la jeune militante suédoise pour le climat.
Graphique : Copernicus/ECMWF
Avec un nouveau record de température en mars, les douze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, 1,58 °C de plus que dans le climat de la planète au XIXe siècle, avant que se fasse sentir l’effet de la combustion des énergies fossiles, de la déforestation ou de l’agriculture intensive.
Poursuivant une série ininterrompue de dix records mensuels, mars 2024 constitue un nouveau signal après une année où le réchauffement climatique anthropique, accentué par le phénomène El Niño, a multiplié les catastrophes naturelles, alors que l’humanité n’a pas encore diminué ses émissions des gaz à effet de serre.
Carte : Ressources naturelles Canada (Base de données GEOSCAN)
Avec l’arrivée du printemps, la fièvre du jardinage gagne en intensité. Tout jardinier amateur qui espère obtenir du succès avec ses plates-bandes, son potager et ses arbres fruitiers a avantage à connaître la zone horticole dans laquelle il se trouve afin de s’assurer de planter des variétés adaptées à sa région. Mais ces données pourraient changer au cours des prochains mois, car Ressources naturelles Canada travaille sur une nouvelle carte des zones de rusticité des plantes afin de mieux refléter la réalité du réchauffement climatique.
Dans les années 2000, l’île de Montréal était située en zone 5b. En 2014, à la faveur d’une révision des zones de rusticité des plantes, elle est passée à la zone 6a. Rimouski a pour sa part sauté de la zone 4a à la zone 5a. Ailleurs, cet indicateur n’a pas changé, comme à Gaspé, qui s’est maintenue dans la zone 4a.
Photo : Musicaline via Wikimedia (CC BY-SA 4.0 DEED)
La ville de Québec pourrait accueillir plus de 500 nouvelles espèces dans les prochaines décennies.
L'écosystème urbain avec lequel les humains sont devenus familiers, comprenant des oiseaux, des insectes et des mammifères, devrait connaître un bouleversement en raison du changement climatique.
« La nature avec laquelle les gens interagissent n'est pas celle de Banff ou d'un parc provincial », a expliqué Alessandro Filazzola, auteur principal d'un article publié mercredi dans la revue PLOS One (en anglais). « Elle se trouve dans leur cour ».
« Les villes ne bougent pas. Si vous restez immobile pendant que le monde bouge autour de vous, qu'arrivera-t-il à toute la faune sauvage que vous connaissez? »
—Alessandro Filazzola, Université de Toronto
Graphique : Environnement et ressources naturelles Canada
En fin d’après-midi mardi, 165 économistes, professeurs et directeurs de départements, provenant des principales universités du pays, avaient signé une lettre ouverte pour rectifier les faits sur « la tarification sur le carbone », car actuellement, selon eux, le débat public sur le sujet « n’est pas sain » et n’est pas basé sur la réalité.
C’est un professeur émérite de l’Université Simon Fraser, Richard George Lipsey, qui a envoyé un courriel à ses collègues à travers le pays mardi pour leur demander de signer la lettre.
Dans le premier paragraphe de la lettre, celui qui est officier de l’Ordre du Canada résume ainsi les points clés de la démarche : « En tant qu’économistes, nous sommes préoccupés par les menaces importantes liées au changement climatique. Nous encourageons les gouvernements à recourir à des politiques économiquement sensées pour réduire les émissions à faible coût, répondre aux préoccupations des Canadiens en matière d’abordabilité, maintenir la compétitivité des entreprises et soutenir la transition du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone. La politique canadienne de tarification du carbone fait tout cela », écrit le professeur Lipsey.
Photo : ©2020 CIAT/Trong Chinh (CC BY-NC-SA 2.0 DEED)
À moins d’une baisse draconienne des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) au cours des prochaines années, la facture pourrait frôler les 25 000 milliards US d’ici 2060, soutient une nouvelle étude publiée dans la revue Nature. Et tout le monde sera affecté, les pays pauvres comme les nations les plus riches. Gros plan.
Des chaînes d’approvisionnement menacées
« Il est prouvé que la fréquence et la gravité des vagues de chaleur mondiales ne cessent d’augmenter, ce qui suscite des inquiétudes quant aux effets futurs du changement climatique et aux coûts socio-économiques qui y sont associés », écrivent d’entrée de jeu les auteurs de l’étude intitulée Les chaînes d’approvisionnement mondiales amplifient les coûts économiques des futurs risques de chaleur extrême (Global supply chains amplify economic costs of future extreme heat risk, dans sa version originale anglaise). Selon l’équipe de chercheurs de l’Université Tsinghua, à Pékin, la mondialisation est le principal facteur aggravant dans un contexte de changement climatique. L’étude s’intéresse notamment aux conséquences du réchauffement sur les pays exportateurs et importateurs.
Graphique : Environnement et ressources naturelles Canada
Il doit y avoir un malentendu. D’aucuns diront que les bouleversements climatiques sont l’une des plus graves crises existentielles auxquelles l’humanité a été confrontée. Or, les experts considèrent la tarification des émissions de gaz à effet de serre (GES) comme l’un des meilleurs moyens de lutter contre eux. Pour que sa propre taxe carbone passe mieux auprès des Canadiens, le gouvernement fédéral leur retourne toutes ses recettes, avec pour résultat que quatre ménages sur cinq reçoivent plus d’argent qu’ils ne lui en versent.
Pourtant, rarement aura-t-on assisté à pareil tir groupé contre la taxe carbone fédérale. Autrefois favorable à ce recours à la logique du marché, l’opposition conservatrice à Ottawa promet aujourd’hui de l’abolir si elle est élue, comme le prédisent les sondages. En attendant, sept des huit provinces canadiennes où elle s’applique directement rejettent son augmentation prévue le mois prochain. Quant aux Canadiens, plusieurs avouent ne pas savoir, mais ils sont plus nombreux à s’opposer à la tarification du carbone qu’à l’appuyer, exception faite des Québécois.
Photo : Ciment McInnis
Le gouvernement de François Legault demande aux quatre cimenteries du Québec de proposer un plan de réduction des gaz à effet de serre (GES) d'ici le 1er mai. Un problème complexe pour cette filière qui émet 15 % de la totalité du carbone industriel de la province. Or, plusieurs avenues sont déjà explorées pour atteindre cet objectif.
« Quand on parle de GES, c'est ici que ça passe », lance Gilles Autote, en pointant les fours de la cimenterie de Saint-Constant, en Montérégie.
L'usine produit près de 900 000 tonnes de ciment par année et exploite sur le même site une carrière de calcaire, précise le porte-parole québécois de l'entreprise Lafarge, une filiale de Holcim, le premier producteur mondial de béton.
La température des immenses tubes métalliques monte au-delà de 1400 degrés Celsius pendant la transformation du calcaire en clinker, le principal élément du ciment standard, appelé généralement ciment Portland.
Photo : TaurusEmerald via Wikimedia (CC BY-SA 4.0 DEED)
Des centaines d’entreprises qui s’étaient engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C ont échoué à soumettre des plans climatiques suffisamment ambitieux. L’organisme indépendant supervisant leurs stratégies a ainsi renvoyé à la table à dessin des géants comme Walmart, Microsoft et Twitter, mais aussi la coopérative québécoise Agropur et la maison mère de Tim Hortons.
En 2021, à l’occasion de la COP26, tenue à Glasgow, en Écosse, des milliers d’entreprises s’étaient engagées à réduire considérablement leurs émissions de GES. Plus de 1000 d’entre elles disaient vouloir se doter d’objectifs compatibles avec un réchauffement maximal du climat de 1,5 °C, comme le prévoyait l’Accord de Paris, scellé en 2015. Pour y arriver, elles s’engageaient à soumettre un plan détaillé de réduction de leurs émissions à l’initiative Science Based Targets (SBTi), un organisme indépendant chargé d’en vérifier le fondement scientifique.
Graphique : Organisation météorologique mondiale (OMM)
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a dévoilé mardi son plus récent bilan sur l’état du climat. Un bulletin qui sonne comme un constat d’échec puisque les émissions de gaz à effet de serre, la température de surface et la température des océans ont établi de nouveaux records en 2023.
En 2022, dernière année où des chiffres consolidés sont disponibles, les concentrations de CO (417,9 parties par million) et de méthane (1923 parties par milliard) dans l’atmosphère ont établi de nouveaux records, aggravant ainsi l’effet de serre qui influence le climat planétaire. Ces valeurs ont malheureusement poursuivi leur progression en 2023 et en 2024, établissant au passage de nouveaux records. Philippe Gachon, professeur d’hydroclimatologie à l’UQAM, est particulièrement préoccupé par le méthane, une « bombe à retardement » qui a un pouvoir de réchauffement de 20 à 30 fois plus important que le CO2. « Le méthane peut aussi favoriser l’atteinte de points de bascule qui vont complètement modifier l’état d’équilibre du climat », souligne le chercheur.
Photo : Friedrich Böhringer via Wikimedia (CC BY-SA 2.5 DEED)
La biodiversité joue un rôle protecteur sur le fonctionnement des écosystèmes dans des conditions climatiques désavantageuses, selon deux études menées par des scientifiques du CNRS1 et leurs collègues allemands et chinois, à paraitre le 18 mars dans les revues Global Change Biology et PNAS.
Favoriser la biodiversité dans les forêts peut par exemple considérablement atténuer les conséquences du changement climatique sur le recyclage du carbone et de l’azote, un processus indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes forestiers et au stockage naturel du carbone dans les sols. Issu de la décomposition de la matière organique (feuilles et plantes mortes) par des microorganismes et la faune du sol, ce processus est ralenti dans des conditions climatiques plus sèches, telles qu’induites par le changement climatique.
Photo : Axel Drainville via Flickr (CC BY-NC 2.0 DEED)
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec sont reparties à la hausse en 2022. Selon les estimations officielles, 79 millions de tonnes de GES ont été émises cette année-là, soit un peu plus que les 77,6 millions rejetées dans l’atmosphère en 2021, et davantage que les prévisions évoquées par le gouvernement en décembre dernier.
C’est un signal inquiétant, car le gouvernement s’est pourtant engagé à réduire les GES de 37,5 % en 2030 par rapport à l’année de référence 1990.
Depuis l’année 2020, au plus fort de la pandémie, lorsque 74 mégatonnes avaient été émises dans l’atmosphère, les émissions polluantes sont en croissance.
Graphique : AIE (CC BY 4.0)
Les émissions mondiales de méthane de l’industrie fossile, essentiellement dues aux fuites de ce puissant gaz à effet de serre, sont restées à des niveaux records en 2023, « sans raison » puisque les solutions existent et sont abordables, selon l’analyse publiée mercredi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La production d’énergie liée au pétrole, au gaz et au charbon « a entraîné environ 120 millions de tonnes d’émissions de méthane en 2023, soit une légère augmentation par rapport à 2022 », estime l’AIE, qui prévoit toutefois une diminution très prochaine compte tenu des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28.
« Dix autres millions de tonnes » proviennent « de la bioénergie », comme le bois brûlé pour les foyers de cuisson, ajoute l’AIE dans cette édition 2024 de son « Global Methane Tracker ».
Au moins 70 pays se sont engagés vendredi à revoir et adapter les façons de construire des bâtiments afin de freiner le réchauffement climatique, tout en protégeant le bâti des aléas qui se multiplient, ont annoncé l'ONU et le gouvernement français.
Les ministres de l'environnement ou de la construction des pays signataires - dont les États-Unis et l'Arabie Saoudite, mais pas la Chine - ont adopté une «déclaration de Chaillot», du nom du palais à Paris dans laquelle elle a été finalisée, lors du premier «Forum mondial bâtiments et climat» organisé par l'agence des Nations unies pour l'environnement, et le gouvernement français.
Graphique : Copernicus ERA5, CS3/ECMWF
Après un premier mois de l’année très doux, un deuxième presque printanier : février 2024 est le mois de février le plus chaud jamais enregistré sur la planète, selon des données de l’observatoire européen pour le climat Copernicus obtenues par Le Devoir. Il s’agit du neuvième mois d’affilée où un record est battu, signe d’une période exceptionnelle, mais loin d’être la dernière du genre.
La Terre a enregistré une température moyenne de 13,54 °C en février 2024, soit 0,81 °C au-delà de la moyenne des températures enregistrées de 1991 à 2020. C’est 0,12 °C de plus que le dernier record pour ce mois, établi en 2016. C’est aussi 1,77 °C de plus qu’à l’ère préindustrielle, ce qui dépasse le seuil de 1,5 °C établi dans l’Accord de Paris.
Les 12 derniers mois — mars 2023 à février 2024 — ont ainsi enregistré une anomalie moyenne de 1,56 °C, un nouveau record. On a observé une anomalie mensuelle moyenne dépassant le seuil de 1,5 °C tous les mois depuis juillet 2023.
Photo : Fralambert via Wikimedia (CC BY-SA 3.0 DEED)
Devant l’urgence climatique, les villes de la province se regroupent dans une course pour réduire leur empreinte carbone. Elles seront accompagnées dans un Parcours de décarbonation municipale tout juste lancé par l’Union des municipalités du Québec (UMQ). Le premier défi consiste à s’attaquer à la pollution émise par les bâtiments et les véhicules.
« Les nouveaux maires sont de plus en plus sensibles à l’environnement. Nous ne partons pas de zéro », résume le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, en ouvrant les portes de son hôtel de ville. Un bâtiment patrimonial dont l’étanchéité énergétique laisse à désirer, admet-il.
La première cohorte du Parcours regroupe près d’une dizaine de municipalités, petites et grandes, dont Varennes. Une dizaine d’autres souhaitent se joindre à la deuxième vague de décarbonation, prévue à la fin de l’été 2024, indique l’UMQ.
Graphique : Copernicus ERA5, CS3/ECMWF
Pour la première fois, le réchauffement climatique a dépassé 1,5°C sur une année entière, selon le service climatique de l'UE.
Les dirigeants mondiaux ont promis en 2015 d’essayer de limiter la hausse des températures à long terme à 1,5°C, ce qui est considéré comme crucial pour éviter les impacts les plus dommageables.
Cette première rupture d'un an ne rompt pas cet accord historique de Paris, mais elle rapproche le monde de cet objectif à long terme.
Des mesures urgentes pour réduire les émissions de carbone peuvent encore ralentir le réchauffement, affirment les scientifiques.
Photo : Yves Elou Légaré via Facebook
Quelques cèdres, un grand pommetier, c’est tout ce qui reste du passage de Louise David au 2, rue René, à Gatineau. Disparu, le coin de paradis fleuri qu’elle avait aménagé dans sa cour arrière. Démolie, sa coquette maison blanche ornée d’une porte noire. Rasée comme presque toutes les maisons de sa rue et des dizaines d’autres de Pointe-Gatineau, l’un des plus vieux secteurs de la principale ville de l’Outaouais.
« C’est le climat qui m’a chassée de mon quartier. Moi, je voulais vivre là jusqu’à ce que je m’en aille dans une maison pour aînés. À 73 ans, c’est dur de tout recommencer », dit en soupirant Mme David, qui se considère aujourd’hui comme une réfugiée climatique.
Lorsque les eaux grises de la rivière Gatineau ont englouti le secteur au printemps 2017, on n’avait rien vu de tel depuis le milieu des années 1970.
« On s’est tous dit qu’une fois par 40 ans, on pouvait vivre avec ça, nettoyer, recommencer. Mais deux ans plus tard, c’était encore pire ! »
Carte : Cemaden, gov.br
Le changement climatique a largement favorisé la sécheresse dévastatrice qui a frappé en 2023 l’Amazonie, l’un des écosystèmes les plus importants au monde pour stabiliser le climat mondial menacé par le réchauffement.
La sécheresse agricole historique a touché des millions de personnes dans tout le bassin amazonien, attisant d’énormes incendies de forêt, réduisant les principaux cours d’eau et causant des ravages catastrophiques sur la faune.
Certains experts ont suggéré que l’arrivée du phénomène météorologique naturel El Niño était à l’origine des conditions poudrières. Mais une nouvelle étude menée par des scientifiques du World Weather Attribution (WWA), publiée mercredi, révèle que le changement climatique causé par la pollution carbonée émise par la planète en était le principal responsable.
Graphique : C3S/ECMWF
C'était attendu, c'est désormais confirmé : 2023, marquée par un cortège de désastres climatiques inédits, est bien l'année la plus chaude de l'histoire, flirtant pour la première fois sur une année entière avec la limite de 1,5 °C de réchauffement climatique fixée par l'accord de Paris.
Avec une température moyenne de 14,98 °C, l'année écoulée a été de 1,48 °C plus chaude que le climat de l'ère préindustrielle (1850-1900), a annoncé mardi l'observatoire européen Copernicus dans son bilan annuel. Le nouveau record dépasse d'une large marge (0,17 °C) le précédent, pourtant récent, de 2016.
Derrière cette mesure de thermomètre s'égrène une longue liste de catastrophes climatiques, alimentées par les émissions de gaz à effet de serre de l'humanité : incendies massifs au Canada, sécheresses extrêmes dans la Corne de l'Afrique ou au Moyen-Orient, canicules estivales inédites en Europe, aux États-Unis et en Chine, chaleurs hivernales records en Australie ou en Amérique du Sud, précipitations dévastatrices, ouragans renforcés, etc.
Photo : Stefano Campolo via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0 DEED)
Alors que la récente conférence climatique des Nations unies (COP28) s’est terminée avec un engagement des États à amorcer une « transition » hors des énergies fossiles, le pays qui accueillera la COP29 cette année, l’Azerbaïdjan, prévoit d’augmenter sa production gazière au cours des prochaines années.
Selon des informations révélées lundi par le quotidien britannique The Guardian, l’Azerbaïdjan prévoit extraire chaque année plus de 49 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2033, contre 37 milliards de mètres cubes à l’heure actuelle. Une telle hausse équivaut à une augmentation de plus de 30 % de la production annuelle du pays, qui détient un des gisements gaziers les plus importants de la planète, situé sous la mer Caspienne.
Sur une période de 10 ans, selon les données obtenues par The Guardian, la production totale atteindra 411 milliards de mètres cubes, ce qui devrait produire 781 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Photo : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Les îles de la Madeleine subissent plus que jamais les effets du réchauffement climatique, et l’archipel espère obtenir sous peu le financement nécessaire pour se préparer à ce qui l’attend dans les années à venir. En entrevue au Devoir, le maire Antonin Valiquette est toutefois formel : la crise imposera « des choix difficiles », et il ne sera pas possible de préserver l’entièreté de ce territoire symbolique du paysage maritime du Québec.
« Il faut accepter l’idée que les Îles vont se transformer. On ne pourra pas tout protéger », explique-t-il, en évoquant les multiples menaces qui pèsent sur cette région située en plein coeur du golfe du Saint-Laurent.
Le dérèglement du climat mondial provoque une montée du niveau des eaux, un déclin du couvert de glace qui protégeait les Îles contre l’effet des tempêtes hivernales et une augmentation probable de la force et de la fréquence des ouragans qui remontent vers le nord pour frapper l’archipel.
Graphique : Ed Hawkins, National Centre for Atmospheric Science, UoR. (CC BY 4.0 DEED)
Jamais le climat ne s’est autant déréglé qu’en 2023. Aux records de chaleur, battus au fil de l’année, s’ajoutent des écarts de température et des événements météorologiques extrêmes comme la planète en a rarement connu. Alors que tous les indicateurs sont au rouge, l'année qui s'achève – la plus chaude de l'histoire – donne un aperçu des phénomènes irréversibles qui se produiront si l'humanité poursuit sur sa lancée, au-delà du seuil limite de réchauffement de 1,5 °C.
Si les climatologues anticipaient une année très chaude, ils ne s’attendaient pas à ce que nous a réservé 2023. D’un bout à l’autre de la planète, les records de température sont tombés les uns après les autres, particulièrement depuis le mois de mai.
Au sortir d’un été record, pendant lequel juillet est officiellement devenu le mois le plus chaud jamais enregistré, nous avons battu des records également en octobre et en novembre. Ce dernier mois a ainsi été le septième mois le plus chaud d’affilée cette année.
Photo : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Comparativement aux citadins, les Canadiens qui résident dans des zones rurales sont plus vulnérables aux changements climatiques et sont aux prises avec des obstacles supplémentaires pour s’y adapter, indique un nouveau rapport du gouvernement fédéral.
Le rapport de synthèse intitulé Le Canada dans un climat en changement, publié la semaine dernière, conclut que les changements climatiques nuisent à la santé des Canadiens, menacent les infrastructures vieillissantes du pays et fragilisent la production agricole et les ressources naturelles. Il affirme également que le Canada n’en fait pas assez pour s’adapter.
Le document présente 10 conclusions tirées de plusieurs rapports produits depuis 2017, qui portent sur les répercussions des changements climatiques au Canada et sur les progrès du pays en matière d’adaptation.
Photo : Tony Webster via Wikimedia (CC BY-SA 2.0)
La planète qui n’a jamais eu aussi chaud qu’en 2023 n’a jamais consommé autant de charbon : la demande mondiale a atteint 8,53 milliards de tonnes cette année, un record historique, indique vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Alors que l’observatoire européen Copernicus estimait début novembre « avec une quasi-certitude » que les températures moyennes sur la planète dépasseraient cette année le record annuel établi en 2016, l’AIE a établi que les tonnes de charbon consommées dans le monde cette année dépasseraient le record précédent datant de 2022.
La combustion du charbon pour produire de l’énergie ou dans l’industrie émet dans l’atmosphère une large part du CO2 responsable du réchauffement de la planète.
La conférence des Nations unies sur les changements climatiques a donné lieu à des avancées importantes en matière d’engagements en faveur de la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, tout en donnant la mesure du fossé qui nous sépare toujours d’une action suffisamment ambitieuse pour nous éviter le pire. Tour d’horizon.
Financement pour les pertes et les dommages
La COP28 s’est ouverte sur un gain attendu par plusieurs pays qui subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique, mais sans en être responsables. Plusieurs États développés ont en effet promis du financement pour le fonds consacré aux « pertes et dommages », dont la création remonte à la conférence climatique de 2022, tenue en Égypte.
Carte : NOAA Climate.gov
L'été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré dans l'Arctique, selon un rapport de référence publié mardi, qui dresse un tableau alarmant de cette région du monde, particulièrement soumise aux effets du réchauffement climatique.
Ce document annuel, publié par l'Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA), souligne notamment l'ampleur des incendies record qui ont frappé le Canada durant l'été, et la fonte de la calotte glaciaire du Groenland qui se poursuit.
L'année passée (d'octobre 2022 à septembre 2023) arrive au sixième rang des plus chaudes depuis 1900 dans l'Arctique. Mais l'été (de juillet à septembre) a battu un record avec une température moyenne de 6,4 °C.
Photo : Les producteurs de bovins du Québec
Depuis quelques années, des élevages québécois tentent de réduire leur empreinte carbone. C’est le cas dans la filière bovine, où le défi est particulièrement relevé parce que les ruminants produisent beaucoup de méthane.
La copropriétaire d'Écobœuf, Frédérique Lavallée, est persuadée qu’il est possible de produire un steak carboneutre : « c'est justement la mission qu'on s'est donnée », s’exclame-t-elle.
Il reste, pour y arriver, un problème de taille à régler et qui n’a rien de trivial : les rots.
Plus exactement, les renvois de la soixantaine de bouvillons qui composent le troupeau de sa ferme de recherche, située à La Sarre, en Abitibi-Témiscamingue.
Photo : Foerster via Wikimedia (CC0 1.0 DEED)
Alors que 134 pays présents à Dubaï pour la COP28, dont le Canada, se sont engagés à inclure l’agriculture et l’alimentation dans leurs plans climat d’ici à 2025, le pays est à la traine en matière de gaspillage alimentaire, selon plusieurs spécialistes alors qu'il s'agit pourtant d'une importance source de gaz à effet de serre.
En tout, 1,17 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année dans le monde, tandis que 735 millions de personnes ont souffert de malnutrition en 2022, a constaté le Programme alimentaire mondial.
« Un tiers de tous les aliments produits pour la consommation humaine sont gaspillés et contribuent pour 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre qui ont un impact sur le climat », mentionne Doug O'Brien, vice-président des programmes du Global FoodBanking Network, une organisation à but non lucratif qui recherche des solutions communautaires pour lutter contre la faim.
Graphique : climatecentral.org
Les pays développés de l'OCDE doivent abandonner toutes les énergies fossiles d'ici 2040, et le reste du monde d'ici 2050, selon une réévaluation de climatologues réputés, qu'ils ont adressée vendredi au patron de l'ONU et à l'ONU Climat, en pleines négociations de la COP28.
Cette note, consultée par l'AFP, conclut à la nécessité d'adopter un tel calendrier, plus serré que prévu, si le monde veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, coeur des négociations qui se tiennent à Dubaï jusqu'au 12 décembre.
Le calendrier est le fruit des calculs de Johan Röckstrom, de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat (PIK) en Allemagne, et de son homologue Pierre Friedlingstein, de l'Université d'Exeter en Angleterre, qu'ils ont envoyé vendredi au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et à l'ONU Climat.
Graphique : news.climate.columbia.edu (Adapté de CenCO2PIP, Science 2023)
Les niveaux actuels de dioxyde de carbone dans l’atmosphère n’ont pas été atteints depuis 14 millions d’années sur Terre, révèle jeudi une vaste étude qui évoque les climats inhospitaliers vers lesquels l’humanité se dirige.
Cette publication dans la revue Science retrace les niveaux de CO2 depuis 66 millions d’années avant notre ère jusqu’au réchauffement climatique d’aujourd’hui avec une précision inédite.
« Cela nous montre bien à quel point ce que l’on est en train de faire est vraiment, vraiment inhabituel dans l’histoire de la Terre », explique l’autrice principale Baerbel Hoenisch, chercheuse pour l’université Columbia à New York.
La dernière fois que l’atmosphère de notre planète contenait la même concentration du principal gaz à effet de serre (le CO2) qu’aujourd’hui, soit environ 420 ppm (parties par million), remonte à environ 14 à 16 millions d’années.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le plafond d’émissions de gaz à effet de serre de l’industrie pétrolière et gazière, promis en 2021 par le gouvernement Trudeau, ne sera pas imposé avant 2030 et il prévoit la « souplesse » nécessaire pour permettre aux entreprises d’augmenter la production, notamment dans le secteur des sables bitumineux. L’Alberta a malgré tout promis d’opposer un véritable « bouclier constitutionnel » contre ce genre de mesure de lutte contre la crise climatique.
Le gouvernement fédéral a dévoilé jeudi les détails du système national de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre qui doit, selon Ottawa, permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des énergies fossiles, qui sont toujours en hausse.
Il est prévu d’accorder d’abord « gratuitement » des droits d’émissions aux multinationales qui exploitent du pétrole ou du gaz au Canada, mais aussi aux installations de gaz naturel liquéfié. Une « mise aux enchères » pourrait être envisagée éventuellement. Rien n’a été précisé jeudi par rapport à ce qui pourrait être imposé aux entreprises, qui ont engrangé des profits records en 2022.
Graphique : Copernicus Climate Change Service/ECMWF
L’année 2023 sera la plus chaude de l’histoire après un mois de novembre « extraordinaire » qui est devenu le sixième mois consécutif à battre des records, a déclaré mercredi le service européen Copernicus en pleines négociations climatiques à la COP28.
Le mois écoulé, avec une moyenne de 14,22 °C à la surface du globe, dépasse de 0,32 °C le record précédent de novembre 2020.
Novembre 2023 est par ailleurs 1,75 °C plus chaud que la moyenne d’un mois de novembre pour la période 1850-1900, qui correspond à l’ère pré-industrielle.
L’automne boréal (septembre à novembre dans l’hémisphère Nord) est ainsi le plus chaud de l’histoire, avec 15,30 °C, soit « une marge large » de 0,88 °C au-dessus des moyennes.
Graphique : Global Carbon Project (CC BY 4.0 DEED)
Il est « désormais inévitable » que le seuil de 1,5 °C de réchauffement de la planète soit dépassé « de manière constante sur plusieurs années » et il y a une chance sur deux pour que cela arrive dans seulement sept ans, ont alerté mardi les scientifiques du Global Carbon Project, qui appellent à agir.
Selon cette étude de référence présentée à la réunion de l’ONU sur le climat à Dubaï, les émissions de CO
En 2015, avec le traité de l’Accord de Paris, les dirigeants mondiaux s’étaient fixé comme objectif de ne pas dépasser le seuil de +1,5 °C degré pour éviter des vagues de chaleur à répétition et des changements profonds, voire irréversibles, infligés à la nature par l’action humaine.
Photo : © Deep Sky
[...] Val-des-Sources s’appelait auparavant Asbestos, un nom devenu toxique, parce qu’associé aux mésothéliomes, asbestoses et autres maladies du poumon causés par les fibres de l’amiante qu’on a extrait ici pendant plus d’un siècle.
Olivier Dufresne, lui, voit dans ces immenses tas de roche à la fois une occasion d’affaires et une solution à la plus grande menace qui pèse sur l’humanité : l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Son plan : utiliser le magnésium contenu dans les résidus miniers pour retirer du carbone de l’atmosphère.
L’idée vient d’une équation chimique bien simple, que je me permets d’écrire ici :
MgO + CO2 = MgCO3
Mirage pour certains, passage obligé vers la carboneutralité pour d’autres, le captage et la séquestration du carbone suscitent la controverse comme peu de technologies le font.
Il faut dire que la technique peut désigner plusieurs choses différentes et qu’il n’est pas simple de s’y retrouver.
Les experts s’entendent sur une chose : il faudra capter et séquestrer du carbone pour atteindre la carboneutralité en 2050 comme le Québec s’y est engagé. Éliminer toutes les émissions sera tout simplement impossible.
Photo : Axel Drainville via Flickr (CC BY-NC 2.0 DEED)
L’agglomération de Québec s’éloigne de sa cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), principalement à cause du transport routier, indiquent les données de l’année 2021, montrant selon divers observateurs la nécessité d’investir « massivement » dans les transports en commun.
Les villes de Québec, de L’Ancienne-Lorette et de Saint-Augustin-de-Desmaures, qui composent l’agglomération, ont généré 3,5 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt éq. CO2) durant cette deuxième année de la pandémie de COVID-19, révèle leur inventaire des émissions de GES de 2021, que La Presse a obtenu – l’agglomération ne rend pas encore ses inventaires publics.
Il s’agit d’une hausse de 2,5 % par rapport à 2010, alors que la capitale ambitionne de réduire ses émissions de 45 % par rapport à cette année-là d’ici 2030.
Cet objectif « commence à être vraiment, vraiment difficile à atteindre », s’est inquiété Christian Savard, directeur général de Vivre en ville, une organisation établie à Québec vouée au développement de milieux de vie de qualité.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les plus importants producteurs de sables bitumineux du Canada disent vouloir atteindre la carboneutralité d’ici 2050 en construisant un imposant réseau de captage et de stockage de carbone. Leurs ambitions soulèvent toutefois de nombreux doutes – du coût astronomique dont ils souhaitent voir la majeure partie épongée par des fonds publics à l’efficacité réelle du procédé, en passant par les inquiétudes des Premières Nations.
Tel que proposé, le projet de l’Alliance Nouvelles voies est évalué à plus de 16,5 milliards de dollars. Pour financer sa construction, le consortium formé des six plus grands producteurs de sables bitumineux espère recevoir l’appui des gouvernements du Canada et de l’Alberta.
Le président de la COP28 sur le climat, Sultan Al Jaber, qui est aussi le patron d’une compagnie pétrolière, a voulu mettre à profit son rôle à la COP pour conclure des marchés dans les énergies fossiles, a affirmé lundi la BBC.
« Les documents évoqués dans l’article de la BBC sont inexacts et n’ont pas été utilisés par la COP28 lors de réunions », a rétorqué un porte-parole de la COP28, qui se déroulera à partir de jeudi et jusqu’au 12 décembre à Dubaï.
« Il est extrêmement décevant que la BBC utilise des documents non vérifiés », a ajouté le porte-parole.
« Je ne peux pas croire que ce soit vrai », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, interrogé par des journalistes.
La BBC s’appuie pour son enquête sur des documents recueillis par des journalistes du Centre for Climate Reporting (CCR).
Le fait que l’hôte de la conférence des Nations unies sur le climat soit une puissance pétrolière ne contribue en rien à rehausser la confiance du public envers ce sommet grandiloquent. Mais pouvons-nous vraiment nous passer des COP?
Si les autorités de l’ONU souhaitaient cultiver le cynisme ambiant envers cette grande conférence, elles ne s’y seraient pas prises autrement. Mettre aux commandes un État pétrolier pour accueillir le grand sommet annuel sur le climat semble quelque peu paradoxal.
C'est d’autant plus vrai que le grand patron de la rencontre, Ahmed al-Jaber, porte deux chapeaux. C’est bien lui qui va diriger les négociations et orienter les discussions sur la lutte contre les changements climatiques. Le hic, c’est qu’il est aussi le président de la principale compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, l'Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC).
La conférence climatique mondiale qui s’ouvre jeudi prochain aux Émirats arabes unis sera plus que jamais le théâtre d’un affrontement entre les partisans des énergies fossiles et ceux, de plus en plus nombreux, qui réclament une sortie rapide des carburants qui alimentent la crise climatique. Ce sera donc un test pour la volonté des États à prendre enfin le problème au sérieux.
Retour en 1980. Henry Shaw, un scientifique au service de la pétrolière Exxon, redoute la mise en oeuvre d’une réglementation qui condamnerait l’industrie des énergies fossiles au déclin, alors que la communauté scientifique prend conscience des impacts des émissions de gaz à effet de serre sur le climat planétaire.
Photo : Caribb via Flickr(CC BY-NC-ND 2.0)
L’impact négatif des véhicules sur le climat, qui est considérable, aurait pu diminuer de plus de 30 % au cours de la dernière décennie sans l’appétit mondial pour les grosses voitures, suggère un nouveau rapport de l’Initiative mondiale pour les économies de carburant.
es véhicules utilitaires sport (VUS) représentent désormais plus de la moitié de toutes les ventes de voitures neuves dans le monde, a déclaré le groupe, et ce n’est pas le seul à faire ce constat. L’Agence internationale de l’énergie, utilisant une définition plus étroite des VUS, estime qu’ils en représentent près de la moitié.
Au fil des ans, ces voitures sont devenues plus grosses, tout comme leur impact sur le climat, car les émissions de dioxyde de carbone « sont presque directement proportionnelles à la consommation de carburant » des voitures à essence. Le carbone qui entre à la pompe sort par le pot d’échappement.
Image : Lewis Ogden via Flickr (CC BY 2.0)
Le fait que les médias sociaux soient inondés d'informations inexactes ou trompeuses sur le changement climatique est bien documenté.
Les experts estiment qu'il s'agit d'un problème, car si les gens croient à ces faussetés, des mesures importantes pour lutter contre le changement climatique pourraient être retardées.
La BBC s'est penchée sur cinq idées fausses que l'on trouve couramment en ligne.
Photo : Dave Subelack via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0 DEED)
Le milliardaire canadien Lawrence Stroll figure au palmarès de 200 personnalités dont les vols en jet privé ont rejeté plus de 415 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère depuis 2022. Un total qui représente l’équivalent de l’empreinte carbone de 37 000 Québécois.
Selon le quotidien The Guardian, 200 milliardaires et célébrités ont volé pendant l’équivalent de 11 années depuis le début de 2022. Ces vols ont produit 415 518 tonnes de CO2 au cours des 21 derniers mois, a calculé le quotidien britannique.
Ce total équivaut aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de 36 771 Québécois. Le plus récent bilan de l’Institut de la statistique du Québec évalue les émissions annuelles de GES à 11,3 tonnes par habitant dans la province.
Les 1 % les plus riches sur la planète produisent plus de gaz à effet de serre que 66 % des plus pauvres, soit environ 5 milliards de personnes, selon un rapport d’Oxfam sur les inégalités et les changements climatiques. Un constat troublant au moment où le réchauffement mondial s’accélère, constate l’Organisation des Nations unies.
Dans son plus récent rapport intitulé Égalité climatique : une planète pour les 99 %, Oxfam rappelle qu’en 2019, les 10 % les plus riches sur la planète étaient responsables de 50 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). À l’inverse, les 50 % les plus pauvres ont produit 8 % des émissions globales. « Il faut non seulement aborder les responsabilités historiques et actuelles des nations fortement émettrices et des grandes entreprises pour leur rôle dans les émissions de carbone, mais aussi, et surtout, le rôle démesuré que les personnes les plus riches jouent dans la crise climatique par leurs émissions, leurs investissements et leur emprise sur la politique », avancent les auteurs du rapport.
Graphique : Programme des Nations Unies pour l'environnement
Les engagements climatiques pris par les pays du monde entier placent la planète sur une trajectoire de réchauffement catastrophique allant jusqu'à 2,9°C au cours de ce siècle, bien au-delà des limites fixées par la communauté internationale, alerte lundi l'ONU, en appelant le G20 à être plus ambitieux.
La poursuite des politiques actuellement en place laisse présager une hausse des températures de 3°C, par rapport à l’aire pré-industrielle, au cours de ce siècle, selon la dernière mouture du rapport du Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié chaque année avant la COP.
La mise en œuvre des engagements climatiques actuels pris par les pays du monde entier ne permettra de contenir la hausse qu'à 2,9°C en tenant compte de leurs promesses inconditionnelles pour le futur - qui ne sont soumises à aucune condition de soutien extérieur - selon ce document publié juste avant le début des grandes négociations sur le climat à Dubaï dans le cadre de la COP28 (30 novembre - 12 décembre).
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les émissions de méthane de l’industrie énergétique de l’Alberta sont sous-estimées de 50 %, selon une étude d’un des principaux laboratoires sur le climat du Canada.
Le méthane est un gaz à effet de serre considéré comme étant environ 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone dans les 20 années suivant sa libération.
Matthew Johnson, un des principaux auteurs de la recherche publiée dans la revue scientifique Communications Earth and Environment, a combiné de nombreuses méthodes pour mesurer les émissions de méthane dans la province.
Avec son équipe, il a mesuré par exemple ces émissions à trois niveaux : depuis la surface, en avion et par données satellites. Les scientifiques ont observé 3500 complexes gaziers et pétroliers ainsi que 5600 puits dans la province.
Photo : (CC 0)
Une grande majorité de Québécois, soit 77 %, croient que les changements climatiques menacent la survie de notre civilisation et 68 % sont d’avis que les gouvernements doivent forcer les changements de comportements individuels pour lutter contre la crise climatique, selon un nouveau sondage Léger.
La crise climatique menace la civilisation et le pire est à venir, selon les trois quarts des Québécois qui ont répondu au sondage réalisé par la COMM Climat (Communauté de pratique en communication climatique au Québec).
Plus de 85 % des personnes interrogées sont plutôt d’accord ou totalement d’accord pour affirmer que « pour s’en sortir face aux changements climatiques, les gouvernements, les entreprises et les individus devront repenser en profondeur notre mode de vie ».
Les francophones sont plus nombreux à être de cet avis, soit 86 % contre 80 % pour les anglophones.
Près de cinq fois plus de personnes risquent de mourir sous l'effet de la chaleur extrême sur Terre dans les prochaines décennies, alertent des experts internationaux dans un rapport publié mercredi, avertissant que la santé de l'humanité est en grave danger si rien n'est fait contre le changement climatique.
Dans le scénario d'un réchauffement planétaire de 2 °C d'ici la fin du siècle (il est actuellement en voie d'atteindre 2,7 °C d'ici 2100), les décès annuels liés à la chaleur devraient augmenter de 370 % d'ici 2050, soit une multiplication par 4,7, selon l'édition 2023 d'un document de référence publié tous les ans par la revue médicale The Lancet.
Et la chaleur fatale n'est qu'une des menaces pour la santé humaine découlant de l'usage croissant des combustibles fossiles, confirme ce « compte à rebours sur la santé et le changement climatique » à quelques semaines de la conférence internationale sur le climat (COP28) de Dubaï, où, pour la première fois, une journée sera dédiée à la santé, le 3 décembre.
Graphiques : Organisation météorologique mondiale (OMM)
Les concentrations de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique, ont battu des records en 2022, une tendance qui n’est pas près de s’inverser, a alerté l’ONU mercredi, appelant à réduire d’urgence la consommation de combustibles fossiles.
Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50 % les valeurs préindustrielles.
Elles ont continué à augmenter cette année, d’après le Bulletin des gaz à effet de serre de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié à deux semaines de la plus importante COP depuis l’accord de Paris, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
À deux semaines de la plus importante COP depuis l'accord de Paris, l'humanité continue le «hors-piste»: selon l'ONU, les engagements actuels des pays mènent à 2% de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43% préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
Cette conclusion, établie par un rapport publié mardi, montre que les gouvernements doivent passer des «petits pas» aux «pas de géants lors de la COP28», a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).
Cette 28e conférence des Nations unies sur le climat, du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, «doit être un véritable tournant» car «nous sommes hors-piste» et «chaque fraction de degré compte», a exhorté M. Stiell dans un message vidéo.
McKinsey, plus grand cabinet de conseil au monde, se sert de son influence dans les préparatifs de la COP28 pour défendre les intérêts de ses clients pétrogaziers, sapant les efforts pour sortir des énergies fossiles, selon plusieurs sources et documents consultés par l'AFP.
En coulisses, l'américain McKinsey & Company a fourni aux organisateurs émiratis de la 28e conférence sur le climat des Nations unies des scénarios sur l'avenir du secteur énergétique mondial qui sont en contradiction avec les objectifs climatiques que le cabinet affiche publiquement, révèle l'enquête de l'AFP.
Un « récit de la transition énergétique », rédigé par le cabinet et consulté par l'AFP, prévoit une réduction de la consommation de pétrole de seulement 50 % d'ici 2050, et évoque des milliers de milliards de dollars d'investissements annuels dans le pétrole et le gaz d'ici là.
Photo : Axel Drainville via Flickr (CC BY-NC 2.0 DEED)
Les changements climatiques devraient augmenter de 20 % les épisodes de foudre dans les forêts boréales d’ici la fin du siècle, selon une nouvelle étude britannique. Or, les éclairs allument la moitié des incendies au pays.
Les scientifiques ne s’entendent pas sur l’impact des changements climatiques sous les tropiques, mais sous les latitudes plus élevées, un consensus se dégage.
« Dans les grandes forêts non aménagées du Nord, il devrait y avoir une augmentation de 11 % à 31 % de la fréquence de la foudre à chaque augmentation d’un degré de la température », explique Matthew Jones, de l’Université d’East Anglia. Il est l’auteur principal de l’étude liant foudre et réchauffement de la planète publiée jeudi dans la revue Nature Geoscience. « Les modèles s’accordent sur ce point, même s’ils diffèrent pour les tropiques, où survient la plupart de la foudre. »
Photo : kris krüg via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0 DEED)
Un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) affirme que le Canada fait partie d'un groupe de pays qui n’atteindront pas les engagements climatiques pris dans le cadre de l'Accord de Paris en 2015 à cause, notamment, de ses activités pétrolières et gazières.
Le rapport mené par une équipe internationale de scientifiques affirme que, en 2030, le monde produira plus du double de la quantité de combustible fossile nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C.
Le Canada est l'un des pays qui prévoient d’augmenter leur production dans la prochaine décennie. Pour atteindre les cibles mondiales en matière de carboneutralité, la production canadienne de pétrole devrait plutôt atteindre son sommet en 2026, avant de redescendre.
Les signaux climatiques inquiétants ont beau être omniprésents, les pays continuent d’encourager une croissance de la production mondiale d’énergies fossiles, constatent les Nations unies dans un rapport publié mercredi, lequel lance un appel sans équivoque à quelques jours de la prochaine conférence climatique mondiale : il faut éliminer le recours au pétrole, au gaz et au charbon.
Selon les données compilées dans l’analyse publiée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les différents gouvernements prévoient produire en 2030 deux fois plus de combustibles fossiles que ce qui serait compatible avec l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, soit limiter le réchauffement à 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle.
La production attendue d’ici la fin de la décennie est également au moins 69 % trop élevée pour limiter la hausse des températures à 2 °C, un seuil bien au-delà d’un climat planétaire jugé viable par les scientifiques et qui serait caractérisé par une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes.
Graphique : Copernicus Climate Change Service/ECMWF
2023 continue sa course au sommet du thermomètre : le mois d’octobre a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, poursuivant une succession de records mensuels entamée en juin, a annoncé mercredi l’observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 dépassera avec une « quasi-certitude » le record annuel de 2016.
Ces nouvelles mesures, qui se traduisent par des sécheresses synonymes de famines, des incendies dévastateurs ou des ouragans renforcés, alimentent les avertissements des scientifiques, qui seront l’arrière-plan de la 28e conférence climatique des Nations unies à Dubaï (30 novembre-12 décembre).
« Nous pouvons affirmer avec une quasi-certitude que 2023 sera l’année la plus chaude dans les annales » et « le sentiment de devoir prendre d’urgence des mesures climatiques ambitieuses à l’approche de la COP28 n’a jamais été aussi fort », a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans un communiqué.
Pays du Nord et du Sud sont parvenus samedi à un fragile compromis sur les contours du futur fonds sur les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables, ouvrant la voie à un accord lors de la COP28 de Dubaï sur cette question cruciale pour la réussite du sommet.
L’adoption sur le principe de ce fonds avait été considérée comme le résultat majeur de la COP27 en Égypte l’an dernier, et les discussions sur sa mise en oeuvre (fonctionnement, donateurs, bénéficiaires et etc.) ont été confiées à un comité de transition.
Samedi soir, une cinquième et ultime réunion de ce comité sur l’établissement de ce fonds s’est conclue par l’adoption d’un texte malgré les réserves des États-Unis et de plusieurs pays en développement, lors d’une séance plénière retransmise en ligne, a constaté l’AFP.
Graphique : Victor Danneyrolles (CC BY-ND 4.0)
Après une saison estivale marquée par des incendies exceptionnels, les forêts québécoises s’apprêtent à connaître un bref répit avec le retour des températures plus fraîches et des précipitations neigeuses.
Mais pour combien de temps ? De tels événements deviendront-ils plus fréquents ?.
Experts des dynamiques de perturbations en milieu boréal, nous proposons ici de dresser un bilan des feux ayant eu lieu en 2023 au Québec, et d’apporter un éclairage sur leurs causes et conséquences.
Des millions d’hectares affectés
Selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), près de 700 incendies ont ravagé environ 5,1 millions d’hectares (soit la superficie du Costa Rica), au nord comme au sud de la limite nordique des forêts attribuables, soit la ligne qui sépare le Nord québécois du sud, où les forêts sont soumises à des coupes forestières.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Dans un peu plus de cinq ans, soit au début de l’année 2029, le monde ne pourra probablement pas rester sous la limite de température convenue au niveau international pour le réchauffement de la planète s’il continue à brûler des combustibles fossiles au rythme actuel, prévient une nouvelle étude.
Cette étude rapproche de trois ans la date à laquelle la planète atteindra un seuil climatique critique, c’est-à-dire une augmentation de 1,5 degré Celsius depuis les années 1800.
Au-delà de cette augmentation de température, les risques de catastrophes augmentent, car la planète perdra probablement la plupart de ses récifs coralliens, une calotte glaciaire essentielle pourrait commencer à fondre de manière irréversible, et les pénuries d’eau, les vagues de chaleur et les décès dus à des conditions météorologiques extrêmes augmentent considérablement, selon un rapport scientifique antérieur des Nations unies.
Image : Université des Nations unies (UNU-EHS)
Faute de solutions suffisamment innovantes pour lutter contre le réchauffement climatique et modifier nos modes de vie, des changements radicaux, voire irréversibles, se profilent à l'horizon. La menace qu'ils représentent pour les écosystèmes naturels plane aussi sur les systèmes alimentaires, les ressources en eau ainsi que les réseaux de transport et d'information. Un nouveau rapport définit six points de bascule « interconnectés » que nous sommes en voie d'atteindre.
Des chercheurs de l'Institute for Environment and Human Security de l'Université des Nations unies (UNU-EHS) ont voulu étendre le concept de point de bascule, souvent évoqué pour parler des risques liés au climat changeant, afin de déterminer les conséquences qui pèsent sur nos systèmes si nos habitudes demeurent inchangées.
Tel que défini par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un point de bascule climatique survient lorsqu'un système subit des perturbations, même mineures, qui viennent modifier son état de façon irréversible. Même si les facteurs qui ont mené à ce changement disparaissent, le système ne peut revenir à ce qu'il était initialement.
Si la calotte glaciaire du Groenland fond, le système s'en trouve fondamentalement modifié : on considère alors qu'il a atteint son point de bascule.
Graphiques : IEA 2023 (CC BY 4.0)
Les signaux sont clairs. La transition énergétique s’accélère à l’échelle de la planète, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Mais malgré les constats de la science, la consommation d’énergies fossiles demeure beaucoup trop élevée pour qu’on limite le réchauffement, prévient l’organisation.
Ce rapport de 355 pages sur les perspectives énergétiques, intitulé World Energy Outlook 2023 et obtenu sous embargo, souligne ainsi que le portrait mondial de notre consommation d’énergie est en voie de se transformer « significativement » d’ici 2030, sur la seule base des politiques déjà en place.
L’organisation prévoit notamment que les énergies renouvelables représenteront près de 50 % de la production d’électricité dans le monde, que les voitures électriques seront 10 fois plus nombreuses qu’aujourd’hui, que la croissance de la production d’énergie solaire sera plus forte que jamais et que les investissements dans les projets éoliens en milieu marin seront nettement plus importants que ceux faits dans les centrales au gaz et au charbon.
Graphique : seaice.visuals.earth
Un chercheur de Calgary, qui est demeuré au cours des huit derniers mois dans l’Antarctique pour étudier la banquise, dit avoir été témoin des effets des changements climatiques dans cette région du globe.
Vishnu Nandan, un associé de recherche postdoctoral de l’Université de Calgary, étudie, en compagnie de Robbie Mallett de l’Université du Manitoba, les différentes techniques qui pourraient permettre d’améliorer la façon dont les satellites radar mesurent l’épaisseur de la glace et de la neige de l’Antarctique.
Ses travaux font partie d’un projet britannique dont le but est de mettre en place un système radar de pointe au sol qui pourrait imiter ce que font les satellites en orbite.
Photo : NOAA/NASA GOES Project
Les ouragans de l’Atlantique sont aujourd’hui plus susceptibles de se transformer rapidement en « ouragans majeurs » (catégorie 3 et plus) que dans les années 1970 et 1980, selon une nouvelle étude publiée jeudi, qui met en garde contre les risques accrus pour les communautés côtières.
Les océans, principaux moteurs des ouragans, se sont considérablement réchauffés ces dernières années, les mers du globe ayant absorbé plus de 90 % du réchauffement excessif causé par l’activité de l’homme.
Des recherches antérieures ont montré que le changement climatique crée les conditions propices à des tempêtes plus puissantes, qui s’intensifient plus rapidement et transportent plus d’eau, même s’il n’est pas établi qu’il en augmente la fréquence.
Photo : Ivan Radic via Flickr (CC BY 2.0)
Je lis et j’entends toutes sortes de choses sur la pertinence des véhicules électriques. Sur Facebook circule même une vidéo professionnelle où une dame, à l’air crédible, les démolit méthodiquement, affirmant qu’ils polluent bien plus que les véhicules à essence…
Il est temps de remettre les pendules à l’heure, dans le contexte du développement de la filière des batteries électriques au Québec.
D’abord, les études sérieuses arrivent toutes aux mêmes constats : les véhicules électriques (VE) émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre GES sur leur durée de vie que les véhicules à essence, tout pris en compte.
Photo : Santé publique Ottawa
Le mois de juillet 2023 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète depuis le début des relevés de températures. Depuis le début de l’année, des incendies de forêt ont brûlé plus de 15 millions d’hectares dans tout le Canada, battant ainsi tous les records précédents. Souvent dans des conditions périlleuses, des dizaines de milliers de personnes ont dû évacuer leur domicile, dont un grand nombre d’Autochtones. De plus, l’exposition à des niveaux dangereusement élevés de fumée a nui à la santé de millions de personnes. Des résidants de l’ensemble des provinces et territoires ont également subi les contrecoups des vagues et des records de chaleur.
De nombreux décès sont attribuables aux phénomènes climatiques. Rappelons-nous que cet été, un enfant de 2 ans est décédé à la suite d’une crise d’asthme en Colombie-Britannique, un père et ses deux enfants ont péri dans les inondations en Nouvelle-Écosse, et quatre pompiers ont perdu la vie. De plus, des centaines de personnes ont succombé aux vagues de chaleur au cours des cinq dernières années. Nous savons qu’un nombre incalculable de personnes verront leur espérance de vie réduite et leur santé compromise par l’exposition à la fumée toxique des incendies de forêt et à la chaleur extrême.
Carte : openstreetmap.org (ODbL/CC-BY-SA 2.0)
Après des records de chaleur en juillet, le mercure a atteint un sommet historique dans les eaux du golfe du Saint-Laurent au mois de septembre.
« Ce qu’on vit présentement, c’est complètement démesuré. Les eaux sont 5,2 °C plus chaudes qu’elles devraient l’être », s'alarme Peter Galbraith, chercheur scientifique en océanographie physique à l'Institut Maurice-Lamontagne.
Alors que la température des eaux de surface du golfe du Saint-Laurent devrait se situer autour de 6 °C en septembre, le mercure a atteint 11 °C sur les mesures satellitaires — un pic normalement atteint au début du mois d'août.
Graphique : Copernicus ECMWF
Les températures mondiales continuent d’écraser les records : après un été inédit et un mois de septembre qui « dépasse l’entendement », 2023 est désormais l’année la plus chaude jamais mesurée sur les neuf premiers mois, s’approchant d’une anomalie de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Un avertissement funeste à deux mois de la COP28, à Dubaï, lors de laquelle le sort des énergies fossiles, premier responsable du réchauffement, opposera encore pays producteurs et ceux qui souhaitent fixer une date pour la sortie du pétrole, du gaz et du charbon.
De janvier à septembre, « la température moyenne mondiale est 1,40 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900) », avant l’effet sur le climat des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, a annoncé jeudi le service sur le changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus.
Photo : CurieuxVoyageurs via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Le fracas des icebergs qui s'effondrent dans les eaux turquoise de l'est du Groenland, c'est l'alarme qui sonne pour l'un des écosystèmes les plus importants de la planète au bord de l'abîme.
Alors que la glace fond comme peau de chagrin, dans le village d'Ittoqqortoormiit l'une des dernières communautés de chasseurs inuits voit ses moyens de survie ancestraux menacés.
Si la calotte glaciaire du Groenland renferme un douzième de l'eau douce de la planète - de quoi faire grimper le niveau de la mer de sept mètres en cas de fonte -, le changement climatique pourrait priver cette bourgade isolée de sa seule source d'approvisionnement en eau potable.
Des hivers froids, une glace robuste et une neige abondante constituent l'environnement naturel dans lequel ces Inuits, établis près du détroit Scoresby, ont coutume d'évoluer.
Photo : GrandBout via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Réduire radicalement les émissions de méthane maintenant serait un des leviers les plus efficaces pour limiter le réchauffement de façon significative, rapide et à faible coût.
Lors de son passage au Sommet des Nations unies sur l’ambition climatique il y a deux semaines, Justin Trudeau a fait une promesse qui est passée un peu inaperçue : il s’est engagé, d’ici la fin de l’année, à présenter un projet de réglementation qui permettrait au Canada de surpasser sa cible de réduction des émissions de méthane.
En octobre 2021, le gouvernement Trudeau avait promis de diminuer de 75 % les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030. Voilà qu’il nous annonce qu’il pourrait faire mieux – sans toutefois offrir davantage de détails.
Cette proposition n’est pas la panacée. Au Canada, le méthane est la source d’à peine 15 % des émissions de GES, alors que le CO2 y compte pour 80 %.
Graphique : Copernicus/ECMWF - Climate Data Store
L’année 2023 est en voie de devenir la plus chaude de l’histoire de l’humanité, et le rythme de réchauffement est tel que l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, censé nous éviter le pire de la crise climatique, pourrait être hors d’atteinte dans à peine plus de dix ans.
Selon une mise à jour de la trajectoire climatique mondiale établie par l’observatoire européen Copernicus, le réchauffement planétaire devrait atteindre 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle, d’ici la fin de 2034.
Ce niveau de dérèglement du climat deviendra une réalité si la trajectoire actuelle se maintient, précise l’organisation, qui est une référence dans le domaine des changements climatiques. Ses conclusions rejoignent celles d’une étude publiée au début de 2023 dans Proceedings of the National Academy of Sciences, et qui indiquait que la barre du +1,5 °C devrait être atteinte entre 2033 et 2035.
Photo : Mario Hains via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Les destructions illégales de milieux humides se multiplient dans toutes les régions du Québec même si ceux-ci sont essentiels à la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques. Entre 2018 et 2022, ce sont 3,3 millions de mètres carrés qui ont été rayés de la carte sans la moindre autorisation, a appris La Presse.
En quatre ans, c’est donc une superficie équivalant à une fois et demie celle du parc du Mont-Royal qui a été détruite sans aucune autorisation ministérielle, révèlent des données du ministère québécois de l’Environnement, obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
Toutes les régions sont touchées, même Montréal et Laval, où les milieux humides sont de plus en plus rares.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
La pollution et l'exploitation des ressources naturelles par l'humanité continuent de pousser la Terre au-delà de ses capacités de résilience: six seuils écologiques sont désormais dépassés et deux autres sont en passe de l'être, avertit l'actualisation mercredi de l'étude de référence sur le concept des neuf «limites planétaires».
L’augmentation des émissions des secteurs pétrogazier et du bâtiment au Canada en 2022 a suffi à annuler les réductions effectuées ailleurs dans la société, selon des estimations préliminaires de l’Institut climatique du Canada (ICC) publiées jeudi.
Plutôt que de baisser, les émissions totales du Canada ont grimpé de 2,1 % en 2022 par rapport à l’année précédente, et près des trois quarts (72 %) de cette augmentation sont attribuables aux deux secteurs cités plus haut, soutient l’organisation.
L’augmentation des émissions issues de la production du pétrole et du gaz est liée à «une économie en plein essor, et donc, plus énergivore».
En ce qui concerne les bâtiments, la hausse vient surtout des «besoins accrus» pour le chauffage en hiver.
Limiter les dérèglements du climat mondial à un seuil viable implique que les pays riches devancent leur objectif de carboneutralité à 2045, conclut l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié mardi. L’organisme souligne aussi que les nouveaux projets d’énergies fossiles qui se profilent à l’horizon, notamment au Canada, ne devraient pas être autorisés.
Près de huit ans après la signature de l’Accord de Paris, les conclusions de cette deuxième édition de la « Feuille de route vers la carboneutralité » de l’AIE sont sans équivoque : il faut appuyer dès maintenant sur l’accélérateur de la transition énergétique si on veut se donner une chance de respecter l’objectif de cette entente climatique, soit limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Le portrait actuel de la situation montre en effet que l’espoir d’atteindre cette cible « s’est rétréci ». L’AIE souligne ainsi que la reprise postpandémie a été marquée par un sursaut des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur énergétique. Celles-ci ont atteint 37 milliards de tonnes en 2022, soit un record « inquiétant ».
Graphique : Arctic Data archive System
La surface de la banquise de l’Antarctique, qui est à son maximum à cette saison, est cette année la plus faible jamais enregistrée depuis le début des relevés scientifiques, a annoncé lundi 24 septembre l’observatoire américain de référence.
La banquise de l’Antarctique fond en été et se reconstitue en hiver, lequel touche actuellement à sa fin dans l’hémisphère Sud. Le 10 septembre, « la banquise de l’Antarctique a atteint une étendue maximale annuelle de 16,96 millions de km2 », écrit le National Snow and Ice Data Center (NSIDC). « Il s’agit du maximum le plus bas pour la banquise dans les relevés allant de 1979 à 2023 ; et de loin. »
L’étendue maximale atteinte cette année est de 1,03 million de km² inférieure à la plus faible précédemment enregistrée, soit près de deux fois la superficie de la France.
Tout était dans le ton, à la fois poli et implacable, de la sous-secrétaire générale des Nations unies, Melissa Fleming, qui présidait mercredi l’assemblée du Sommet sur l’ambition climatique ; dans ses sourcils levés et son regard braqué sur le premier ministre Justin Trudeau, alors qu’elle introduisait son allocution. « L’année dernière, le Canada a été parmi les plus grands responsables de l’expansion des hydrocarbures à travers le monde », a-t-elle souligné, avant de demander au premier ministre quelles actions seront entreprises par le Canada pour maintenir le cap sur l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Le commentaire a aussitôt fait réagir, alors qu’à New York étaient rassemblés, sur invitation du secrétaire général des Nations unies, les pays et régions du monde qui se démarquent pour leurs ambitions climatiques. Le sourire et le ton optimiste du premier ministre canadien sonnaient particulièrement faux alors qu’il prononçait un bref discours annonçant l’intention du Canada de réduire ses émissions de méthane de 75 % par rapport au niveau de 2012 d’ici 2030. Il a aussi souligné l’adoption imminente d’un règlement sur le plafonnement des émissions du secteur pétrolier.
De bien pâles promesses pour un pays qui, à lui seul, est responsable de 10 % des projets d’expansion du secteur pétro-gazier dans le monde, rappelait plus tôt ce mois-ci un rapport de l’organisme Oil Change International. Le Canada devient ainsi, après les États-Unis, le plus important vecteur de l’expansion du secteur des hydrocarbures, sur l’horizon 2050.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a averti mercredi que la dépendance de l'humanité aux énergies fossiles avait « ouvert les portes de l'enfer » au moment de lancer un sommet sur la lutte contre le réchauffement climatique sans la Chine ni les États-Unis.
La poursuite de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement, a entraîné cette année une « chaleur épouvantable » et des « incendies historiques dans le monde entier, a constaté Antonio Guterres lors de cette réunion partiellement éclipsée par l'annonce du Royaume-Uni de mettre un coup de frein à certains de ses engagements climatiques.
Cependant, il n'est pas trop tard pour « limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C », a assuré le chef de l'ONU. « L'avenir n'est pas écrit : c'est à vous, les dirigeants, de l'écrire. »
Photo : UN Biodiversity via Wikimedia (CC BY 2.0)
Même si elle parvient à atteindre la « carboneutralité », essentielle d’ici 2050 pour limiter les dérèglements du climat, l’humanité consommera 25 millions de barils de pétrole par jour, affirme le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, en entrevue avec Le Devoir. Le gouvernement Trudeau promet cependant d’imposer à l’automne 2024 un plafond d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’industrie canadienne des énergies fossiles.
Dans le cadre d’un entretien accordé dans le contexte du Sommet sur l’ambition climatique qui se tient mercredi à New York, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique a indiqué que le « projet de règlement final » sur le plafonnement et la réduction des émissions de GES du secteur pétrolier et gazier sera déposé avant la prochaine conférence climatique des Nations unies, la COP28, prévue en décembre.
Le ministre Guilbeault prévoit en outre que ce règlement, qui vise à freiner la croissance continue des émissions issues de la production d’énergies fossiles au Canada, sera « adopté », et donc en vigueur, au plus tard à l’automne 2024. [...]
Photo : blinkend via Pixabay (Licence Paxabay)
Le gouvernement Legault rejette l’idée d’imposer une contribution kilométrique au secteur du camionnage pour favoriser la décarbonation du transport lourd de marchandises, dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont en forte hausse.
« Nous n’irons pas de l’avant avec l’ajout d’une taxe kilométrique », a affirmé le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, dans une déclaration transmise à La Presse, mercredi, en réaction à la proposition phare du plus récent avis du comité consultatif sur les changements climatiques.
Ce comité d’experts indépendant chargé de conseiller le ministre de l’Environnement recommande à Québec de faire payer à l’industrie du camionnage les kilomètres parcourus sur les routes de la province et de développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises, constatant l’inefficacité des mesures gouvernementales actuelles.
Faire payer l’industrie du camionnage les kilomètres parcourus sur les routes, développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises ; Québec doit changer d’approche pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques dans un avis qui sera rendu public ce mercredi et que La Presse a obtenu.
« Le système actuel de mobilité des marchandises n’est pas orienté vers l’efficacité énergétique et encore moins vers l’atteinte de la carboneutralité », écrit le comité indépendant chargé de conseiller le ministre québécois de l’Environnement, qui estime que la croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES) de ce secteur reflète « la déficience des mesures mises en place » par Québec.
Bien que la Politique de mobilité durable – 2030 du gouvernement québécois s’inspire de l’approche internationalement reconnue « Réduire – Transférer – Améliorer », les mesures proposées relèvent essentiellement de la troisième et dernière étape, négligeant les deux premières, déplore l’avis.
Photo : Ferme J.A. Paquin et cie via Facebook
Nourrir les Québécois est de plus en plus difficile pour ceux qui en font leur gagne-pain. Les changements climatiques, qui s’ajoutent à des coûts croissants, pourraient faire disparaître la production maraîchère. La demande pour les produits locaux a beau augmenter, faire pousser des légumes est devenu un parcours du combattant qui épuise même les plus aguerris des producteurs.
Ça fait 100 ans que les Pigeon vivent de ce qui pousse sur la terre familiale, à Saint-Rémi. La ferme a évolué en même temps que l’économie québécoise : elle a grossi, s’est mécanisée et s’est spécialisée. Aujourd’hui, les Pigeon cultivent 400 hectares et sont les plus importants producteurs de haricots au Québec. Ceux qu’on achète en saison dans nos supermarchés.
Carte : © Mapbox © OpenStreetMap via Radio-Canada
Le Canada traverse une saison des feux de forêt sans précédent; le monde entier l'a constaté cet été lorsque la fumée s’est répandue jusqu’aux États-Unis et même en Europe. D’un océan à l’autre, des milliers de brasiers ont ravagé le paysage, totalisant quelque 17,4 millions d’hectares jusqu’à présent.
Une superficie record
Les brasiers ont ravagé en moyenne 2,8 millions d’hectares annuellement au Canada entre 2012 et 2022. Le précédent record, établi en 1989, était de 7,6 millions d’hectares, soit moins de la moitié de la superficie rasée jusqu’à présent par les brasiers en 2023.
Le nombre de personnes évacuées a aussi franchi le dernier sommet, établi en 2016, lors de l’incendie de Fort McMurray, en Alberta. On comptait alors environ 100 000 évacués au pays, tandis qu’ils sont plus de 220 000 cette année.
Dans l’Ouest canadien, les incendies de forêt, combinés à l’action du climat, compromettent désormais le retour de la végétation. Des chercheurs s'inquiètent même du sort de certaines forêts humides.
Au volant de sa fourgonnette, la chercheuse Lori Daniels remonte le chemin tortueux qui mène au sommet d’une colline près d’Elephant Hill. Nous sommes dans une région aride de la Colombie-Britannique, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Kamloops.
Ce qui frappe, une fois sur le site d’étude, ce sont les signes clairs de la violence du feu. Partout, des arbres calcinés. Ils tiennent encore debout tant bien que mal.
Le feu d’Elephant Hill a détruit près de 2000 kilomètres carrés de forêt. Il fait partie de cette nouvelle catégorie d’incendies qu’on appelle les mégafeux.
Seulement 15 % des objectifs de développement durable établis par l’Accord de Paris sont en voie d’être réalisés, selon le rapport United in Science publié jeudi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Dix-huit organisations, dont le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ont contribué à la production de ce rapport, dont les perspectives sont plutôt sombres.
Sa publication survient quelques jours avant le Sommet sur les objectifs de développement durable et le Sommet sur l’ambition climatique, qui se tiendront la semaine prochaine à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York.
Graphique : Stockholm Resilience Centre
La pollution et l'exploitation des ressources naturelles par l'humanité continuent de pousser la Terre au-delà de ses capacités de résilience: six seuils écologiques sont désormais dépassés et deux autres sont en passe de l'être, avertit l'actualisation mercredi de l'étude de référence sur le concept des neuf «limites planétaires».
Le changement climatique, la déforestation, la perte de biodiversité, la quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), la raréfaction de l'eau douce et l'équilibre du cycle de l'azote sont les six limites largement franchies, annonce l'étude menée par une équipe internationale de 29 scientifiques.
Deux autres -- l'acidification des océans et la concentration des particules fines polluantes dans l'atmosphère -- sont proches des seuils d'alerte. Seul l'état de la couche d'ozone reste en dessous, avec une bonne marge.
Ces «limites planétaires», correspondant à des seuils à ne dépasser dans neuf domaines pour que les écosystèmes évoluent dans une «zone de fonctionnement sûre» à même de garantir l'habitabilité de la Terre, ont été définies en 2009 par le Stockholm Resilience Centre.
Graphique : Météo-France & Infoclimat via Le Monde
Plus fréquentes qu’avant, ces vagues surviennent aussi de plus en plus tôt, en juin ou tard en août, voire en septembre, allongeant la part de l’été soumise aux fortes chaleurs en France.
Dix jours après une vague de chaleur historiquement forte et tardive subie du 17 au 24 août, la France a subi un deuxième épisode de chaleurs exceptionnelles du 4 au 11 septembre. Un épisode particulièrement marqué au nord-ouest du pays, où il a été classé comme « vague de chaleur » dans six régions (Bretagne, Normandie, Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Ile-de-France). De nombreux records de températures ont aussi été observés pour un mois de septembre. Un fait qui illustre l’allongement de la « saison » des vagues de chaleur sous l’effet du réchauffement du climat.
S’il comportait des étés chauds, voire des canicules historiques (celle de 1976 a marqué les mémoires, notamment dans le nord-ouest du pays), le climat français ne souffrait de vagues de chaleur que de manière occasionnelle. On en compte dix entre 1947 et 1989, soit environ une tous les quatre ans. Le réchauffement climatique, sous l’effet des gaz à effet de serre, a accéléré cette fréquence.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le Canada est en voie de devenir un des leaders mondiaux de l’expansion des secteurs pétrolier et gazier au cours des prochaines années, déplore Oil Change International, dans un rapport publié mardi. L’organisme presse donc le gouvernement Trudeau de concrétiser rapidement sa promesse de plafonner et de réduire les émissions de l’industrie, une réglementation dont les détails sont attendus cet automne.
Selon les conclusions de ce groupe de recherche très critique de notre dépendance aux énergies fossiles, le Canada pourrait devenir le deuxième plus important pays en termes de hausse de la production de pétrole et de gaz d’ici 2050. Il serait ainsi devancé par les États-Unis, mais précéderait plusieurs autres gros producteurs, dont la Norvège, la Russie et l’Arabie saoudite.
Oil Change International calcule que le Canada pourrait ainsi représenter à lui seul près de 10 % de l’expansion globale prévue au cours de cette période. Cette nouvelle exploitation, si elle se concrétise, représenterait des émissions totales de 18,6 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, selon les calculs inscrits dans ce rapport d’une trentaine de pages. Un tel bilan équivaudrait aux émissions globales de 117 centrales au charbon, illustre-t-on, tout en qualifiant le Canada d’« hypocrite climatique ».
Photo : Thomas Verville via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, s’apprête à annoncer la création d’un comité d’experts pour le conseiller en matière d’adaptation aux changements climatiques, a appris Radio-Canada.
Interpellé par les grandes villes du Québec, il promet une « action renforcée » dans les prochains mois.
La question est devenue source de discorde entre les maires et mairesses de la province et le gouvernement du Québec. Les municipalités estiment qu’elles ont besoin de 2 milliards de dollars par année pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques, un investissement auquel elles n’ont pas eu droit jusqu’ici.
Bien qu’il ne s’engage pas à répondre aux demandes municipales, le ministre de l’Environnement promet d’en faire plus. « Les circonstances font en sorte qu’on doit encore mettre davantage l’accent sur cet aspect-là », a dit Benoit Charette en entrevue.
Les dirigeants de petits États insulaires menacés par le changement climatique se sont tournés lundi vers le tribunal maritime des Nations unies pour demander un renforcement des mesures de protection des océans.
L'audience, qui va durer deux semaines, doit déterminer si les gaz à effet de serre sont de la «pollution marine» au sens de la Convention de l'ONU sur les droits de la mer, protégée par cette cour basée à Hambourg en Allemagne.
Une telle classification imposerait juridiquement aux 157 États ayant ratifié ce traité de prendre davantage de mesures législatives contre le réchauffement climatique.
Profondément divisé sur le pétrole, le G20 a échoué à appeler à une sortie des énergies fossiles samedi, mais soutient pour la première fois un triplement des renouvelables d’ici 2030 : une déclaration « lueur d’espoir » pour les uns, mais « strict minimum » pour les autres à trois mois de la COP28.
L’avenir des énergies fossiles, cause essentielle de la crise climatique de plus en plus sévère, est cette année au cœur des négociations internationales devant culminer en décembre à la 28e Conférence climat des Nations unies à Dubaï.
Une sortie des énergies fossiles sans captage de CO2 (« unabated ») est d’ailleurs jugée « indispensable » dans le premier bilan d’étape officiel de l’accord de Paris, publié vendredi par l’ONU Climat. Et le G7 en a approuvé le principe au printemps, certes sans calendrier.
Graphique : NOAA
Le monde doit sortir des énergies fossiles polluantes, atteindre le pic de ses émissions de CO2 d’ici 2025 et faire « beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts » pour affronter la crise climatique, selon un rapport sous l’égide de l’ONU Climat qui sera au coeur de la COP28 de Dubaï dans trois mois.
Ce nouveau rappel à l’ordre intervient au moment où les dirigeants des grandes nations du G20 se réunissent à New Delhi, avec peu d’espoir de réaliser des avancées ambitieuses sur la question climatique. Les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis et de l’Europe baissent depuis des années, tandis que celles de la Chine (1er émetteur) et de l’Inde continuent d’augmenter.
Très attendu, ce rapport de 90 pages et 17 « enseignements clés » constitue le premier bilan de tous les efforts accomplis ou non depuis 2015 par l’humanité pour respecter l’Accord de Paris et son objectif le plus ambitieux de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Photo : Santé publique Ottawa
Les vagues de chaleur, plus intenses et plus fréquentes à cause du changement climatique, concoctent une « potion diabolique » de polluants qui menacent les humains et tous les êtres vivants, a averti l’ONU mercredi.
Si les voiles de fumée provoqués par les feux de forêt qui ont étouffé Athènes, New York ou Montréal cet été sont la partie la plus visible de la pollution atmosphérique provoquée par les vagues de chaleurs, elles induisent aussi toute une série de processus chimiques plus insidieux et dangereux pour la santé.
« Les vagues de chaleur détériorent la qualité de l’air, avec des répercussions sur la santé humaine, les écosystèmes, l’agriculture et même notre vie quotidienne », a souligné le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, à l’occasion de la publication du Bulletin sur la qualité de l’air et du climat.
Graphique : NASA
L’été, soit les mois de juin, de juillet et d’août, a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, a annoncé mercredi l’observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l’année la plus chaude de l’Histoire.
« L’effondrement climatique a commencé », a déploré le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un communiqué. « Notre climat implose plus vite que nous ne pouvons y faire face, avec des phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent tous les coins de la planète », a-t-il ajouté, rappelant comment « les scientifiques ont depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de notre dépendance aux combustibles fossiles ».
Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l’environnement.
Photo : © Deep Sky
Deep Sky, une entreprise qui veut enlever du carbone de l’atmosphère, cherche où enfouir des centaines de milliers de tonnes de CO2 dans le sous-sol québécois. D’ici un an, elle veut ouvrir deux centres d’essais dans la province. Et d’ici 2025, elle compte ouvrir une usine qui aura besoin de dizaines de mégawatts d’électricité.
Si l’ambition à long terme de l’entreprise montréalaise fondée en 2022 se réalise, le paysage énergétique du Québec — et du monde — serait profondément transformé. Il faut en effet des quantités considérables d’électricité pour, comme le souhaite Deep Sky, retirer de l’atmosphère et des océans tout le CO2 relâché depuis la révolution industrielle, et ainsi couper court au réchauffement climatique.
« Peu importe ce qu’on dit ou ce qu’on pense maintenant, il va falloir retirer ce carbone », avance Frédéric Lalonde, l’un des cofondateurs de la jeune entreprise, en entrevue au Devoir. « La réalité nous a déjà rattrapés », affirme-t-il, en évoquant les feux de forêt qui ont fait rage cet été.
Photo : Asian Development Bank (CC BY-NC-ND 2.0)
La compétitivité des énergies renouvelables s’est encore accélérée l’an dernier, renforcée par la crise des prix des combustibles fossiles et ce malgré l’inflation des coûts, indique l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
Selon un rapport publié mardi, environ 86 % (187 gigawatts) de la capacité renouvelable mise en service en 2022 avait un coût inférieur à celui de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles (charbon, gaz). L’an dernier, le secteur mondial de l’électricité a directement économisé avec les renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, etc.) 520 milliards de dollars sur le coût des combustibles grâce aux sites de production installés dans le monde depuis 2000.
Outre ces économies directes, la réduction des émissions de CO2 et des polluants atmosphériques se traduit par de « substantiels avantages » économiques, ajoute le rapport. Sans le déploiement réalisé au cours des deux dernières décennies, les répercussions économiques de la hausse du prix des combustibles fossiles en 2022 auraient été bien plus graves, « dépassant même la capacité de nombreux gouvernements à les atténuer », souligne le rapport.
Photo : Fguerraz via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Les manchots empereurs seront-ils la première espèce polaire à disparaître en raison du réchauffement climatique ? Une étude scientifique parue jeudi constate quoi qu’il en soit une mortalité totale et « sinistre » des poussins dans plusieurs colonies de l’Antarctique, à la suite de la fonte record de la banquise ces derniers mois.
Sur cinq colonies surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, à l’ouest de l’Antarctique, toutes sauf une ont subi une perte « catastrophique » de 100 % de poussins, qui se sont noyés ou sont morts de froid lorsque la glace a cédé sous leurs minuscules pattes. Ils n’étaient pas assez matures pour affronter de telles conditions, rapportent les chercheurs dans Communications : Earth & Environment, une revue du groupe Springer Nature.
« Il s’agit du premier échec majeur de la reproduction des manchots empereurs dans plusieurs colonies en même temps en raison de la fonte des glaces de mer, et c’est probablement un signe de ce qui nous attend à l’avenir », a déclaré à l’AFP l’auteur principal Peter Fretwell, chercheur au British Antarctic Survey.
Carte : TerraBrasilis/INPE (CC BY-SA 4.0)
Les émissions de carbone en Amazonie ont doublé en 2019 et 2020, les deux premières années du mandat de l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, quand la déforestation était au plus haut, selon une étude publiée mercredi.
La plus grande forêt tropicale du monde est vitale pour freiner le réchauffement de la planète. Or, des scientifiques ont montré qu’elle avait déjà commencé à rejeter plus de CO2 qu’elle n’en absorbe, s’approchant d’un « point de non-retour » qui la verrait se transformer en savane.
En utilisant des échantillons d’air recueillis lors de survols de la jungle, des chercheurs ont montré que les émissions en Amazonie étaient passées de 240 millions de tonnes en moyenne de 2010 à 2018 à 440 millions en 2019 (+83 %) et 520 millions en 2020 (+117 %). La moyenne de ces deux années équivaut au double de celles des huit années précédentes.
Graphique : NASA/JPL-Caltech (CC0)
Certaines déclarations sur le réchauffement climatique prétendent que nous ne devrions pas trop nous inquiéter, parce que nous serions à l’aube d’un nouvel âge glaciaire. Les termes le plus souvent utilisés pour présenter cette hypothèse concernent la notion de "Grand Minimum Solaire".
Dans ce tweet, en relayant un article développé sur un site climato-sceptique français, un internaute indique qu’un Grand Minimum Solaire est attendu entre 2020 et 2053 et qu’il conduira à un refroidissement.
Un Grand Minimum Solaire, c’est quoi ?
Le Soleil, qui nous fournit de l’énergie, connaît une activité variable. Celle-ci repose sur des cycles, notamment des cycles de 11 ans.
Carte : NASA/Fire Information for Resource Management System
Les équipes de combattants du feu ont poursuivi mardi leur travail acharné de lutte contre les incendies de forêt majeurs qui ont forcé près de 7 personnes sur 10 à fuir leur domicile dans les Territoires du Nord-Ouest, soit environ 30 000 personnes.
L’agent d’information du gouvernement territorial sur les incendies, Mike Westwick, a confirmé que les flammes se trouvent toujours à une quinzaine de kilomètres de Yellowknife, la capitale territoriale ayant été évacuée de la grande majorité de ses 20 000 habitants.
Le combat contre les flammes s’annonce toutefois ardu du côté de Fort Smith, qui se trouve à la frontière entre l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest, où le mercure avoisinera les 30 degrés Celsius.
La lutte contre les feux de forêt en Colombie-Britannique, du côté des deux berges du lac allongé Okanagan se poursuit.
Le gouvernement a imposé des restrictions aux déplacements afin de laisser le champ libre aux milliers de personnes évacuées qui ont été forcées de quitter leur domicile. Plus de 30 000 personnes font l’objet d’ordres d’évacuation dans la région de Kelowna et de West Kelowna.
Les pompiers ont indiqué que des conditions plus fraîches ont contribué au combat, mais ils s’attendent à des jours difficiles.
Environ 200 pompiers luttent contre le feu de forêt destructeur de McDougall Creek, dont la superficie a atteint 105 kilomètres carrés.
Photo : SOPFEU
Le réchauffement climatique a rendu au moins sept fois plus probables les conditions météo extrêmes à l'origine de la saison des feux qui fait rage dans l'est du Canada cette année, selon une étude publiée mardi par un réseau de scientifiques spécialisé dans ce type d'analyses.
Les chercheurs du réseau World Weather Attribution (WWA) ont déterminé que le changement climatique, provoqué par l'activité humaine, a augmenté la probabilité de températures élevées et de faibles taux d'humidité, notamment, ce qui a joué un rôle majeur dans la propagation du brasier.
Le Canada connaît cette année la saison des feux la plus dévastatrice de son histoire: plus de 1000 feux sont actifs d'est en ouest à l'heure actuelle.
Photo : Ibex73 via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
La vague de chaleur qui s’est abattue sur Terre-Neuve-et-Labrador plus tôt cet été et le réchauffement de l’océan entraînent de sérieuses conséquences sur les oiseaux marins, selon le biologiste Bill Montevecchi, de l’Université Memorial.
« C’est absolument énorme. En pensant à la grippe aviaire l'année dernière, nous avons eu des mortalités massives d'oiseaux. Des dizaines de milliers d'oiseaux à Terre-Neuve seulement sont morts l'année dernière », affirme M. Montevecchi.
La chaleur est particulièrement difficile pour les oiseaux marins parce qu’ils nichent sur des falaises exposées au soleil. La chaleur peut nuire à leurs œufs.
Photo : Rickmaj via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Nouveau test de crédibilité pour la présidence de la prochaine conférence climatique mondiale (COP28) : le pays hôte, les Émirats arabes unis, n’a pas divulgué à l’ONU les données sur ses émissions de méthane, un très puissant gaz à effet de serre.
Une partie de ces émissions est imputable à la principale entreprise pétrolière et gazière du pays, qui est dirigée par le sultan Ahmed al-Jaber, président de la prochaine conférence onusienne.
Le réputé quotidien britannique The Guardian a révélé jeudi que les Émirats arabes unis n’ont jamais transmis de rapport détaillant leurs émissions de méthane aux Nations unies, qui demandent aux pays de le faire tous les deux ans, et ce, depuis 2014.
Image : H. L. Todd via Wikimedia (CC0)
La morue arctique, qui est l'espèce marine la plus abondante dans l'océan Arctique, est menacée par le réchauffement des eaux.
L’océanographe et biologiste marin Maxime Geoffroy, chercheur à l’Institut maritime de l’Université Memorial de Terre-Neuve, explique que la morue arctique (Boreogadus saida) est un poisson-fourrage, mangé par d’autres animaux.
La principale conclusion, c’est que l’habitat de la morue arctique [...] va diminuer avec la fonte de la glace, mais aussi avec le réchauffement des eaux en Arctique, puis jusque dans les eaux du Labrador et certaines régions de Terre-Neuve », dit Maxime Geoffroy, auteur d’une récente étude sur la question.
Photo : © Robin Loznak/Our Children Trust
Dans une décision historique, une juge du Montana a tranché en faveur des jeunes plaignants qui accusent les agences gouvernementales d'enfreindre la Constitution de l'État en soutenant l'industrie des énergies fossiles.
Près de deux mois après la tenue des audiences de ce premier procès constitutionnel sur le climat de l'histoire des États-Unis, la juge Kathy Seeley a déclaré qu'une disposition de la politique environnementale du Montana (Montana Environmental Policy Act, ou MEPA) était inconstitutionnelle.
Cette disposition permet aux agences de réglementation de l'État d'accorder des permis à des projets d'exploitation des combustibles fossiles sans s'enquérir des effets sur le climat, comme les gaz à effet de serre qui résultent des activités de l'industrie. Ce faisant, les autorités échouent à garantir « le droit à un environnement propre et sain », comme le stipule la Constitution, selon la décision.
Image : Joshua Stevens/NASA Earth Observatory
En janvier 2022, l’éruption du volcan sous-marin Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, dans le Pacifique, a provoqué l’afflux d’importantes quantités de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Plus de 18 mois plus tard, cet évènement est-il responsable des records de chaleur enregistrés au cours de l’été partout sur la planète ?
C’est la nouvelle lubie des climatosceptiques. Si le mois de juillet a fracassé le record de chaleur depuis au moins l’ère préindustrielle, c’est la faute au volcan Hunga Tonga, situé dans l’océan Pacifique, qui a provoqué l’arrivée de millions de tonnes de vapeur d’eau dans la stratosphère. En effet, comme le CO2, la vapeur est aussi un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement planétaire.
Sur Twitter/X, jeudi, l’Association des climato-réalistes affirme que « le volcan des Tonga (janvier 2022) et le cycle solaire 25 bien plus fort que prévu sont deux causes principales de l’accélération du réchauffement cette année, et non pas le CO2 ! ».
Photo : Fondation Masswippi
La famille de Pascal Viens élève des vaches laitières depuis 100 ans dans ce coin de l’Estrie. Quand, d’un bon coup de botte, il enfonce sa pelle dans le sol, c’est la terre de son père, de son grand-père et de son arrière-grand-père qui craque. Pour assurer la pérennité de son entreprise familiale — et de la planète en général —, M. Viens caresse une nouvelle ambition pour son champ : séquestrer du carbone.
Depuis des décennies, les prairies et les pâturages du Québec disparaissent au profit de monocultures de maïs et de soya, qui appauvrissent les sols en matière organique. Du fait, les terres agricoles dégagent du carbone dans l’atmosphère. « Il faut que ça change. Pas juste la production laitière, tout doit changer », lance M. Viens.
Pour nourrir son troupeau, il cultive 200 hectares. Un peu de maïs et de blé, mais surtout de l’herbe. Le producteur laitier reçoit Le Devoir à Hatley, dans l’une de ses prairies, où poussent une douzaine d’espèces de plantes fourragères. Luzerne, fétuque, trèfle et fléole s’entremêlent. Avec sa pelle, M. Viens déterre un gros dactyle — une graminée aux larges brins. Une touffe de racines très fines apparaît.
Carte : NOAA
Comme dit l’adage bien connu des climatologues « Climate is what you expect, weather is what you get » (« Le climat c’est ce que l’on attend, le temps c’est ce que l’on obtient »).
Les phénomènes météorologiques locaux sont difficiles à prévoir car ils fluctuent rapidement sous l’influence de processus non linéaires et chaotiques, tandis que l’évolution du climat global sur le plus long terme repose sur des phénomènes physiques bien connus qui sont généralement prévisibles. Les prochains 12-18 mois devraient être assez exceptionnels en termes de températures, suite à un alignement de phénomènes locaux et globaux qui se combinent.
Avec mon équipe dont la spécialité est l’étude par satellites de l’évolution de l’atmosphère, j’analyse chaque jour des millions de données vues du ciel pour surveiller les températures sur terre comme sur la mer, partout autour du globe terrestre, et pour mesurer les concentrations des gaz présents dans l’atmosphère. Ces dernières semaines à partir des cartes satellites, nous avons aussi pu observer les records de chaleur qui ont été battus dans de nombreux pays, comme rapportés par les agences météorologiques et les médias.
Photo : Gerald Simmons via Flickr (CC BY 2.0)
Le continent le plus au sud n’est pas isolé des conditions météorologiques extrêmes associées au changement climatique d’origine humaine, selon un nouvel article paru dans la revue « Frontiers in Environmental Science », qui tente de brosser un tableau cohérent d’une région du monde qui a été jusqu’ici un peu à part.
Son extrémité ouest et en particulier sa péninsule ont connu une fonte dramatique de la calotte glaciaire, qui pourrait provoquer une élévation massive du niveau de la mer au cours des prochains siècles. Par ailleurs, le côté est gagne parfois de la glace, mais un glacier dans l’ouest de l’Antarctique fond si vite que les scientifiques l’ont surnommé « le glacier du jugement dernier », et un effort international tente de comprendre ce qui lui arrive.
Enfin, la glace de mer en Antarctique est passée d’un niveau record à des quantités bien plus faibles que jamais auparavant.
Photo : Santé publique Ottawa
Inondations, sécheresse, eaux chaudes baignant trois côtes et, surtout, fumée des incendies de forêt d'un océan à l'autre et outre-mer. Oui, ce sont les changements climatiques, disent les scientifiques, qui s'attendent à plus de bizarreries météorologiques au cours des prochaines années.
« Ça a été une saison et une année d'extrêmes », reconnaît d'emblée Danny Blair, codirecteur du Centre du climat des Prairies, à l'Université de Winnipeg.
La sécheresse en est un exemple. En raison de sa grande superficie, le Canada compte toujours quelques régions plus sèches, mais jamais la sécheresse n'avait été d'une telle ampleur à l'échelle du pays.
La carte de la sécheresse du 30 juin d'Agriculture Canada montre que la majeure partie du pays était anormalement sèche. De vastes étendues des Prairies ont subi une sécheresse au moins modérée qui est allée jusqu'à l'extrême dans le sud de l'Alberta.
Graphique : ClimateReanalyzer.org
Les océans ont battu dimanche un nouveau record mondial de température, laissant craindre des conséquences néfastes pour la vie marine comme pour les équilibres climatiques.
La température de surface des océans « a atteint 20,96 °C le 30 juillet » 2023, selon la base de données ERA5, alors que « le précédent record était de 20,95 °C en mars 2016 », a indiqué une porte-parole du service européen Copernicus à l’AFP.
Ces données concernent les océans entre les 60es parallèles nord et sud, excluant donc uniquement les régions polaires.
L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), qui utilise une base de données différentes, relève elle aussi la même tendance au réchauffement des océans ces derniers mois, avec un record de températures atteint le 4 avril, à 21,06 degrés. Au 1er août, la température des océans était quasiment au même niveau (21,03 °C) et toujours au-dessus du précédent record de 2016.
Graphique : Copernicus-ECMWF
Les émissions de carbone générées par les feux au Canada ont atteint des niveaux inédits, et représentaient déjà à la fin juillet plus du double du précédent record annuel, qui datait de 2014, selon les données de l’observatoire européen Copernicus publiées jeudi.
« Actuellement, les émissions totales des feux de forêt au Canada se situent à environ 290 mégatonnes [de carbone], alors que le précédent record enregistré en 2014 était de 138 mégatonnes », indique Copernicus dans un bulletin.
Le chiffre pour 2023 ne reflète pour l’instant que les émissions produites depuis le début de l’année et même, pour l’essentiel, depuis début mai, quand les feux ont commencé à ravager le pays, alors que la saison des feux n’est pas encore terminée.
Catherine Potvin n’est plus capable d’être optimiste. Cette biologiste forestière, professeure à l’Université McGill depuis plus de 30 ans et ex-négociatrice du Panama dans les grandes conférences climatiques, est abattue. Le 25 juin au matin, la fumée était si épaisse qu’elle ne voyait plus le lac devant chez elle. L’implacable réalité la frappait en pleine face. « On voit les prédictions les plus épouvantables se matérialiser », affirme-t-elle maintenant avec désarroi.
« Le déclin des forêts, on le prévoyait, rappelle cette éminente scientifique québécoise, spécialiste des changements climatiques et lauréate de nombreux prix. Et on disait : attention, quand les forêts commencent à décliner, on perd le contrôle. Et là, maintenant, c’est évident que c’est en train d’arriver. »
Graphique : Climate Central
Le réchauffement climatique d’origine humaine a rendu le mois de juillet plus chaud pour quatre habitants de la planète sur cinq, et plus de deux milliards de personnes ont ressenti chaque jour une chaleur accrue par le changement climatique, selon une étude éclair.
Plus de 6,5 milliards de personnes, soit 81 % de la population mondiale, ont souffert pendant au moins une journée d’une température notablement plus élevée en raison du changement climatique, selon un rapport publié mercredi par Climate Central, une organisation scientifique à but non lucratif qui calcule l’ampleur de l’incidence du changement climatique sur la météo quotidienne.
« Nous faisons réellement face à un changement climatique à peu près partout », a prévenu Andrew Pershing, le vice-président de Climate Central chargé des sciences.
Vendredi dernier, à Chennai, en Inde, la température a atteint 36 °C, quelques degrés au-dessus des normales de saison pour l’endroit.
C’est dans cette chaleur torride que les ministres de l’Environnement du G20, dont le ministre canadien Steven Guilbeault, étaient réunis. Et ils ont échoué à s’entendre sur un plan pour plafonner leurs émissions de gaz à effet de serre.
Peut-être aurait-il fallu couper la climatisation à ces dirigeants pour leur rappeler que, en dehors de leurs salles de conférence, le monde brûle ?
Les climatologues nous disent que le mois de juillet qui vient de prendre fin est le plus chaud depuis 120 000 ans. L’été 2023 sera celui où des millions de personnes sur la planète auront réalisé que les changements climatiques n’étaient pas qu’un concept théorique.
Il est facile de ne pas se sentir concerné par l’urgence climatique quand on entend parler de lointaines calottes glaciaires qui fondent.
Photo : Erik Karits via Pixabay (Licence Pixabay)
Les hivers plus doux et les étés plus chauds et humides favorisent la propagation de maladies infectieuses au Québec. Parmi celles-ci, on retrouve la maladie de Lyme, le virus du Nil occidental et la rage, qui pourraient devenir plus fréquents dans les années à venir.
Les animaux sauvages se dispersent
En raison de la sécheresse et à la suite d’incendies de forêt, de plus en plus d’animaux sauvages dans le monde, comme les chauves-souris et les rongeurs, se déplacent vers de nouvelles régions en quête de nourriture pour survivre, explique Levon Abrahamyan, professeur du département de pathologie et microbiologie de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Ces bêtes peuvent toutefois transporter avec elles des virus ou des bactéries qui peuvent infecter l’humain et causer de véritables épidémies.
Graphique : ClimateReanalyzer.org
Après la mer Méditerranée, l’océan Atlantique Nord a lui aussi battu cette semaine un record journalier de température, avec plusieurs semaines d’avance sur son pic de chaleur habituel, selon des données préliminaires emblématiques des vagues de chaleur marine frappant actuellement la planète.
Les eaux de l’Atlantique Nord ont atteint mercredi une température moyenne encore jamais mesurée jusqu’ici, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), dont les relevés ont commencé au début des années 1980.
« Selon notre analyse, le record de température moyenne de l’eau de surface dans l’Atlantique Nord est de 24,9 °C, et a été observé le 26 juillet », a déclaré à l’AFP Xungang Yin, scientifique aux centres nationaux pour l’information environnementale (NCEI) de NOAA.
Graphique : Copernicus/ECMWF
L’humanité est entrée dans l’« ère de l’ébullition » climatique, a averti jeudi le chef des Nations unies alors que l’autorité météorologique mondiale a affirmé que juillet 2023 sera « très certainement le mois le plus chaud jamais mesuré ».
Après trois semaines inédites de surchauffe des mers et de canicules sur trois continents, l’événement est probablement « sans précédent » sur des milliers d’années et n’est qu’un « avant-goût » de l’avenir climatique de la planète, estiment l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies et l’observatoire européen Copernicus.
La Grèce en partie ravagée par les flammes, de même que le Canada, par ailleurs victime de terribles inondations ; une chaleur écrasante sur l’Europe du Sud, l’Afrique du Nord, le sud des États-Unis et une partie de la Chine, qui vient également d’essuyer les ravages du typhon Doksuri : les signes visibles du réchauffement climatique d’origine humaine se manifestent en simultané. « L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale », a averti le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, devant la presse.
Photo : Tony Webster via Wikimedia (CC BY-SA 2.0)
La consommation mondiale de charbon a touché un sommet « historique » en 2022 et devrait de nouveau flirter avec un « niveau record » cette année, a indiqué jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La combustion du charbon en vue de produire de l’énergie ou pour l’industrie émet dans l’atmosphère une large part du CO2 responsable du réchauffement de la planète. Les records de consommation sont ainsi une mauvaise nouvelle pour le climat, d’autant que l’ONU et l’observatoire européen Copernicus ont confirmé, jeudi également, que le mois de juillet 2023 sera « très certainement le plus chaud jamais enregistré » sur la planète. L’an dernier, la consommation de charbon « a augmenté de 3,3 %, à 8,3 milliards de tonnes », indique le rapport de l’AIE.
Carte : R. Curry, Woods Hole Oceanographic Institution/Science/USGCRP (CC BY 3.0)
La dernière fois qu’il y a eu un ralentissement majeur dans le puissant réseau de courants océaniques qui façonne le climat autour de l’Atlantique Nord, il semble que cela ait plongé l’Europe dans un grand froid pendant plus d’un millénaire.
C’était il y a environ 12 800 ans, à une époque où peu de gens étaient là pour en faire l’expérience. Mais depuis quelques décennies, le réchauffement dû à l’activité humaine pourrait entraîner un nouveau ralentissement des courants, et les scientifiques s’efforcent de déterminer si et quand ils pourraient subir un nouvel affaiblissement important, qui aurait des répercussions sur les conditions météorologiques d’une grande partie de la planète.
Cette semaine, deux chercheurs danois ont proposé une réponse audacieuse : un fort affaiblissement des courants, voire leur arrêt, pourrait survenir d’ici la fin du siècle.
Susanne Ditlevsen, professeure de statistiques à l’Université de Copenhague, a déclaré dans une interview que les chercheurs avaient été surpris de constater que leur analyse montrait qu’un effondrement potentiel se produirait si rapidement.
Photo : (CC 0)
Plus de 50 degrés dans la Vallée de la mort aux États-Unis, un record historique de 45,3 °C en Catalogne, plus de 43 °C à Phoenix depuis 24 jours : sans le changement climatique, de telles canicules auraient été « quasiment impossibles » en Europe et aux États-Unis, démontre mardi le réseau World Weather Attribution (WWA).
Ce réseau scientifique qui évalue le lien entre événements météorologiques extrêmes et dérèglement climatique estime aussi que ce dernier a rendu la vague de chaleur en Chine « au moins 50 fois plus probable ».
Le changement climatique, causé par les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, « a rendu les canicules plus chaudes, plus longues et plus fréquentes », souligne le WWA.
Photo : © Greifswald Mire Centre
Perdue au milieu des champs dans le nord de l'Allemagne s'étend une marée de massettes. Ces plantes aquatiques à longue tige signalent la présence de l'un des plus grands marais remis en eau d'Europe.
Cuissardes enfilées jusqu'à la taille et yeux rivés sur son GPS, la biologiste Meline Brendel déambule dans l'eau stagnante entre ces roseaux de deux mètres, là où, il y a quatre ans, s'étalait encore un champ.
Elle plante des piquets et note consciencieusement les niveaux d'eau: «bas», «moyen», «haut».
La surface de 10 hectares, à deux pas de la petite ville de Malchin, avait été asséchée au fil des siècles pour extraire la tourbe, cultiver des céréales ou élever des animaux, comme 98% des marais en Allemagne, selon le centre de recherche spécialisé Greifswald Moor.
Photo : Ian Joughin via imaggeo.egu.eu (CC BY-NC-SA 3.0)
Une couche de glace épaisse de plus de 1,5 km a fondu au Groenland il y a 416 000 années, au cours d'une période de réchauffement climatique naturel modéré, signe de sa plus grande vulnérabilité qu'on ne l'avait imaginé au changement climatique actuel, selon une étude publiée jeudi.
La fonte de cette calotte glaciaire avait alors entraîné une montée importante du niveau des eaux, ce qui menacerait aujourd'hui les régions côtières.
Cette découverte scientifique bouscule la croyance enracinée selon laquelle la plus grande île du monde constituait une forteresse de glace qui résiste depuis 2,5 millions d'années.
« Si nous voulons comprendre le futur, nous avons besoin de comprendre le passé », souligne Paul Bierman, professeur à l'Université du Vermont, aux États-Unis, qui a codirigé l'étude publiée dans la revue Science.
Carte : ClimateReanalyzer.org
Bientôt un océan plein de méduses? Les canicules océaniques, qui touchent près de la moitié des eaux du globe, menacent de fragiliser et de transformer en profondeur les écosystèmes marins, déjà affaiblis par le réchauffement climatique.
En juillet, 44% des océans du monde subissent des vagues de chaleur marines, un record depuis 1991, selon l'Administration océanographique américaine NOAA, qui estime que cette proportion pourrait atteindre 50% d'ici à septembre-octobre.
La température mondiale des océans avoisine 21°C, proche du record absolu (21,1°C). L'Atlantique Nord atteint 24,5°C, avec une canicule persistante, depuis fin mai, dans le golfe de Gascogne et au large du Portugal.
En Méditerranée, on relève même 30°C localement (4°C au-dessus des normales) entre la Sicile et Naples, selon Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie spatiale au Centre d'études en météorologie satellitaire (CEMS) de Lannion (Côtes-d'Armor).
Graphique : Climate Reanalyzer™/NOAA
Plus de 30 000 personnes ont dû fuir les flammes sur l’île de Rhodes, écrasée comme toute la Grèce sous une fournaise favorisant les incendies, pendant que la canicule continue aussi sa progression dans le sud des États-Unis.
Depuis le début de l’été, la chaleur accable des dizaines de millions de personnes dans le monde et juillet pourrait s’avérer le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, d’après les prédictions des experts qui soulignent l’impact du réchauffement climatique.
Incendie hors de contrôle en Grèce
En Grèce, où les pompiers ont recensé 46 nouveaux incendies en 24 heures, le feu fait rage dimanche pour le sixième jour d’affilée sur l’île très touristique de Rhodes, dans l’archipel du Dodécanèse.
De nombreux pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord subiront une chaleur étouffante : plus de 40 °C en Italie, des régions d’Espagne à 15 °C au-dessus des normales, des records attendus aux Etats-Unis. En France, sept départements sont en vigilance orange.
Des températures qui dépassent les 40 °C en Italie, frôlent même les 48 °C en Sardaigne, des régions d’Espagne à 15 °C au-dessus des normales saisonnières, des records attendus aux Etats-Unis : la vague de chaleur va encore s’accentuer mardi 18 juillet dans certaines parties de l’hémisphère nord. L’été 2023 est marqué, en France comme dans le reste du monde, par des températures anormalement élevées, très au-dessus des normales de saison, un des signes les plus directs du changement climatique selon les scientifiques.
En France, des températures allant jusqu’à 40 °C sont attendues en Provence, en Corse et en Occitanie, avec sept départements placés en vigilance orange pour canicule par Météo France. L’institut météorologique évoque un « épisode caniculaire non exceptionnel, mais dont la persistance nécessite une vigilance particulière ». « On ne va pas forcément battre beaucoup de records en France, mais c’est le fait que ça va rester très élevé plusieurs jours de suite, jour et nuit, qui va avoir beaucoup d’impact sur les populations », explique François Gourand, prévisionniste de Météo-France.
Photo : Muhammad Mahdi Karim via Wikimedia (GNU FDL 1.2)
Partout dans le monde, les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé qu’il y a seulement un demi-siècle. Les changements climatiques menacent d’anéantir ces progrès.
Partout sur la planète, les animaux — et les maladies qu’ils véhiculent — se déplacent pour s’adapter à une planète en ébullition. Et ils ne sont pas les seuls : les tiques, les moustiques, les bactéries, les algues et même les champignons sont en mouvement, déplaçant ou élargissant leur aire de répartition historique pour s’adapter à des conditions climatiques qui évoluent à un rythme sans précédent.
Ces changements ne se produisent pas dans le vide.
La déforestation, l’exploitation minière, l’agriculture et l’étalement urbain grugent les dernières zones sauvages de la planète, contribuant à la perte de biodiversité qui se produit à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Les populations d’espèces dont l’homme dépend pour sa subsistance s’amenuisent et sont repoussées dans des zones d’habitat de plus en plus petites, ce qui crée de nouveaux foyers de maladies zoonotiques.
Photo : Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Une course contre la montre et surtout contre les éléments: dans le golfe du Saint-Laurent, aux Îles-de-la-Madeleine, les falaises reculent, les dunes disparaissent, et des sentiers s'effondrent, laissant des maisons vulnérables face à l'océan.
Les changements climatiques sont devenus ici une réalité palpable au quotidien, et d'une saison à l'autre, le décor naturel change.
«Les Îles-de-la-Madeleine sont aux premières loges des changements en cours, nous sommes tout petits face à l'immensité», reconnaît Mayka Thibodeau du Cermim, le Centre de recherches sur les milieux insulaires et maritimes établi sur ces îles.
Et la vitesse de ces bouleversements donne le vertige aux 13 000 habitants qui réalisent que leur environnement est appelé à se transformer radicalement.
Les berges des îles reculent déjà en moyenne d'un demi-mètre par an, selon une étude de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). Et pour Diane Saint-Jean et sa compagne, derrière ce chiffre: l'angoisse.
Photo : SOPFEU
Je sais bien que ça ne fait même pas un mois. Mais avouez qu’on perd le fil des cataclysmes climatiques. Depuis les ravages des incendies de forêt dans le nord du Québec, nous avons eu droit à des inondations, à des glissements de terrain, à des tornades, à des pluies torrentielles, à la journée la plus chaude jamais enregistrée sur la planète…
Et l’été ne fait que commencer. Préparez-vous, préviennent les scientifiques, parce que ça va chauffer. Littéralement.
Je sais bien, aussi, que nous ne les écouterons pas. Pas assez, en tout cas. La fin du monde orangée de la fin du mois de juin est déjà oubliée. Déjà, nous voilà de retour à la programmation régulière. Nous préférons parler de la pluie et surtout du beau temps, comme s’il n’y avait pas péril en la demeure.
Comme si les temps n’étaient pas complètement fous.
Presque aussi vaste que la Montérégie, le plus grand incendie de l’histoire du Québec – plus de 1 million d’hectares – ravage la forêt boréale à l’est de la baie James.
Pendant que tous les yeux étaient tournés vers les orages et les inondations dands le sud de la province, le plus grand brasier de l’histoire du Québec brûlait cette semaine au nord du 49e parallèle.
Avec ses 1 041 760 hectares – à peine plus petit que le Liban –, cet incendie est trois fois plus grand que celui qui avait fait les manchettes en 2013.
Il s’agit du plus vaste incendie jamais recensé par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), a confirmé à La Presse la porte-parole Mélanie Morin.
Des flammes d'un océan à l'autre : le Canada a franchi le seuil de 10 millions d'hectares de forêt partis en fumée cette année alors que les incendies continuent de faire rage dans presque toutes les provinces et tous les territoires, à l'exception du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nunavut.
Selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC), près de 900 brasiers faisaient rage au pays en date de vendredi, en légère hausse par rapport au bilan précédent.
De ce nombre, 564 ne sont pas circonscrits, 106 sont contenus et 226 ont été maîtrisés.
Près de la moitié (369) de ces feux de forêt ont été dénombrés en Colombie-Britannique; le Québec en compte plutôt 120, l'Alberta, 118, et l'Ontario, 68.
Graphique : Climate Reanalyzer™/NOAA
Commencez-vous à vous ennuyer de l’hiver ? Il y a de quoi avec la succession d’évènements météorologiques extrêmes qui s’abattent sur nous depuis le printemps comme les plaies d’Égypte.
Début avril, la pluie verglaçante prive plus d’un million de Québécois d’électricité et cause la mort de quatre personnes.
Début mai, la pluie diluvienne gonfle la rivière du Gouffre qui inonde Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix, et emporte deux hommes.
Puis à la fin mai, une vague de chaleur hâtive atteint même la Gaspésie où le mercure dépasse les 30 °C, du jamais vu depuis 1944. À Montréal, la chaleur est cuisante dans les îlots de chaleur où la température est souvent supérieure de 10 à 15 °C.
La canicule s'étend samedi dans le monde, de l'Europe à la Chine en passant par les États-Unis, contraignant les autorités à prendre des mesures draconiennes pour faire face à ces vagues de chaleur et à d'autres incendies, nouvelles manifestations du réchauffement climatique.
L'Italie, du nord au sud, connaît une vague de chaleur et attend des records historiques de températures dans les prochains jours. Dimanche, 16 villes seront en alerte rouge sur l'ensemble du territoire, avec des températures attendues de 36 à 37 °C de Rome à Bologne, avant un pic redouté en début de semaine prochaine.
« C'est la fournaise. On ne peut pas rester trop longtemps au même endroit, il fait trop chaud », a témoigné auprès de l'AFP samedi matin Veronika Niederlovi, 16 ans, une touriste tchèque venue visiter Rome.
Après un mois de juin déjà record, la planète a connu sa semaine la plus chaude jamais mesurée, subissant l’effet cumulé du réchauffement climatique causé par l’activité humaine et du retour du phénomène El Niño.
Du 3 au 9 juillet, « le monde vient de connaître la semaine la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires » d’agences internationales, a indiqué lundi l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un communiqué.
Ce record est le dernier en date d’une série enregistrée sur les six premiers mois de l’année 2023, déjà marquée par une sécheresse exceptionnelle en Espagne, de fortes vagues de chaleur en Chine comme aux États-Unis et des feux de forêt catastrophiques au Canada.
Les températures battent des records tant sur terre que dans les océans « avec des effets potentiellement dévastateurs sur les écosystèmes et l’environnement », a déclaré l’OMM.
Photo : Page Facebook de la municipalité de Chapais
La superficie ravagée cette année par les incendies de forêt au pays est plus de 10 fois supérieure à la moyenne d’hectares brûlés par décennie, et le Québec est la province la plus touchée.
« La situation est critique […] et au Québec [elle] est particulièrement rare et grave », a dit jeudi le ministre fédéral de la Santé et député québécois Jean-Yves Duclos.
Il a relevé que la province n’a pas l’habitude, historiquement, d’être au coeur de la saison des incendies de forêt.
M. Duclos a souligné qu’Ottawa a fourni du soutien pour répondre à l’urgence de la situation, assurant que le fédéral sera aussi présent à plus long terme.
Graphique : Climate Reanalyzer™/NOAA
La surface de la planète Terre a connu cette semaine les trois plus chaudes journées jamais enregistrées. Depuis le printemps, les océans atteignent continuellement de nouveaux sommets de température. Et, en ce début d’hiver austral, la banquise autour de l’Antarctique gèle anormalement peu. Voici l’état des lieux, en graphiques et en cartes.
La température moyenne de la planète s’est élevée à 17,18 °C mardi et mercredi. Il s’agit d’un record depuis le début des mesures par satellite, en 1979. Lundi, le mercure moyen de la planète est monté à 17,01 °C, ce qui constituait alors un nouveau sommet. Le précédent record quotidien remontait à l’été dernier, quand la marque de 16,92 °C avait été atteinte.
Officiellement, la Terre connaît donc les journées les plus chaudes depuis 44 ans. Toutefois, de telles températures sont possiblement inédites depuis des dizaines de milliers d’années.
L’été 2023 se dessine progressivement comme hors norme dans les annales humaines, avec la confirmation jeudi, par l’observatoire européen du changement climatique Copernicus, du mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec l’effet combiné du changement climatique et du retour du phénomène El Niño.
Et la tendance se poursuit en juillet : la journée de mardi a été la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, tous mois confondus, avec 17,03 °C, a confirmé Copernicus sur la base de mesures préliminaires. Lundi 3 juillet, un premier record avait déjà été battu avec 16,88 °C sur l’ensemble du globe (terres et mers confondues).
Même s’il est incertain de prédire la suite de l’été, les records de température s’enchaînent depuis avril, de la Chine à l’Espagne en passant par l’océan Atlantique, signe le plus direct du dérèglement du climat de la planète, avec les catastrophes qu’il attise de façon moins prévisible : feux de forêts, sécheresses, pluies extrêmes…
Photo : Santé publique Ottawa
Inondations, pluies torrentielles, orages violents, tornades, feux de forêt, sécheresses… Les phénomènes météorologiques extrêmes font maintenant partie de notre réalité et risquent même de devenir plus fréquents au cours des prochaines années. Sommes-nous prêts? Sinon, comment pouvons-nous mieux nous préparer pour faire face à cette réalité? Trois experts répondent à nos questions.
Sommes-nous suffisamment conscients de ce qui nous attend?
Il y a une certaine planification qui a été faite, reconnaît Philippe Gachon, professeur d'hydroclimatologie à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), en entrevue à ICI RDI. Toutefois, on sous-estime l’ampleur du réchauffement climatique et, surtout, le nombre de phénomènes, qui se multiplient dans le monde entier. On doit se rendre compte que la rapidité avec laquelle le changement climatique se produit fait augmenter la probabilité d’avoir des feux de forêt, des inondations majeures, des vagues de forte chaleur, etc. Donc, il faut être capable de prévenir plutôt que d’attendre que la crise se produise, et cela se fait notamment par l’éducation.
Avec la fumée des incendies de forêt, la chaleur, mais aussi les pluies diluviennes, la saison actuelle donne-t-elle un bon aperçu de ce à quoi ressembleront les étés québécois à mesure que la planète se réchauffera ? Probablement, si on se fie aux modèles les plus récents. La vulgarisatrice scientifique Angelica Alberti-Dufort propose quatre sources pour voir comment nos étés changeront d’ici 2100.
Commençons par le commencement : la spécialiste en recherche et transfert des connaissances Angelica Alberti-Dufort suggère d’abord de jeter un œil sur un document du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la référence mondiale en matière de changements climatiques. Le « Résumé à l’intention des décideurs », d’une quarantaine de pages, fait la synthèse des plus récentes connaissances sur l’état actuel du climat et les changements attendus à l’échelle mondiale, explique celle qui a une formation en géographie. « Le GIEC constate que la température globale a augmenté de presque 1 oC depuis la période préindustrielle, dit-elle. Ça peut paraître peu, mais à certains endroits, comme près des pôles, c’est plus. Et en été, les extrêmes chauds – les vagues de chaleur – font augmenter cette moyenne mondiale. »
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