En réponse à l’adoption du projet de loi 106, nous souhaitons mobiliser tous les citoyens et citoyennes de Saint-Pierre-les-Becquets contre l’exploitation des hydrocarbures fossiles (pétrole et gaz) par fracturation. Nous joignons notre voix à celles des autres comités qui, à travers le Québec, exigent la protection de nos sources d’eau, de notre environnement et de notre qualité de vie.
Alors que le Canada risque fort de rater ses cibles de diminution de gaz à effet de serre (GES) pour 2020, augmenter les émissions de GES au Québec par l’exploitation des énergie fossiles nous éloignerait encore plus de ces cibles.
Photo : Énergir
Le gouvernement Legault s’apprête à interdire l’usage du gaz naturel d’origine fossile pour le chauffage dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels d’ici 2040. Seul le secteur industriel pourra encore en utiliser.
Les résidences, commerces et institutions qui voudront continuer d’utiliser du gaz devront donc recourir à du gaz de source renouvelable (GSR), comme celui fabriqué par la biométhanisation des matières organiques, annoncera Québec ce lundi.
La réglementation que le gouvernement prépare vise non seulement les bâtiments neufs, mais aussi les bâtiments existants, afin d’accélérer la décarbonation du parc immobilier québécois.
Un calendrier et un taux différents s’appliqueront toutefois en Outaouais, en raison des « spécificités de l’écosystème énergétique » de cette région, indique le gouvernement.
Photo : BC Energy Regulator
L’industrie pétrolière et gazière en Colombie-Britannique a utilisé l’an dernier plus de six milliards de litres d’eau douce, en bonne partie pour les opérations de fracturation nécessaires à l’exploitation gazière. Des écologistes dénoncent d’ailleurs la consommation croissante d’eau par des entreprises accusées d’alimenter une crise climatique qui provoque des sécheresses, notamment dans la province.
Selon les données officielles de BC Energy Regulator (BCER), qui réglemente l’exploitation des ressources énergétiques en Colombie-Britannique, le secteur pétrolier et gazier a pompé un peu plus de six milliards de litres d’eau en 2023, principalement dans le nord-est du territoire, où on retrouve la majorité des sites d’exploitation gazière.
Comme ce gaz est exploité essentiellement dans des « réservoirs étanches », les entreprises doivent recourir à la fracturation hydraulique, une technique similaire à celle utilisée pour le gaz de schiste. Chaque forage nécessite ainsi plusieurs millions de litres d’eau auxquels on ajoute divers produits chimiques dont certains sont toxiques pour l’environnement.
Photo : AQLPA via Facebook
Les puits de gaz de schiste forés et fracturés au Québec laissent toujours fuir du méthane, un très puissant gaz à effet de serre. Le problème est bien connu du gouvernement, mais il est impossible de savoir quand il pourrait être réglé. La fermeture des puits est en effet suspendue en raison des actions en justice lancées par les entreprises qui en sont responsables, qui réclament des centaines de millions de dollars de compensations pour la fin de l’exploration gazière.
À la suite d’une demande d’accès à l’information, Le Devoir a pu obtenir des rapports d’inspection ainsi que les plus récentes données du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) concernant les fuites des 18 puits de gaz de schiste qui ont été forés et fracturés il y a maintenant environ 15 ans.
Même s’ils ont essentiellement un statut de « fermeture temporaire », tous ces puits d’exploration devront être fermés de façon définitive, puisque le gouvernement du Québec a interdit l’exploitation du gaz de schiste.
Même si le Québec a définitivement tourné le dos aux projets d’exploitation pétrolière et gazière, le gouvernement est toujours obligé de s’occuper de nombreux puits abandonnés sur le territoire de la province. Et pas moins de 92 d’entre eux sont jugés « problématiques », selon un rapport gouvernemental publié jeudi.
Le document produit par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie fait le point sur les 907 puits qui ont été forés au Québec, du 19e siècle jusqu’aux sagas du gaz de schiste et de l’exploration pétrolière sur Anticosti. De tous ces puits, 228 n’ont jamais été « localisés », dont 215 « sont considérés comme non localisables ».
Qui plus est, 92 puits localisés « présentent des indices de problématiques », précise le rapport gouvernemental. La majorité de ceux-ci présente des signes de « contamination », de migration de gaz « dans le sol aux alentours du puits ou dans les eaux souterraines », ou encore d’émanation de gaz. D’autres laissent fuir du pétrole ou un « gaz toxique ».
Photo : Joshua Doubek via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Énergir prévoit que la totalité du gaz naturel qui est vendu au Québec sera issue de son initiative d’« approvisionnement responsable » d’ici 2030. Cela n’exclut toutefois pas le gaz exploité par fracturation, une industrie qui a été interdite au Québec en raison notamment des risques environnementaux et du manque d’acceptabilité sociale.
Le réseau de l’entreprise, qui détient le quasi-monopole de la distribution de gaz naturel au Québec, est actuellement alimenté à 98 % en gaz naturel d’origine fossile, rappelle Énergir.
Ce gaz provient de l’Ouest canadien et des États-Unis, où la production basée sur la fracturation prend de plus en plus de place en raison de l’exploitation croissante du gaz de schiste et du gaz provenant de « réservoirs étanches », qui nécessite également le recours à cette technologie.
Photo : ExxonMobil
Terre-Neuve-et-Labrador profitera de son pétrole « moins émetteur » pendant la transition énergétique et va « tout miser » sur ce secteur essentiel à l’économie locale. C’est ce qu’a soutenu le premier ministre, Andrew Furey, à l'ocasion d'un discours prononcé devant des centaines de cadres et de travailleurs du secteur énergétique, mardi, à Saint-Jean.
« Nous allons tout miser sur le pétrole et le gaz pendant les décennies à venir », a affirmé Andrew Furey, de passage au congrès Energy NL, la grand-messe annuelle du secteur provincial de l’énergie.
« La transition d'une économie basée sur le pétrole vers une économie basée sur des énergies renouvelables est bien entamée, mais nous aurons toujours besoin de pétrole et de gaz. [...] Notre industrie n’est pas sur le point de disparaître », a-t-il ajouté, en soulignant également les nouveaux projets renouvelables en développement à Terre-Neuve-et-Labrador, dont plusieurs projets d’éoliennes et d’hydrogène.
Photo: Julia Kilpatrick, Pembina Institute (CC BY-NC-ND 2.0 DEED)
Quelques semaines après la fin d’une conférence climatique mondiale (COP28) qui s’est conclue sur une entente en vue d’une « transition » hors des énergies fossiles, l’industrie pétrolière canadienne prévoit une nouvelle hausse des investissements dans la production, hausse qui est stimulée par la fin de la construction de nouvelles infrastructures destinées à faciliter l’exportation de sa production.
Selon des données publiées mardi par l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP), les dépenses d’investissement dans le secteur du pétrole et du gaz « en amont » atteindront 40,6 milliards de dollars en 2024, ce qui représente une légère augmentation par rapport aux investissements estimés à 39 milliards de dollars pour 2023.
Sans surprise, la majorité de ces sommes se concentrent en Alberta, soit 29 milliards de dollars, dont 13,3 milliards dans le développement des sables bitumineux.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Pendant que les gazières et pétrolières contestent devant les tribunaux la loi mettant fin à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures, le coût pour fermer les puits déjà creusés risque d’exploser pour le gouvernement. Pendant ce temps, les efforts du Québec pour boucher les puits orphelins piétinent, et des inquiétudes pour l’environnement se font sentir.
Deux puits fermés, 12 millions
Dix ans après avoir lancé un programme pour sécuriser les puits de gaz et de pétrole abandonnés, le gouvernement du Québec n’a fermé que deux puits « problématiques » sur 87, au coût de 12 millions de dollars. Malgré cela, l’un de ces puits, qui fuit toujours, représentait en 2020 « un risque pour la santé humaine ».
« Ce sont des bombes à retardement »
Pierre Bluteau sort de son automobile et prend son bâton de marche. Le résidant de Leclercville s’avance dans la neige et observe au loin deux puits de gaz. L’écologiste s’est battu pendant plus d’une décennie pour empêcher leur exploitation commerciale. Mais quand seront-ils condamnés pour de bon ?
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les rejets polluants liés aux opérations d’extraction et de raffinage des sables bitumineux en Alberta sont beaucoup plus importants que ceux rapportés par l’industrie, conclut une étude de la revue Science. « Un problème grave » qui doit mener à des changements dans l’évaluation des émissions, estiment des experts.
Des chercheurs d’Environnement Canada et de l’Université Yale ont publié jeudi dans la revue Science les résultats de leur étude sur les émissions polluantes liées aux sables bitumineux en Alberta. Entre les mois d’avril et de juillet 2018, ils ont mesuré les concentrations d’émissions de carbone organique dans l’air, qu’ils ont ensuite comparées aux résultats officiels rapportés par l’industrie. À noter que les données officielles sont comptabilisées à partir des directives d’Environnement Canada. Les résultats ont démontré que les concentrations réelles étaient de 20 à 64 fois supérieures à celles publiées dans l’Alberta Emissions Inventory Report et dans l’Inventaire national des rejets de polluants du Canada.
Photo : Kevin He via Wikimedia (CC BY-SA 2.0 DEED)
Une enquête publique sur les actions de l'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta (AER) est réclamée après que des documents ont fait surface suggérant que l'agence a minimisé le passif environnemental de l'industrie pétrolière et gazière et a dissimulé des informations sur ces coûts.
La porte-parole de l'opposition néo-démocrate en matière d'énergie, Nagwan Al-Guneid, a affirmé vendredi que l'AERavait échoué à faire son travail.
L'organisme de réglementation a annoncé plus tôt cette semaine que l'Alberta faisait face à un passif environnemental de 33 milliards $ lié aux forages abandonnés et inactifs.
La Presse canadienne a rapporté des documents internes suggérant que le chiffre réel est plus proche de 88 milliards $. Ces documents comprenaient également une recommandation selon laquelle l'estimation la plus élevée devrait rester dans la sphère interne pour éviter d'alerter les investisseurs ou le public.
Photo : Stefano Campolo via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0 DEED)
Alors que la récente conférence climatique des Nations unies (COP28) s’est terminée avec un engagement des États à amorcer une « transition » hors des énergies fossiles, le pays qui accueillera la COP29 cette année, l’Azerbaïdjan, prévoit d’augmenter sa production gazière au cours des prochaines années.
Selon des informations révélées lundi par le quotidien britannique The Guardian, l’Azerbaïdjan prévoit extraire chaque année plus de 49 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2033, contre 37 milliards de mètres cubes à l’heure actuelle. Une telle hausse équivaut à une augmentation de plus de 30 % de la production annuelle du pays, qui détient un des gisements gaziers les plus importants de la planète, situé sous la mer Caspienne.
Sur une période de 10 ans, selon les données obtenues par The Guardian, la production totale atteindra 411 milliards de mètres cubes, ce qui devrait produire 781 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le plafond d’émissions de gaz à effet de serre de l’industrie pétrolière et gazière, promis en 2021 par le gouvernement Trudeau, ne sera pas imposé avant 2030 et il prévoit la « souplesse » nécessaire pour permettre aux entreprises d’augmenter la production, notamment dans le secteur des sables bitumineux. L’Alberta a malgré tout promis d’opposer un véritable « bouclier constitutionnel » contre ce genre de mesure de lutte contre la crise climatique.
Le gouvernement fédéral a dévoilé jeudi les détails du système national de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre qui doit, selon Ottawa, permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des énergies fossiles, qui sont toujours en hausse.
Il est prévu d’accorder d’abord « gratuitement » des droits d’émissions aux multinationales qui exploitent du pétrole ou du gaz au Canada, mais aussi aux installations de gaz naturel liquéfié. Une « mise aux enchères » pourrait être envisagée éventuellement. Rien n’a été précisé jeudi par rapport à ce qui pourrait être imposé aux entreprises, qui ont engrangé des profits records en 2022.
Les plus importants producteurs de sables bitumineux du Canada disent vouloir atteindre la carboneutralité d’ici 2050 en construisant un imposant réseau de captage et de stockage de carbone. Leurs ambitions soulèvent toutefois de nombreux doutes – du coût astronomique dont ils souhaitent voir la majeure partie épongée par des fonds publics à l’efficacité réelle du procédé, en passant par les inquiétudes des Premières Nations.
Tel que proposé, le projet de l’Alliance Nouvelles voies est évalué à plus de 16,5 milliards de dollars. Pour financer sa construction, le consortium formé des six plus grands producteurs de sables bitumineux espère recevoir l’appui des gouvernements du Canada et de l’Alberta.
Les émissions de méthane de l’industrie énergétique de l’Alberta sont sous-estimées de 50 %, selon une étude d’un des principaux laboratoires sur le climat du Canada.
Le méthane est un gaz à effet de serre considéré comme étant environ 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone dans les 20 années suivant sa libération.
Matthew Johnson, un des principaux auteurs de la recherche publiée dans la revue scientifique Communications Earth and Environment, a combiné de nombreuses méthodes pour mesurer les émissions de méthane dans la province.
Avec son équipe, il a mesuré par exemple ces émissions à trois niveaux : depuis la surface, en avion et par données satellites. Les scientifiques ont observé 3500 complexes gaziers et pétroliers ainsi que 5600 puits dans la province.
Photo : Municipalité de Prévost
La municipalité de Prévost, dans les Laurentides, annonce mercredi qu'elle fait l'objet d'une démarche juridique de la part de la société Énergir qui vise, dit-elle, à contrer son règlement sur la décarbonation des bâtiments.
Le règlement 831 de la Ville de Prévost, adopté il y a quelques semaines, prohibera à compter de la fin du mois prochain certaines utilisations du gaz dans les nouveaux bâtiments résidentiels et institutionnels à Prévost, à l'exception des cuisinières au gaz et des BBQ.
Le maire de Prévost, Paul Germain, est d'avis que la procédure judiciaire a pour seul objet de faire invalider le règlement 831, qu'il qualifie d'innovateur et de raisonnable. Il signale que depuis que la réglementation a été présentée en avril dernier, elle a fait l'objet d'un travail de collaboration, y compris avec des représentants d'Énergir.
Photo : Dugornay Olivier (2011), Ifremer
La recherche de nouveaux gisements pétroliers et gaziers en milieu marin est-elle entrée dans une phase de déclin au Canada ? La question pourrait se poser à la lumière des récents revers des partisans de l’expansion de l’industrie, laquelle pourrait céder le pas devant l’intérêt grandissant pour le développement de projets de production d’énergie éolienne.
Au début du mois dernier, l’Office Canada—Nouvelle-Écosse sur le pétrole extracôtier a annoncé qu’une soumission avait été retenue à la suite de l’appel d’offres lancé un an plus tôt pour tenter de faire redémarrer l’exploration pétrolière et gazière au large des côtes de la province.
Au total, huit permis étaient mis aux enchères, mais une seule entreprise, Inceptio Limited, a finalement promis d’investir 1,5 million de dollars en travaux exploratoires pour mettre la main sur un permis de 1200 km2. Ce permis est situé aux limites d’une zone de protection marine, nommée « zone du Gully », établie en 2004 pour protéger plusieurs espèces de cétacés.
Carte : Equinor
Une semaine après avoir mis un coup de frein à certains engagements climatiques, le Royaume-Uni a accordé mercredi une « autorisation de développement et production » pour un champ controversé situé en mer du Nord, s’attirant les foudres de défenseurs de l’environnement.
Le champ pétrolier et gazier de Rosebank est le plus grand gisement non développé du Royaume-Uni, selon Ithaca Energy, filiale de l’israélienne Delek, qui l’exploitera avec la norvégienne Equinor.
Le feu vert a été donné mercredi par l’Autorité de transition de la mer du Nord « en tenant compte de considérations » liées à l’objectif de neutralité carbone, fait valoir l’organisme de réglementation dans son communiqué.
Sans convaincre les écologistes : le premier ministre britannique, le conservateur Rishi Sunak, après avoir annoncé le report de plusieurs mesures phares de la politique climatique du Royaume-Uni, « a prouvé une fois pour toutes qu’il plaçait les profits des compagnies pétrolières au-dessus des gens ordinaires », a dénoncé l’ONG Greenpeace dans un communiqué.
Photo : ExxonMobil
En pleine semaine du Sommet de l’ambition climatique des Nations unies, le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador ont annoncé leur intention d’ouvrir des milliers de kilomètres carrés supplémentaires de milieux marins aux projets d’exploration pétrolière. Certains secteurs identifiés font partie d’un « refuge marin » mis en place pour protéger la biodiversité.
Après avoir octroyé de nouveaux permis d’exploration en début d’année et lancé un appel d’offres pour en accorder davantage au cours des prochains mois, les deux paliers de gouvernements poursuivent leurs efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par Terre-Neuve-et-Labrador : doubler la production pétrolière en milieu marin après 2030, pour atteindre plus de 200 millions de barils par année, au moment où scientifiques et écologistes plaident pour une sortie des énergies fossiles.
Le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador ont ainsi lancé mardi un « appel de candidatures » visant des zones maritimes situées au large de la côte est canadienne.
Au moment où l’Organisation des Nations unies (ONU) tiendra la semaine prochaine un sommet sur l’ambition climatique qui insistera sur l’urgence de sortir des énergies fossiles, le Canada accueillera le « Congrès mondial du pétrole ». Le gouvernement Trudeau a confirmé au Devoir que trois ministres participeront à cet événement dont le fédéral est « partenaire » et qui réunira toutes les grandes multinationales pétrolières de la planète.
L’événement organisé par le World Petroleum Council Canada se déroulera à Calgary du 17 au 21 septembre sur le thème « Energy Transition: The Path to Net Zero », qu’on peut traduire par « Transition énergétique : la voie vers la carboneutralité ». Ce 24e Congrès mondial du pétrole, qui réunira également des entreprises gazières, se présente ainsi comme « un pont important entre le secteur énergétique traditionnel et une industrie appelée à devenir davantage carboneutre au cours des 25 prochaines années », peut-on lire sur le site de l’événement.
Photo : CeeGee via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Un projet d’usine de gaz naturel liquéfié (GNL) à Lévis tente de recevoir la bénédiction des autorités. Ancien candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) et ex-maire de Sainte-Adèle, Robert Milot cherche notamment à « obtenir l’approbation » du ministère de l’Énergie et de l’Innovation, selon son inscription au registre des lobbyistes.
M. Milot a déjà eu au moins une rencontre avec l’administration de la ville de Lévis, mais pas avec le maire, Gilles Lehouillier, a confirmé son cabinet au Devoir. Le mandat du lobbyiste est inscrit depuis février dernier et vise aussi à rencontrer le cabinet du député local, Bernard Drainville, ainsi que l’obtention d’une autorisation d’Hydro-Québec pour un permis d’électricité.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le Canada est en voie de devenir un des leaders mondiaux de l’expansion des secteurs pétrolier et gazier au cours des prochaines années, déplore Oil Change International, dans un rapport publié mardi. L’organisme presse donc le gouvernement Trudeau de concrétiser rapidement sa promesse de plafonner et de réduire les émissions de l’industrie, une réglementation dont les détails sont attendus cet automne.
Selon les conclusions de ce groupe de recherche très critique de notre dépendance aux énergies fossiles, le Canada pourrait devenir le deuxième plus important pays en termes de hausse de la production de pétrole et de gaz d’ici 2050. Il serait ainsi devancé par les États-Unis, mais précéderait plusieurs autres gros producteurs, dont la Norvège, la Russie et l’Arabie saoudite.
Oil Change International calcule que le Canada pourrait ainsi représenter à lui seul près de 10 % de l’expansion globale prévue au cours de cette période. Cette nouvelle exploitation, si elle se concrétise, représenterait des émissions totales de 18,6 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, selon les calculs inscrits dans ce rapport d’une trentaine de pages. Un tel bilan équivaudrait aux émissions globales de 117 centrales au charbon, illustre-t-on, tout en qualifiant le Canada d’« hypocrite climatique ».
Alliance nouvelles voies et les entreprises membres de ce regroupement des pétrolières qui exploitent les sables bitumineux ont effectué plusieurs démarches de lobbying auprès de représentants d’Environnement et changement climatique Canada (ECCC) depuis le début de l’année, a constaté Le Devoir.
Selon les informations disponibles en date du 29 août au registre fédéral des lobbyistes, le président d’Alliance nouvelles voies (Pathways Alliance au registre), Kendall Dilling, a déjà inscrit 19 rapports de « communications » avec des représentants d’ECCC.
Parmi ceux-ci, on compte de proches collaborateurs du ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, dont le sous-ministre, un sous-ministre délégué, un sous-ministre adjoint, un chef de cabinet, son secrétaire parlementaire et une directrice des politiques climatiques et énergétiques.
Les subventions canadiennes aux énergies fossiles ont atteint 38 milliards de dollars américains (51,5 milliards $CA) l’an dernier, conclut une nouvelle analyse publiée jeudi par des chercheurs du Fonds monétaire international (FMI). La plus grande part de ce montant est imputable aux coûts associés aux conséquences de la pollution de l’air et de la crise climatique.
Cette « mise à jour » du soutien aux énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) chiffre à 2 milliards $US (2,7 milliards $CA) les subventions canadiennes qui ont permis de réduire artificiellement les coûts de production et de consommation de l’énergie.
La très forte majorité des subventions soulevées par les chercheurs du FMI, soit 36 milliards $US (48,8 milliards $CA), proviennent essentiellement des dépenses publiques liées à notre dépendance aux énergies fossiles. Celles-ci comprennent les impacts des émissions de gaz à effet de serre et de la crise climatique grandissante qui y est associée, les conséquences de la pollution de l’air (dont les décès prématurés), les coûts de la congestion routière et ceux des accidents de la route.
Carte : openstreetmap.org
Une entreprise albertaine qui détenait des permis d’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent tente maintenant d’obtenir plusieurs millions de dollars en compensation de la part du gouvernement Legault, a appris Le Devoir.
Elle n’écarte d’ailleurs pas l’idée d’une action en justice puisque Québec n’a toujours pas répondu à ses demandes.
Méconnue au Québec, « 9161-7795 Québec inc. » est contrôlée par deux sociétés albertaines. Fondée en 2005, elle détenait huit permis d’exploration totalisant 1507 km2 dans les eaux du golfe du Saint-Laurent, à l’est de l’île d’Anticosti, dans trois zones distinctes au large de la Basse-Côte-Nord.
Malgré l’absence de forages confirmant la présence d’un gisement, le président de l’entreprise, Russ Duncan, se dit convaincu que les zones visées par les permis recelaient un potentiel pétrolier. Sa firme l’estime à au moins 2,3 millions de barils de pétrole.
Photo : © Equinor
Même si elle a mis en veilleuse le démarrage de son mégaprojet d’exploitation pétrolière Bay du Nord, la multinationale norvégienne Equinor prévoit déjà un nouveau programme de recherche d’énergie fossile en milieu marin dès 2024.
Selon ce que précise par courriel la filiale canadienne de l’entreprise, un contrat a été signé pour la location d’une plateforme de forage qui réalisera des travaux d’exploration dans une zone située à quelque 500 kilomètres au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador.
Cette plateforme, qui peut forer à des profondeurs de près de 3000 mètres, sera en activité pour le compte d’Equinor afin de creuser au moins un puits, voire deux, au cours de la prochaine année. Ce projet est exempté du processus d’évaluation environnementale qui existait jusqu’en 2020 et qui a été aboli par le gouvernement Trudeau à la suite d’une évaluation environnementale régionale.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le gouvernement du Canada a présenté lundi son plan pour se détourner des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles — une stratégie qui compte tant d’exceptions qu’elle ne changera rien à la plupart des aides publiques versées actuellement au secteur pétrolier.
« Vous devriez être contents de cette annonce, c’est l’élimination des subventions aux combustibles fossiles au Canada ! » avait pourtant lancé le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, à des manifestants qui tentaient de perturber son discours à la Maison du développement durable à Montréal.
Le gouvernement libéral dévoilait en matinée sa stratégie pour limiter l’envoi de fonds publics vers le secteur des énergies fossiles, qui trône au palmarès des industries les plus polluantes du pays. Il se targue de faire du Canada le premier pays du G20 à établir un tel plan, conformément à ses engagements internationaux.
Photo : ExxonMobil
Au coeur d’un été marqué par de multiples événements climatiques extrêmes, la pétrolière ExxonMobil vient d’obtenir le feu vert du gouvernement fédéral et de celui de Terre-Neuve-et-Labrador pour forer un nouveau puits d’exploration en milieu marin, dans une région où se concentre la production au large de la côte est. L’entreprise s’est engagée à investir 165 millions de dollars dans la recherche de pétrole.
L’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (C-TNLOHE) a accordé les dernières autorisations nécessaires à ExxonMobil pour lancer cette campagne exploratoire à plus de 300 kilomètres des côtes.
Ce forage sera réalisé dans le bassin Jeanne d’Arc, une vaste zone située sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, « où se concentre[nt] déjà l’exploitation pétrolière en milieu marin » et d’autres permis d’exploration, précise le biologiste Sylvain Archambault, de la Société pour la nature et les parcs du Québec.
Photo : Randen Pederson (CC)
Les promoteurs d’un terminal de kérosène destiné essentiellement à l’Ontario veulent lancer sous peu des travaux de construction à Montréal-Est, mais ils doivent encore obtenir des autorisations de la part du gouvernement Legault, a appris Le Devoir. La Ville de Montréal réclame l’abandon du projet, inquiète du passage de milliers de wagons-citernes chaque année dans ses quartiers résidentiels et de l’utilisation d’un pipeline qui a connu plusieurs incidents. Mais Québec le juge « acceptable ».
La Corporation internationale d’avitaillement de Montréal (CIAM), une société détenue par un consortium de compagnies aériennes, entend construire un complexe de stockage et de transbordement de kérosène sur le bord du fleuve Saint-Laurent.
Ce terminal maritime recevrait du carburant pour avions qui serait stocké dans des réservoirs, puis transporté vers l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, notamment, mais surtout vers les aéroports Pearson de Toronto et Macdonald-Cartier d’Ottawa. En tout, 77 % de ce kérosène sera destiné à des aéroports situés en Ontario.
Graphique : Régie de l'énergie du Canada
La chute du secteur pétrolier de Terre-Neuve s'annonce vertigineuse et elle risque de se produire bientôt.
La production de pétrole au large de l'île connaîtra un déclin dès le début de la prochaine décennie, selon un rapport de la Régie de l'énergie du Canada, qui détaille l’incidence de la trajectoire vers la carboneutralité sur l’offre et la demande du pétrole canadien.
Dans les trois scénarios étudiés par la régie, même celui où la carboneutralité n’est pas atteinte au Canada, la production de pétrole aura presque disparu à Terre-Neuve d’ici 2050.
Photo : Carlos Teixidor Sadenas via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
La pétrolière BP a décidé de mettre un terme au forage du premier puits d’exploration autorisé dans un « refuge marin » de la côte est canadienne. Ce projet, approuvé par le gouvernement Trudeau, avait été dénoncé par les groupes écologistes, inquiets de voir l’industrie accéder à une zone censée protéger la biodiversité. D’autres forages pourraient toutefois suivre dans cette même région.
La multinationale avait nolisé un navire pour forer un puits exploratoire dans un secteur où la profondeur des eaux atteint 1339 mètres, à plus de 400 kilomètres des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Le forage, qui avait été lancé au début du mois de mai, a finalement été abandonné au cours des derniers jours.
Pourquoi BP a-t-elle décidé de stopper le projet de recherche de pétrole dans cette zone ? L’entreprise n’a pas souhaité fournir de détails au Devoir, se contentant de souligner que les opérations se poursuivent afin de « compléter le programme de forage de façon sécuritaire » dans cette région située en plein océan Atlantique Nord. « Nous sommes en train de fermer et d’abandonner le puits », a précisé un porte-parole par courriel.
Photo : Énergir
Comme professionnelles et professionnels de la santé qui œuvrent constamment à la prévention et à la guérison des différents maux et problèmes affectant les Québécois, nous demandons à l’Assemblée nationale et au gouvernement du Québec de planifier de manière exhaustive l’abandon du gaz naturel dans les bâtiments : en interdisant le raccordement et l’installation d’un appareil de chauffage au gaz naturel dans les nouvelles constructions résidentielles, commerciales et institutionnelles ; en interdisant le renouvellement des équipements au gaz naturel pour l’ensemble du secteur des bâtiments en s’inspirant du règlement pour les appareils de chauffage au mazout ; et en rendant obligatoire l’information exacte concernant les risques de l’utilisation des appareils fonctionnant au gaz (notamment les cuisinières à gaz) pour la santé humaine.
Le gaz naturel est présent dans plus de 200 000 bâtiments au Québec et est toujours largement utilisé pour chauffer les espaces et l’eau. En 2020, le chauffage des bâtiments au gaz naturel a produit à lui seul 7 % (5 Mt de GES) des rejets totaux de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent des émissions de 1,6 million de voitures par an.
Carte : Pêches et océans Canada
Suncor veut forer jusqu’à 16 puits d’exploration pétrolière en milieu marin dans la zone des Grands Bancs de Terre-Neuve, « un écosystème très productif » essentiel pour plusieurs espèces menacées, selon l’entreprise.
Le gouvernement fédéral effectue actuellement une évaluation environnementale du projet, qui est le plus important depuis celui qui a mené à la découverte du gisement de Bay du Nord.
D’abord déposé en 2019, le projet Tilt Cove prévoit la réalisation de 12 à 16 forages exploratoires d’ici la fin de la décennie au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, dans l’océan Atlantique. À titre de comparaison, le potentiel pétrolier de Bay du Nord a été déterminé au terme de 13 forages.
Le projet de Suncor est présentement soumis à une « consultation publique » en ligne portant sur l’étude d’impact déposée par le promoteur. La démarche se termine mercredi.
Photo : Martin Lopatka via Flickr (CC BY-SA 2.0)
La nouvelle du report du projet pétrolier Bay du Nord au large de Terre-Neuve n’a pas soulevé beaucoup de vagues, mais on pourrait un jour s’en souvenir comme d’un évènement qui a marqué le début de la fin de l’ère du pétrole.
Equinor, géant norvégien du pétrole connu autrefois sous le nom de Statoil, veut récupérer entre 300 millions et 1 milliard de barils de pétrole enfouis sous la mer au large de Terre-Neuve sur une période de 30 ans. Coût estimé du projet : 16 milliards, selon les derniers chiffres rendus publics, probablement plus aujourd’hui, ce qui explique la décision d’Equinor de freiner.
L’entreprise n’a pas abandonné le projet, mais elle le reporte pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans. D’ici là, il peut se passer beaucoup de choses dans le vaste monde de l’énergie.
Le secteur se transforme à la vitesse grand V. Ce n’est pas la première fois que la fin du pétrole est annoncée. Le monde a commencé par s’inquiéter de manquer de pétrole parce que les réserves mondiales s’épuisaient. Aujourd’hui, la fin du pétrole pourrait arriver parce que le monde n’en voudra plus, c’est-à-dire quand la demande mondiale commencera à fléchir à cause de la transition énergétique.
Photo : Bristol Green Party (CC0 1.0)
Jusqu’à vendredi, les représentants de 175 pays négocient à Paris un traité pour mettre fin à la pollution plastique. Les pétrolières y jouent gros, car elles comptent sur le plastique pour stimuler leur croissance.
Hier encore, les gouvernements qui osaient bannir les pailles de plastique étaient considérés comme avant-gardistes. C’était le geste ultime pour montrer qu’on se préoccupait de la pollution par le plastique.
On sait maintenant que les pailles ne sont que l’infime pointe de l’iceberg. Aujourd’hui, l’équivalent d’un camion à ordures rempli de déchets de plastique se déverse dans l’océan chaque minute.
Les chiffres ont de quoi décourager : selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), la production mondiale du plastique a doublé depuis 20 ans.
Plus de 90 % de ce plastique se retrouve dans la nature, dont une bonne partie moins d’un an après avoir été mis en circulation.
Photo : © Equinor
Equinor reporte le mégaprojet pétrolier Bay du Nord pour une période pouvant aller jusqu’à trois ans, annonce l’entreprise norvégienne dans un communiqué.
Le directeur de l'entreprise responsable du Canada, Tore Loseth, soutient qu’Equinor réexamine son projet, mais ne jette pas l’éponge.
La pétrolière indique qu’au cours des derniers mois, en raison notamment de la « volatilité des conditions du marché », Bay du Nord a connu « des augmentations de coûts considérables dans de nombreux aspects du développement ».
Le projet avait été évalué à 16 milliards de dollars, selon les dernières estimations.
Equinor avait indiqué qu’elle souhaitait prendre une décision sur l’avenir du projet vers l’automne 2024.
Photo : Carlos Teixidor Sadenas via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador ont donné le feu vert au premier forage pétrolier dans un « refuge marin » de la côte est censé protéger la biodiversité et des espèces menacées. La compagnie pétrolière BP, responsable de la marée noire du golfe du Mexique, pilote ce projet d’exploration dans une région qui pourrait renfermer plus de quatre milliards de barils de pétrole.
BP Canada a nolisé l’imposant navire Stena IceMAX pour forer ce premier puits d’exploration dans les limites d’un de ses permis situé à plus de 400 kilomètres des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Le forage, qui doit débuter en mai et durer de 60 à 120 jours, sera réalisé dans un secteur où la profondeur des eaux atteint 1339 mètres.
Dans une très brève réponse aux questions du Devoir, la multinationale des énergies fossiles a simplement réitéré sa volonté de compléter un puits. « Après cela, nous évaluerons les prochaines étapes », a ajouté BP. L’entreprise n’a pas voulu s’avancer sur le potentiel de la région, désignée comme le « bassin Orphan », et qui pourrait receler plus de quatre milliards de barils de pétrole. À titre de comparaison, le projet d’exploitation Bay du Nord, approuvé l’an dernier par Ottawa, contiendrait un milliard de barils.
Photo : IceSpecialist via Wikimedia (GFDL-1.2-or-later)
Le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador ont lancé un appel d’offres pour plusieurs nouveaux permis d’exploration pétrolière en milieu marin qui couvriraient plus de 120 000 km2. Certains de ces permis empiètent sur le plus important « refuge marin » dans l’est du Canada. Ottawa affirme néanmoins que cette nouvelle porte ouverte à l’industrie des énergies fossiles ne compromet pas sa volonté de « lutter contre le changement climatique ».
L’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (C-TNLOHE) a publié récemment ce nouvel appel d’offres pour un total de 47 permis d’exploration provenant d’anciens permis abandonnés ou de permis qui ont déjà été mis aux enchères, mais qui n’avaient pas trouvé preneur. Certains de ces permis, par exemple, avaient déjà été offerts l’an dernier dans le cadre d’un appel d’offres couvrant près de 100 000 km2.
Un total de 28 permis couvrant plus de 72 000 km2 sont situés dans une vaste zone dite de « haute activité » d’exploration, qui comprend déjà des « découvertes significatives » d’hydrocarbures. C’est aussi dans cette région qu’on trouve le projet Bay du Nord, qui pourrait produire près d’un milliard de barils de pétrole. Un total de 19 autres permis couvrant 50 000 km2 sont offerts dans une zone de « faible activité ».
Photo : US Coast Guard (CC BY-NC-SA 2.0)
Des milliers de personnes qui ont participé en 2010 aux opérations de nettoyage de la marée noire suscitée par l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon se plaignent aujourd’hui de graves problèmes de santé. Leurs efforts pour être indemnisés devant les tribunaux se heurtent cependant à une fin de non-recevoir du géant pétrolier BP.
L’explosion le 20 avril 2010 de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon utilisée par BP (anciennement British Petroleum) dans le golfe du Mexique a tué 11 personnes et entraîné le déversement, sur une période de trois mois, de centaines de millions de litres de pétrole brut.
Rodney Boblitt figure parmi les dizaines de milliers de personnes qui ont alors été mobilisées pour tenter de protéger les côtes des États limitrophes.
L’homme de 54 ans, qui travaillait pour l’agence de protection environnementale de la Floride, a d’abord été affecté à la collecte de débris.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les pays industrialisés du G7 se sont engagés dimanche à « accélérer » leur « sortie » des énergies fossiles dans tous les secteurs, mais sans se fixer de nouvelle échéance, et ont décidé de viser en commun zéro nouvelle pollution plastique d'ici 2040.
Leur promesse de sortir des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) ne concerne cependant pas celles qui sont assorties de dispositifs de capture et de stockage du CO2, précise le communiqué commun des ministres du Climat, de l'Énergie et de l'Environnement du G7, réunis depuis samedi à Sapporo, au Japon.
Au lieu d'un calendrier précis, ces grands pays industrialisés (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) inscrivent plus vaguement cet objectif dans leurs efforts pour atteindre la neutralité carbone énergétique d'ici 2050 « au plus tard ».
Ils s'étaient déjà engagés l'an dernier à décarboner majoritairement leurs secteurs électriques d'ici 2035, un objectif reconfirmé dimanche.
La Banque Royale du Canada (RBC) a été le plus grand bailleur de fonds au monde pour des projets de combustibles fossiles en 2022, selon les données du dernier rapport Banking on Climate Chaos, publié jeudi par un consortium de groupes écologistes.
L’aide financière de la Royale au secteur des combustibles fossiles a atteint 42 milliards $US en 2022, selon l’étude, soit 3 milliards de plus qu’en 2021. De cette somme, 4,8 milliards sont allés aux sables bitumineux et 7,4 milliards à l’extraction par fracturation hydraulique.
Toujours selon l’étude, depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en 2016, RBC a octroyé plus de 253,98 milliards $US de financement aux compagnies de combustibles fossiles.
Cinq banques canadiennes se trouvent parmi les 15 plus grands bailleurs de l’industrie fossile dans le monde pour l’année 2022.
Photo : Énergir
Une coalition de groupes environnementaux, de scientifiques et de syndicats plaide pour l’accélération de la sortie du gaz naturel dans le secteur du bâtiment au Québec. Le regroupement fait valoir que ce virage permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les risques pour la santé humaine, mais aussi de se détourner d’une industrie qui utilise plus que jamais la fracturation hydraulique, une technologie interdite ici.
« Il ne fait plus aucun doute que le gaz est risqué pour le climat et l’environnement, et ce, de la fracturation à la consommation. Face à l’urgence, il faut agir de manière responsable et abandonner cette énergie destructrice », ont fait valoir mardi matin les organisations membres de cette coalition, qui disent vouloir « contrer la désinformation sur ce combustible fossile en alertant la population québécoise sur les différents risques associés à son utilisation ».
À l’heure actuelle, le Québec importe le gaz naturel qu’il consomme, et celui-ci est à 99 % d’origine fossile. À peine 1 % du gaz qui circule dans le réseau du distributeur Énergir est du gaz naturel renouvelable (GNR), un taux que l’entreprise souhaite faire passer à 10 % en 2030. [...]
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Les promoteurs de GNL Québec ne digèrent pas le rejet de leur projet. Dans le cadre de leurs démarches pour réclamer des milliards de dollars de compensation, ils s’en prennent d’ailleurs directement au gouvernement Legault, accusé d’avoir agi de façon « arbitraire, injuste et discriminatoire ». Les actionnaires américains critiquent aussi sévèrement le processus d’évaluation environnementale du Québec, qu’ils estiment « biaisé ».
L’entreprise à l’origine du projet d’exportation maritime de gaz naturel albertain a déposé en février une demande d’arbitrage au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) de la Banque mondiale. Ruby River Capital, l’actionnaire américain qui contrôle Symbio Infrastructure, l’entité dont sont issus GNL Québec et Gazoduq, y affirme que le rejet du projet contrevient aux règles des accords de libre-échange nord-américains.
Dans un document d’une cinquantaine de pages détaillant son argumentaire et publié récemment, Ruby River Capital évalue les pertes imputables au rejet de son projet à au moins 20 milliards de dollars américains, soit plus de 27 milliards de dollars canadiens. L’entreprise basée en Californie indique aussi que ce montant sera précisé ultérieurement.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Face au défi climatique, le fameux syndrome de l’autruche est très commun : bien que l’enjeu préoccupe grandement les citoyens et nos responsables politiques, il y a un pas parfois difficile à franchir quand vient le moment de poser les gestes nécessaires, souvent déplaisants et complexes.
On se cache, alors, un peu la tête dans le sable, pour ne pas voir les vrais problèmes.
Ou on regarde un peu ailleurs.
Il serait très malhonnête de dire que Québec et Ottawa jouent toujours à l’autruche face à la question climatique. Jamais il n’a été autant question de décarbonation de l’économie dans les budgets que les deux gouvernements viennent de présenter aux citoyens.
La question, toutefois, est de savoir si leurs mesures s’attaquent à la racine du problème. Et force est de constater que ce n’est pas toujours le cas, autant à Québec qu’à Ottawa.
Le gouvernement Trudeau se défend de vouloir subventionner l’industrie des énergies fossiles avec les centaines de millions de dollars prévus pour le développement du captage, du stockage et de l’utilisation du carbone (CSUC). Les entreprises pétrolières et gazières misent beaucoup sur cette technologie expérimentale pour tenter de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tout en poursuivant l’exploitation au cours des prochaines décennies.
Dans son budget présenté mardi, Ottawa a prévu un « crédit d’impôt à l’investissement dans le captage, l’utilisation et le stockage du carbone » qui devrait coûter « environ 520 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2023-2024 ». Selon ce qu’on peut lire dans les documents budgétaires, le gouvernement voit ces « technologies » comme « un outil important pour réduire les émissions dans les secteurs à fortes émissions et aider à créer de bons emplois ».
Photo : IceSpecialist via Wikimedia (GFDL-1.2-or-later)
Des scientifiques affirment qu’il n’existe pas de pétrole « à faible émission de carbone », quoi qu’en dise le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, qui soutient que ce pétrole existe, au large de l’île de Terre-Neuve.
Le gouvernement provincial affirme depuis longtemps que son pétrole extracôtier « à faible émission de carbone » fera partie de la transition mondiale pour rompre avec les combustibles fossiles.
La ministre des Finances de la province, Siobhan Coady, a utilisé le terme la semaine dernière lorsqu’elle a présenté son budget, qui prévoyait plus de 60 millions de dollars pour étendre l’exploration pétrolière au large des côtes de l’île.
Mais des climatologues de tout le pays soutiennent que cette appellation est trompeuse, voire absurde.
Carte : Séismes Canada (Ressources naturelles Canada)
L'Agence de réglementation de l'énergie (AER) conclut que l'opération d'élimination des eaux usées de la compagnie pétrolière Obsidian Energy près de Rivière-la-Paix a provoqué des séismes dans cette région du nord de l'Alberta.
Par conséquent, l'agence a rendu jeudi une ordonnance en vertu de la Loi sur la protection de l'environnement. Dans les sept jours, la compagnie calgarienne a l’obligation d’identifier les actions possibles afin de réduire la fréquence et la magnitude des séismes provoqués par son opération d’élimination des eaux usées.
Toujours dans ce délai, la pétrolière doit également présenter ce plan à l'AER et le mettre en exécution accompagnée d’une confirmation écrite.
Le financement de la Banque Royale du Canada lié à l’expansion des combustibles fossiles a bondi de 45 % l’an dernier, pour atteindre son plus haut niveau depuis la conclusion de l’accord de Paris sur le climat en 2015, montrent les données d’un groupe environnemental.
Selon Stand.earth, le financement de la Banque Royale du Canada (RBC) pour des projets d’expansion et des entreprises travaillant à augmenter la production de pétrole et de gaz naturel a atteint 10,8 milliards US l’année dernière, une augmentation de 45 % par rapport à 2021. Cela va à l’encontre à la fois des conclusions du dernier rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat et des propres engagements climatiques de la RBC, a souligné le groupe.
Un rapport de l’ONU publié lundi a souligné l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tandis que l’Agence internationale de l’énergie a récemment fait valoir qu’aucun nouveau projet d’approvisionnement en combustibles fossiles ne devrait être construit pour donner au monde une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Image : Cedar LNG
Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dévoilé lundi rappelle une fois de plus l’urgence d’agir d’ici 2030 pour limiter l’augmentation de la température mondiale. En Colombie-Britannique, il remet aussi en question le projet Cedar LNG, qui a obtenu son certificat d’approbation environnementale la semaine dernière.
Cedar LNG, à Kitimat, doit permettre d'acheminer du gaz naturel liquéfié (GNL) vers les marchés de l’Asie-Pacifique. L'usine de 3,8 milliards de dollars permettra de créer environ 500 emplois lors des travaux, puis 100 emplois permanents quand l’usine sera fonctionnelle.
Selon de nombreuses voix, le rapport du GIEC est un signe que le feu vert accordé à Cedar LNG est une erreur du gouvernement provincial.
« Le GIEC est très clair, on ne devrait plus bâtir de nouveaux projets », souligne l’économiste Tom Green, de la Fondation David Suzuki.
Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a approuvé mercredi un projet d’usine flottante qui produira chaque année trois millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la région de Kitimat, en Colombie-Britannique.
Le nouveau complexe d’exportation sera alimenté par le réseau Coastal GasLink, qui transporte essentiellement du gaz exploité par fracturation. Le cabinet du ministre affirme néanmoins que le projet atteindra la « carboneutralité » d’ici 2050.
Dans une « déclaration de décision » signée par Steven Guilbeault, le gouvernement Trudeau indique que « le projet peut aller de l’avant », en accord avec le feu vert aussi donné par la Colombie-Britannique. Il faut dire que l’évaluation environnementale du complexe gazier a été menée par la province au cours des deux dernières années, mais que certains éléments relevaient de la compétence fédérale.
Greenpeace déposera une plainte pour publicité mensongère contre six grands producteurs canadiens de sables bitumineux au Bureau de la concurrence, ce jeudi. La campagne, appelée « Mettons ça au clair », a été diffusée lors d’importants évènements comme la Coupe du monde de soccer, les Internationaux de tennis d’Australie et le Super Bowl.
L’Alliance nouvelles voies (Pathways Alliance), qui regroupe les six plus grandes entreprises de sables bitumineux du pays, affirme qu’elle « avance à grands pas vers la carboneutralité » et qu’elle « aidera notre pays à assurer un avenir durable » dans une campagne lancée en août dernier. Ces déclarations sont « fausses » et « trompeuses », indique Greenpeace dans la plainte que La Presse a pu consulter.
« Le message qui est transmis, c’est que l’Alliance prend au sérieux la crise climatique et qu’elle prend les mesures nécessaires pour y remédier. Mais en réalité, elle continue d’accroître sa production d’énergie fossile. Ça ne colle pas avec l’image “durable” qu’elle essaie de se donner face au public canadien », explique Salomé Sané, chargée de la campagne climat à Greenpeace.
Carte : Alaska Public Media
Le gouvernement américain a approuvé lundi un grand projet pétrolier en Alaska, le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, déclenchant la colère des défenseurs de l’environnement aux États-Unis, qui avaient lancé une vaste campagne pour alerter sur ses conséquences néfastes pour le climat.
Le projet a été réduit à trois zones de forage comparativement aux cinq initialement demandées par l’entreprise, a toutefois fait valoir le ministère de l’Intérieur, responsable des terres fédérales aux États-Unis.
L’exploitation pétrolière sera située dans une zone appelée « réserve nationale de pétrole », dans le nord-ouest de l’Alaska. Il s’agit de terres appartenant à l’État américain, alors que le président démocrate Joe Biden était arrivé au pouvoir en promettant de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales.
Le projet approuvé permettra la production de 576 millions de barils de pétrole sur environ 30 ans, selon le document du Ministère. Il entraînera au total l’émission indirecte de l’équivalent de 239 millions de tonnes de CO2.
Photo : Première nation Athabasca Chipewyan/Nick Vardy
Plusieurs mois après le début d’une fuite d’un bassin d’eaux usées provenant d’un site d’exploitation des sables bitumineux, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) ordonne à la pétrolière Impériale d’agir pour mettre un terme à la contamination. Des nations autochtones dénoncent depuis des années les impacts de cette industrie sur l’environnement et le manque de surveillance des autorités.
On ne connaît pas encore l’ampleur des déversements survenus au site d’exploitation de Kearl, situé au nord de Fort McMurray.
Mais ce qu’on sait, c’est que dès juin 2022, l’Alberta Energy Regulator (AER) avait confirmé une contamination des eaux de surface du secteur. Puis, le 4 février dernier, la pétrolière Impériale a signalé un « débordement d’un bassin de stockage d’eaux usées industrielles », précise ECCC dans une chronologie des événements. Le volume déversé a été estimé de façon préliminaire à 5,3 millions de litres.
Les récentes fuites de résidus toxiques de mines de sables bitumineux du nord de l'Alberta ont révélé de graves lacunes dans la façon dont le Canada et l'Alberta protègent l'environnement, selon des experts.
Tous s'entendent pour dire qu'il est impensable que des fuites provenant des bassins de résidus du gisement de Kearl, opérée par la pétrolière Impériale, n'aient pas été signalées pendant neuf mois à Ottawa et à Edmonton, ainsi qu'aux personnes qui vivent à proximité.
« Ils n'ont jamais pris ces risques et ces menaces au sérieux », déplore Martin Olszynski, un professeur de droit à l'Université de Calgary et ancien avocat fédéral chargé de la réglementation des ressources naturelles.
Pétrolière Impériale a découvert des « boues brunes » près de l'un de ses bassins de résidus de Kearl en mai et il est devenu clair, au cours de l'été, que le problème était important.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Les promoteurs de GNL Québec et Gazoduq déposent une demande d'arbitrage contre le gouvernement du Canada pour avoir bloqué leurs projets de terminal de liquéfaction de gaz naturel et de gazoduc. L'indemnisation recherchée est de 20 milliards de dollars américains.
C’est la compagnie Ruby River Capital LLC qui a enregistré une demande d'arbitrage contre le Canada, jeudi, devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) du Groupe de la Banque mondiale.
Elle invoque des arguments en lien avec l’Accord de libre-échange américain (ALENA) et l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).
Ruby River Capital est la propriété des entreprises des deux promoteurs de GNL Québec, renommée Symbio Infrastructure en mars 2021. Les entreprises sont Freestone, une société de développement financée et dirigée par Jim Illich, et Breyer Capital, fondée en 2006 par Jim Illich, actuel président du conseil d’administration.
La facture du projet d’expansion du pipeline Trans Mountain grimpe encore. Selon une mise à jour publiée vendredi, le coût total du pipeline destiné à l’exportation de pétrole des sables bitumineux atteindra 30,9 milliards de dollars. Au moment où le gouvernement Trudeau a racheté le projet, en 2018, la facture était estimée à 7,4 milliards de dollars. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a néanmoins réitéré que le projet constituait « un investissement dans l’intérêt national ».
L’an dernier, Trans Mountain Corporation (TMC) avait déjà révisé la facture, qui était alors passée à 21,4 milliards de dollars. Avec la nouvelle révision annoncée vendredi, on constate que la facture de construction du nouveau pipeline reliant l’Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique a été multipliée par quatre depuis le rachat, pour 4,5 milliards de dollars, du projet de la pétrolière texane Kinder Morgan.
Photo : Première nation Athabasca Chipewyan/Nick Vardy
Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, accuse l’Alberta d'avoir failli à son obligation de rapporter deux déversements d’eaux industrielles provenant d’un site de sables bitumineux de la région de Fort McMurray.
Selon le ministre Guilbeault, le Régulateur de l’énergie de l’Alberta aurait dû rapporter ces déversements au gouvernement fédéral dans les 24 heures suivant le signalement de l’incident.
« C’est vraiment inquiétant que pendant plus de six mois, le Régulateur [de l’énergie] de l’Alberta n’a pas communiqué avec Environnement et Changements climatiques Canada ni avec les Premières Nations. »
— Une citation de Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique
Des fuites d’eaux contaminées par l’exploitation du gisement de sables bitumineux Kearl, au nord de Fort McMurray, inquiètent la Première Nation Athabasca Chipewyan, ainsi que des environnementalistes.
Depuis le mois de mai 2022, de l'eau contaminée provenant des bassins de décantation des résidus s'infiltre dans le sol autour du gisement. Cette eau contient des substances toxiques, comme du fer, de l'arsenic et des hydrocarbures. Au début du mois de février, dans un autre incident, un bassin de rétention a débordé, ce qui a rejeté 5,3 millions de litres d’eau contaminée dans l'environnement.
La Première Nation Athabasca Chipewyan aurait voulu avoir été mise au courant de ces fuites plus tôt. Les membres de cette communauté ont appris l’existence de ces fuites lorsque le Régulateur de l'énergie de l'Alberta a ordonné à l’Impériale, propriétaire du projet, d’élaborer des plans pour mieux contenir les résidus et limiter leur impact sur l’environnement et la faune.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Au moment où de plus en plus de scientifiques nous mettent en garde contre les risques climatiques de notre dépendance aux énergies fossiles, l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) prévoit que les investissements dans la production de pétrole et de gaz naturel atteindront 40 milliards de dollars cette année. Il s’agit de la troisième année d’affilée de croissance des investissements.
Les chiffres publiés mercredi par le regroupement d’entreprises du secteur indiquent ainsi que les sommes consacrées à la production dépasseront en 2023 les niveaux d’investissement antérieurs à la période de la pandémie de COVID-19 : elles augmenteront de 11 % pour atteindre 40 milliards de dollars.
Les investissements dans le pétrole et le gaz naturel traditionnels devraient atteindre 28,5 milliards en 2023, tandis que les investissements dans les sables bitumineux devraient atteindre 11,5 milliards.
Photo : © Equinor
Lorsque le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a approuvé le nouveau projet d’exploitation pétrolière Bay du Nord, en avril 2022, le potentiel du gisement était évalué à 300 millions de barils. Moins d’un an plus tard, la confirmation d’une « découverte significative » porte ce potentiel à près d’un milliard de barils. Toutefois, pour le moment, il n’est pas question de revoir l’évaluation environnementale fédérale, qui sera contestée devant les tribunaux dès cette semaine.
Le projet pétrolier Bay du Nord résulte de différents forages qui ont mené à des découvertes de pétrole sous les fonds marins, à l’est des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador. Au moment de l’approbation du projet de la multinationale norvégienne Equinor l’an dernier, on évoquait essentiellement un potentiel de 300 millions de barils exploités sur une période d’environ 30 ans.
L’entreprise a par la suite indiqué que le potentiel du secteur pouvait dépasser les 500 millions de barils, mais sans s’avancer davantage sur la quantité de pétrole qui serait exploitable. Or, l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (C-TNLOHE)a confirmé récemment une « découverte significative » de 385 millions de barils qui, combinée aux autres découvertes du secteur, porterait le potentiel à 979 millions de barils de pétrole.
Moins d’un mois après la fin de la conférence de l’ONU sur la biodiversité de Montréal (COP15), le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador ont octroyé plus de 12 000 km2 de nouveaux permis d’exploration pétrolière en milieu marin, dans une région reconnue pour la richesse et la fragilité de ses écosystèmes.
Dans un nouvel effort en vue de doubler la production pétrolière dans les eaux de la côte est canadienne, de vastes zones maritimes avaient été mises aux enchères l’an dernier. À la suite de cette démarche pilotée par l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (C-TNLOHE),cinq propositions ont été retenues sur la seule base du « montant total » que l’entreprise soumissionnaire s’engageait à investir en exploration au cours des six prochaines années.
12 227 km²,
Il s’agit de la surface que totalisent les nouveaux permis d’exploration pétrolière en milieu marin octroyés par le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador en janvier.
Carte : MERN
Certains gouvernements du Québec ont rêvé de voir la province exploiter d’éventuelles ressources pétrolières et gazières, mais cette filière n’a finalement jamais vu le jour, principalement en raison de la controverse qu’elle a suscitée. En définitive, elle devrait toutefois coûter au moins 219 millions de dollars aux contribuables, selon un décompte non exhaustif du Devoir. Une facture qui devrait encore augmenter avec la fermeture de tous les puits forés au fil des décennies.
Sans tenir compte de l’issue des 11 actions en justice intentées par des entreprises qui détenaient des permis d’exploration, et qui réclament des centaines de millions de dollars en dédommagements, il est déjà acquis que l’industrie de l’exploration pétrolière et gazière aura coûté au moins 219 millions de dollars à l’État québécois.
Les entreprises pétrolières et gazières qui détenaient des permis d’exploration en territoire québécois n’ont toujours pas réclamé les fonds publics offerts en guise d’indemnités, a constaté Le Devoir, même si le gouvernement a mis fin à cette filière il y a plus d’un an. Elles misent sur les 11 actions en justice intentées contre l’État pour mettre la main sur des centaines de millions de dollars.
Depuis août 2022, les promoteurs qui détenaient des permis d’exploration pétrolière et gazière avant l’interdiction de cette pratique peuvent récupérer une part des sommes investies dans la recherche d’éventuels gisements grâce à un programme d’indemnisation.
L’an dernier, l’ex-ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Jonatan Julien avait évalué à « un peu moins de 100 millions de dollars » les sommes qui seraient dépensées par l’État, en incluant 33 millions de dollars pour financer la fermeture d’une soixantaine de puits d’exploration. Un montant « raisonnable », par comparaison avec les demandes « homériques » de l’industrie, avait-il dit.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le secteur pétrolier et gazier canadien, l’un des plus importants au monde, nuit activement aux efforts du pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, a dénoncé l’ONG environnementale InfluenceMap dans un rapport publié jeudi.
L’analyse des six plus grandes compagnies pétrolières du pays, qui représentent plus des deux tiers de la valeur marchande du secteur, ainsi que d’un regroupement d’acteurs du milieu, met en évidence une double stratégie visant à augmenter la production de pétrole et de gaz et à influencer les politiques climatiques canadiennes, et ce, en dépit de leur promesse d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et des appels lancés par de nombreux experts en faveur d’une élimination rapide des combustibles fossiles afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
« Malgré les campagnes de communication “vertes” de l’industrie, les preuves illustrant les efforts déployés pour s’opposer à des politiques climatiques pertinentes suggèrent un engagement peu sincère envers l’action climatique », a déploré Sofia Basheer, analyste d’InfluenceMap, dans un communiqué.
« Plus de mille milliards de dollars » : contraints de répondre dans l'urgence à la flambée des tarifs de l'énergie, les États n'ont jamais autant subventionné la consommation des énergies fossiles qu'en 2022, alors que la crise climatique exigerait l'inverse, a déploré jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Face à la déstabilisation des marchés de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine et des prix « extraordinairement élevés et volatils », les gouvernements ont préféré protéger les consommateurs et les entreprises, observe l'agence.
« Certaines de ces mesures peuvent être défendues comme [étant] nécessaires politiquement et socialement [...], mais l'ampleur de ces interventions est un signe inquiétant pour la transition énergétique », a-t-elle ajouté.
Outre un fardeau « significatif » sur les finances publiques, « ces dépenses font courir le risque de diminuer l'incitation à utiliser l'énergie efficacement ou à basculer vers des énergies propres », regrette encore l'AIE.
Les dirigeants de l’industrie des sables bitumineux insistent sur le fait qu’ils sont tous pour la réduction des émissions et qu’ils feront de grands investissements dans les technologies vertes, mais ils maintiennent qu’il n’y a pas encore d’endroit où investir cet argent.
De nombreuses entreprises sortent d’une année de bénéfices exceptionnels non pas parce qu’elles ont produit davantage, mais parce que la guerre en Ukraine et les crises de la chaîne d’approvisionnement mondiale ont fait grimper les prix mondiaux du pétrole.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a répété à maintes reprises au cours de la dernière année que les entreprises devaient prouver leur engagement en investissant une partie de cet argent dans des initiatives climatiques.
Mais dans une entrevue avec La Presse Canadienne, le chef de la direction de Cenovus, Alex Pourbaix, a indiqué que les entreprises agissaient « aussi agressivement qu’elles le [pouvaient] ».
« Nous n’en sommes pas encore au point où nous pouvons investir des milliards dans ces projets. »
Les chercheurs d’ExxonMobil utilisaient des modèles climatiques sophistiqués dès les années 1970, qui prédisaient avec une remarquable exactitude l’augmentation de température jusqu’à maintenant. Cette conclusion d’une étude publiée remet la pétrolière américaine sur la sellette.
« On savait déjà que les dirigeants d’ExxonMobil savaient que le monde se réchauffait alors même qu’ils avançaient qu’on pourrait connaître une nouvelle ère glaciaire », explique en entrevue l’auteur principal de l’étude, Geoffrey Supran, qui a mené ces travaux alors qu’il était à l’Université Harvard. « Notre analyse des modèles climatiques d’ExxonMobil confirme hors de tout doute que les déclarations publiques de ses dirigeants contredisaient leurs propres recherches internes », affirme le professeur.
L’étude, publiée dans la revue Science, montre que la dizaine de modèles climatiques élaborés par ExxonMobil entre 1977 et 2003 prédisaient une augmentation de la température moyenne mondiale de 0,2 °C par décennie, ce qui correspond à la réalité.
Photo : ADialla via Wikimedia (CC BY 2.0)
Des restrictions sur l’exploitation pétrolière et gazière dans les eaux de l’Arctique qui devaient prendre fin en 2023 ont été prolongées, a fait savoir le gouvernement du Canada.
Cette décision remonte à la mi-décembre, dit un porte-parole fédéral dans un courriel.
En 2016, Ottawa avait annoncé de façon unilatérale qu’il ne délivrerait plus de permis d’exploitation des hydrocarbures dans les eaux canadiennes de l'Arctique.
Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, avait dénoncé une approche « colonialiste du Sud » et lancé une « alerte rouge », car il estimait que le gouvernement agissait contre l’avenir du secteur gazier et pétrolier sur le territoire.
Dans un rapport publié en décembre, le groupe environnemental Stand.earth dénonce le fait que l’industrie de la fracturation hydraulique en Colombie-Britannique utilise chaque année des milliards de litres d'eau douce qui ne peuvent être réutilisés.
Selon le directeur du programme canadien du gaz et du pétrole de Stand.earth, Sven Biggs, l’industrie a utilisé un peu plus de 5 milliards de litres d’eau l'an dernier pour ses opérations de fracturation dans le nord de la province. Il pense que ce chiffre pourrait doubler au cours de la prochaine décennie en raison de nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié.
D’après Stand.earth, l'industrie pétrolière et gazière est la seule industrie en Colombie-Britannique qui est autorisée à extraire de l'eau douce, à la contaminer, puis à en disposer sans traitement dans des puits d’évacuation souterrains, ce qui la retire définitivement du cycle de l'eau.
Photo : Agence américaine de protection de l'environnement
Les déversements de l’oléoduc Keystone de TC Énergie ont augmenté en gravité ces dernières années, au point que le bilan de sécurité du pipeline est maintenant pire que la moyenne américaine, selon les données du gouvernement des États-Unis.
Le pipeline de 4324 km — qui appartient à TC Énergie du Canada et aide à acheminer le pétrole brut canadien et américain vers les marchés d’Amérique du Nord — a subi la pire fuite de son histoire la semaine dernière, lorsqu’environ 14 000 barils de pétrole se sont déversés dans un cours d’eau du comté de Washington, au Kansas.
Même avant cet évènement, le bilan de sécurité du pipeline Keystone s’était détérioré, selon un rapport publié l’année dernière par le U. S. Government Accountability Office, une agence de surveillance du Congrès américain.
« L’historique des accidents de Keystone est similaire à celui d’autres oléoducs depuis 2010, mais la gravité des déversements s’est accentuée ces dernières années », précise le rapport.
Photo : © Equinor
Dans les semaines qui suivront la fin des conférences de l’ONU sur le climat et sur la biodiversité, le gouvernement Trudeau et celui de Terre-Neuve-et-Labrador devraient accorder à des entreprises pétrolières de nouveaux permis d’exploration en milieu marin pour plus de 12 000 km2. Celles-ci ont promis d’investir 238 millions de dollars dans la recherche de gisements, alors que le fédéral veut que le Canada devienne le producteur du pétrole « le plus propre » au monde.
À la suite d’une mise aux enchères lancée plus tôt cette année avec l’approbation d’Ottawa, l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (C-TNLOHE) a reçu cinq propositions qui ont été retenues sur la seule base du « montant total » que l’entreprise soumissionnaire s’engageait à investir en exploration au cours des six prochaines années.
ExxonMobil Canada et son partenaire ont ainsi promis d’injecter 181 millions de dollars pour obtenir un permis représentant une « parcelle » de 2676 km2. BP Canada Energy Group et Equinor ont prévu 40 millions de dollars en travaux dans trois secteurs totalisant 6891 km2, situés non loin de zones de découverte « significative » de pétrole. Equinor pilote déjà le projet d’exploitation Bay du Nord, et BP Canada est une filiale de BP, responsable de la pire marée noire de l’histoire américaine, survenue dans le golfe du Mexique en 2010.
Le controversé projet Bay du Nord pourrait être seulement le prélude de l’exploitation pétrolière à venir en milieu marin à l’est de Terre-Neuve. L’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador sur les hydrocarbures extracôtiers a en effet mis aux enchères près de 100 000 km2 de nouveaux permis d’exploration, dont certains qui empiètent sur la plus importante zone de protection de la biodiversité marine de l’est du pays.
Dans le cadre d’un appel d’offres qui doit se conclure le 2 novembre, l’organisme fédéral-provincial prévoit octroyer 38 nouvelles « parcelles » d’exploration. Celles-ci sont réparties dans deux secteurs qui représentent une superficie totale de 96 708 km2. Si tous les permis trouvent preneur, cela représenterait un bond très important de la superficie de milieux marins ouverts à la recherche de nouveaux gisements pétroliers au cours des prochaines années. On compte actuellement environ 36 000 km2 de permis.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
La plupart des producteurs de sables bitumineux du Canada ont peu progressé vers leur cible de carboneutralité, malgré leurs profits historiquement élevés et leurs faibles dépenses en immobilisations, conclut un nouveau rapport.
Selon le document du Pembina Institute, peu de mesures ont été prises par les membres de l’Alliance Nouvelles voies, un groupe de l’industrie qui représente 95 % des producteurs de sables bitumineux du Canada, pour respecter leurs engagements de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.
L’année dernière, les six plus grands producteurs de sables bitumineux du Canada et deux organisations de sables bitumineux existantes se sont engagés à respecter les impératifs climatiques du Canada dans le cadre de l’Alliance Nouvelles voies.
En mars 2018, des tremblements de terre ont causé de nombreuses perturbations dans toute l'Alberta. L'électricité a été coupée dans certaines parties de Sylvan Lake et des maisons de Red Deer ont tremblé lorsque des secousses ont parcouru le sol. C'est un phénomène bien connu dans certaines parties de l'Ouest canadien. Le régulateur de l'énergie de l'Alberta a confirmé plus tard que l'activité sismique était causée par la fracturation hydraulique à proximité.
La fracturation (communément connue sous le mot anglais fracking) est un procédé d'extraction du pétrole et du gaz naturel qui peut provoquer une activité sismique. Des chercheurs de l'Université de Waterloo ont cartographié les zones les plus susceptibles de subir des tremblements de terre dus à la fracturation.
Les enfants habitant à moins de 2 km d’un site de fracturation hydraulique sont deux fois plus susceptibles de développer une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), selon une étude réalisée en Pennsylvanie et publiée la semaine dernière.
On soupçonnait que les risques de contracter ce type de leucémie, qui représente environ le quart des cas de cancers infantiles, étaient rehaussés par les contaminants relâchés par les exploitations « non conventionnelles » de pétrole et de gaz naturel, c’est-à-dire celles qui recourent à la fracturation hydraulique.
Toutefois, les études à ce sujet étaient jusqu’à présent « extrêmement peu nombreuses », selon Cassandra Clark, une chercheuse postdoctorale de l’École de santé publique de l’Université Yale, aux États-Unis, qui fait partie des auteurs de la nouvelle publication.
Photo : Ken Hodge via Flickr (CC BY 2.0)
Alors que Saint-Jean est pressenti depuis plusieurs mois pour accueillir la première installation de gaz naturel liquéfié à destination de l'Europe, une étude et les organisations de défense de l'environnement remettent en question le bénéfice d'une telle opération.
Depuis la guerre en Ukraine, les projets d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'Europe fleurissent dans l'est du Canada. «Ce n'est pas la bonne réponse aux besoins énergétiques à court terme de l'Union européenne», alerte pourtant un récent rapport de L'Institut international du développement durable (IIDD). Le groupe de réflexion indépendant appuie les arguments de plusieurs organisations de défense de l'environnement, inquiets des conséquences de tels projets.
«Le Canada ne dispose pas d'une infrastructure d'exportation de gaz naturel liquéfié prête à l'emploi, et il faudra au moins trois ans avant que de nouveaux projets soient mis en service», estime le rapport en prévoyant que «les besoins énergétiques de l'Europe seront en grande partie résolus à ce moment-là».
À la veille de la visite du chancelier allemand au pays, des scientifiques, des experts juridiques et des environnementalistes mettent en garde la population que les projets d’exportation de gaz naturel vers l’Allemagne nuiraient aux engagements climatiques du Canada et ne constituent pas une solution à la crise énergétique en Europe.
Le chancelier Olaf Scholz doit arriver au Canada dimanche et il rencontrera le premier ministre Justin Trudeau, pour notamment parler de sécurité énergétique.
Plusieurs groupes craignent que cette rencontre débouche sur des ententes qui permettraient la construction de nouvelles installations pour exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe afin de répondre à la crise énergétique liée au conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Entre les opposants et les partisans des exportations de gaz naturel canadien vers l’Europe, le gouvernement Trudeau a fait son choix : des projets de liquéfaction et de transport pourront se réaliser. Mais avant d’obtenir le feu vert du fédéral, les promoteurs déjà actifs devront prévoir une « transition » — vers la production d’hydrogène, par exemple. Le Canada et l’Allemagne doivent d’ailleurs signer dans les prochains jours un accord sur le développement de cette filière.
Lors de la visite au Canada du chancelier allemand, Olaf Scholz, la semaine prochaine, la question de la « sécurité énergétique » sera à l’ordre du jour de ses rencontres avec Justin Trudeau. Les deux dirigeants doivent du même coup inscrire leurs discussions dans une perspective de « transition mondiale vers l’énergie propre », précise Ressources naturelles Canada dans une réponse transmise par courriel.
Cela ne veut pas dire que le fédéral ferme la porte aux projets d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe et l’Allemagne, comme le réclament les groupes écologistes et certains experts. [...]
Photo : Martin Lopatka via Flickr (CC BY-SA 2.0)
Les scénarios de décarbonation projetés par plusieurs géants du pétrole et du gaz sont « incompatibles » avec les objectifs de l’accord de Paris destinés à éviter un réchauffement dévastateur du climat, selon une étude dévoilée mardi.
Publiée dans la revue Nature Communications, cette étude est une analyse, par une équipe internationale d’experts, de six scénarios d’émissions de trois géants européens de l’énergie — Equinor, BP et Shell — ainsi que de ceux élaborés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Les experts ont ensuite comparé ces différentes trajectoires aux scénarios décrits dans un rapport spécial du groupe d’experts du climat des Nations Unies (GIEC) pour limiter à 1,5 °C le réchauffement moyen de la planète.
Concept : Savannah College of Art and Design. Définition : Larousse
"Limiter le changement climatique", "protéger la biodiversité", "atteindre la neutralité carbone"... : la communication -en particulier via les réseaux sociaux- de nombreuses multinationales du pétrole et du gaz quant à leurs actions en faveur du climat est régulièrement trompeuse, pointent depuis des années scientifiques et ONG, qui les accusent de "greenwashing". Selon eux, cet "écoblanchiment" (qui consiste à tenir un discours "vert" tout en continuant à promouvoir les énergies fossiles) est devenu un nouveau front de la désinformation et contribue à ralentir la lutte contre le réchauffement climatique.
Régulièrement utilisé par les ONG à l'encontre d'entreprises ou de gouvernements, le mot "greenwashing" désigne selon le dictionnaire Larousse "une utilisation fallacieuse d’arguments faisant état de bonnes pratiques environnementales dans des opérations de marketing ou de communication", parce que lesdits arguments sont faux ou, plus fréquemment, parce qu'ils sont en décalage avec un discours et surtout des actions qui vont à l'encontre de cette communication "verte", au point d'en devenir trompeurs.
Photo : © Equinor
La pétrolière Equinor prévoit de mener cet été un programme d’exploration qui pourrait permettre de découvrir davantage de pétrole à exploiter en milieu marin, dans le cadre du projet Bay du Nord. Cette possibilité ne devrait toutefois pas entraîner de changements en ce qui a trait à l’évaluation environnementale, puisque celle-ci n’était pas fondée sur la quantité de pétrole qui sera exploité au cours des prochaines décennies.
Selon ce qu’Equinor a confirmé au Devoir, un « programme d’exploration » est prévu dès cet été dans la zone maritime où elle compte déjà forer au moins 60 puits d’exploitation pétrolière.
Dans le cadre des travaux de recherche d’or noir, qui se dérouleront alors que plusieurs espèces de mammifères marins sont présentes dans le secteur, la pétrolière pourrait utiliser des levés sismiques, une technologie qui serait également requise pour l’exploitation.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’utilisation du pétrole, du gaz naturel et du charbon exportés du Canada ont totalisé plus de quatre milliards de tonnes entre 2016 et 2020, selon une estimation du ministère fédéral de l’Environnement. Le poids de ces émissions issues de la combustion des énergies fossiles est tel qu’il a dépassé, chaque année, la totalité du bilan national canadien. Des étudiants comptent interpeller le gouvernement Trudeau jeudi en évoquant ces chiffres.
Officiellement, le Canada a émis 3,6 milliards de tonnes de GES entre les années 2016 et 2020, selon les données du plus récent bilan officiel du gouvernement fédéral, publié en avril. Ce bilan prend seulement en compte les émissions produites en sol canadien, dont celles du secteur de l’exploitation pétrolière et gazière (978,2 millions de tonnes en cinq ans), mais aussi du secteur des transports (881,2 millions de tonnes en cinq ans).
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Après avoir essuyé des refus des gouvernements du Québec et du Canada, GNL Québec espère revenir à la charge, après avoir signé une entente de vente de gaz naturel en Ukraine qui commencerait en 2027. L’entreprise devra toutefois déposer un nouveau projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel et de terminal d’exportation pour espérer relancer son défunt projet industriel.
Selon ce que Symbio Infrastructure (propriétaire de GNL Québec et du projet Gazoduq) a annoncé vendredi par voie de communiqué, une entente d’achat de gaz naturel liquéfié (GNL) a été signée le 5 juin avec « Naftogaz of Ukraine », une société d’État ukrainienne. Déjà en mars dernier, l’entreprise avait affirmé au Devoir que l’invasion de l’Ukraine par la Russie était de nature à raviver la flamme de GNL Québec.
Photo : Jean Gagnon via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Le gouvernement Legault admet que le Québec est en voie de rater complètement son objectif de réduction de la dépendance aux produits pétroliers, après des années d’augmentation continue de la consommation, essentiellement dans le secteur des transports, où les camions légers, dont les véhicules utilitaires sport, sont de plus en plus populaires.
Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) a publié vendredi, après la fin des travaux parlementaires, sa « Mise à niveau 2026 du Plan directeur en transition, innovation et efficacité énergétiques ». Ce document de 124 pages détaille pas moins de 230 mesures prévues d’ici 2026, avec un budget totalisant 12,7 milliards de dollars.
Photo : © Equinor
Des groupes environnementaux dénoncent « l’absurdité » de l’évaluation environnementale du projet Bay du Nord alors que la quantité de pétrole qui pourrait être produit est revue à la hausse par le géant pétrolier norvégien Equinor.
L’évaluation environnementale fédérale du projet Bay du Nord n’a pas été réalisée en tenant compte de la quantité de pétrole qui pourrait être extrait de l’océan Atlantique, ce qui constitue une raison supplémentaire d’exiger son retrait, selon Greenpeace et le Sierra Club.
Ce n’est plus « environ 300 millions de barils de pétrole brut » que Bay du Nord pourrait produire, comme il est indiqué dans le résumé du projet présenté par l’entreprise Equinor en juin 2018 à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.
Photo : NoShaleGasNB via Facebook
Ceux qui ont freiné le gaz de schiste il y a 10 ans préviennent qu'ils attendent l'industrie de pied ferme.
La levée possible du moratoire sur la fracturation hydraulique ne passe pas inaperçue dans le comté de Kent. Des intervenants assurent que l’industrie gazière sera accueillie de pied ferme si Blaine Higgs lui ouvre la porte.
Il y a une dizaine d’années, cette région du Nouveau-Brunswick était le théâtre d’un important mouvement de contestation contre la fracturation hydraulique. La porte-parole francophone de l’Alliance anti-gaz de schiste du Nouveau-Brunswick, Denise Melanson, était sur les lignes de front.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, promet que son gouvernement rendra publiques les informations sur les 62 puits pétroliers et gaziers — dont des puits de gaz de schiste — qui devront être fermés d’ici peu aux frais de l’État par les entreprises qui en sont responsables.
Le Devoir révélait mercredi matin que le gouvernement Legault a refusé de détailler la situation de ces puits, qui seront fermés définitivement à la suite de l’adoption d’une loi mettant un terme à l’exploration pétrolière et gazière au Québec.
À la suite d’une demande d’accès à l’information, il avait finalement été possible d’obtenir un document, mais ce dernier était lourdement caviardé et ne comptait que quelques informations peu précises. On y trouvait seulement le numéro de 14 puits, dont 5 puits de gaz de schiste et 8 puits de recherche de pétrole, et le nom de l’entreprise « responsable » de chacun d’eux.
Photo : © Equinor
Deux groupes écologistes poursuivent en justice le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, en raison de son approbation du mégaprojet pétrolier Bay du Nord. Ils affirment que l’exploitation de 300 millions de barils de pétrole en milieu marin va à l’encontre des obligations climatiques du Canada à l’échelle internationale.
Ecojustice, au nom d’Équiterre et de la Fondation Sierra Club Canada, a déposé la poursuite contre le ministre Guilbeault en Cour fédérale. Selon ces groupes de défense de l’environnement, le feu vert donné au projet de la pétrolière norvégienne Equinor contrevient à « l’appel pressant à réduire les émissions mondiales, alors que la réalité de l’urgence climatique devient de plus en plus alarmante à chaque événement météorologique ».
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Les candidats à la chefferie du Parti conservateur du Canada Pierre Poilievre et Jean Charest ont promis de relancer le projet gazier GNL Québec. Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a plaidé dans le même sens mardi. Et les promoteurs du projet n’ont pas dit leur dernier mot, puisque les mandats de lobbying sont toujours en vigueur, malgré le rejet des gouvernements Legault et Trudeau.
Selon les informations disponibles au registre fédéral des lobbyistes, le président de GNL Québec, Tony Le Verger, a inscrit une « communication » effectuée le 7 mars 2022, soit un mois après le rejet officiel par le gouvernement de Justin Trudeau (le 7 février), à la suite de l’évaluation environnementale fédérale.
Il s’agissait d’ailleurs de la cinquième « communication » de M. Le Verger inscrite au registre des lobbyistes depuis que le gouvernement Legault a fermé la porte à la construction de l’usine de liquéfaction et de terminal maritime d’exportation de gaz naturel au Saguenay.
Photo : © Equinor
Depuis l’approbation du projet pétrolier Bay du Nord par le gouvernement Trudeau, plusieurs ont critiqué ses impacts climatiques. Mais la volonté de l’entreprise Equinor de forer 60 puits d’exploitation à des profondeurs pouvant dépasser les 1000 mètres soulève également des inquiétudes.
Dans le cadre de l’évaluation environnementale, « plusieurs groupes autochtones » ont d’ailleurs « exprimé leurs préoccupations » quant aux moyens prévus pour stopper une « éruption » de pétrole qui serait incontrôlable, selon ce qu’on peut lire dans le rapport de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC).
Ils jugent qu’un « système de coiffage » permettant de mettre fin à un important déversement devrait être disponible au Canada, et ce, même si le risque d’un tel événement est jugé très faible par l’AEIC. Un tel système est installé sur le fond marin pour bloquer la sortie du pétrole.
Or, Equinor a plutôt prévu de faire venir cet équipement du Brésil ou de la Norvège. Le transport par bateau et l’installation nécessiteraient un délai de « 18 à 36 jours après l’incident », selon les données fournies par l’entreprise.
Carte : MERN
Le Québec officialise sa sortie permanente de l’exploitation et de l’exploration des hydrocarbures. Au cours des prochaines années, l’industrie aura l’obligation de nettoyer et de fermer ses puits d’exploration, en partie à la charge de l’État.
Le projet de loi 21 — à ne pas confondre avec le texte législatif qui a introduit la Loi sur la laïcité de l’État — a reçu l’appui de la majorité des membres de l’Assemblée nationale mardi après-midi. Les élus de Québec solidaire se sont abstenus lorsqu’appelés à voter, parce que « la CAQ a encore manqué de courage politique en refusant de mettre de côté toute compensation financière dans sa loi », estiment-ils. L’élue du Parti conservateur du Québec, dont le camp s’oppose pourtant au projet de loi, s’est elle aussi abstenue.
Une fois sanctionnée, la loi obligera les détenteurs de claims pétroliers en territoire québécois à faire une croix sur leurs permis. Les puits en question devront être fermés à l’intérieur d’une période de trois ans s’ils ne présentent aucun risque, ou à l’intérieur d’un an s’il y a des menaces de fuites.
Photo : Joshua Doubek via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
Une étude de l’Université de Calgary montre un lien possible entre une forte densité de puits de fracturation hydraulique près du domicile d’une femme enceinte et le risque que son enfant voit le jour de manière prématurée.
« Les femmes enceintes qui vivent dans des zones où la densité de puits de fracturation est élevée, donc où il y a plus de 100 puits dans un rayon de dix kilomètres, ont un risque substantiel de donner naissance de façon prématurée, que ce soit spontanément ou simplement avant la date prévue. Les bébés ont aussi des risques d'être petits pour leur âge gestationnel », explique Amy Metcalfe, la chercheuse principale et professeure associée à l'École de médecine Cummings de l'Université de Calgary.
Photo : © Equinor
Le gouvernement Trudeau a beau affirmer que le projet Bay du Nord sera à la longue « carboneutre », le pétrole qui sera produit pourrait générer 116 millions de tonnes de gaz à effet de serre, voire plus, selon la quantité de pétrole qui sera pompée au cours des prochaines décennies au large de la côte est canadienne.
[...]
En s’appuyant sur les données fournies par le gouvernement Trudeau au moment où celui-ci autorisait ce nouveau projet pétrolier, il est prévu que la production de chaque baril émette 8 kilogrammes de CO2. Cela équivaut à des émissions quotidiennes de 1600 tonnes de gaz à effet de serre (GES) si Equinor exploite 200 000 barils, à supposer qu’il n’y ait pas de mesures pour compenser les émissions ou les réduire davantage. Sur une période annuelle, le projet Bay du Nord pourrait donc générer 584 000 tonnes de GES
Deux jours après la publication d’un nouveau rapport scientifique qui démontre l’urgence de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, le gouvernement Trudeau a annoncé mercredi qu’il approuve le projet pétrolier Bay du Nord. La pétrolière norvégienne Equinor exploitera plus de 300 millions de barils de pétrole en milieu marin, dans une zone reconnue pour la richesse de sa biodiversité.
Après avoir reporté à deux reprises sa décision sur ce nouveau projet d’exploitation, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, a donné officiellement le feu vert à Bay du Nord, « sous réserve de la plus stricte condition environnementale jamais imposée » en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
La décision a été officialisée par voie de communiqué, en fin de journée mercredi. On peut y lire que 137 conditions « juridiquement contraignantes » sont imposées au promoteur du projet, et ce, pour toute sa durée de vie de 30 ans.
Photo : Martin Lopatka via Flickr (CC BY-SA 2.0)
Bien qu’elles reconnaissent qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre est nécessaire, les cinq grandes banques canadiennes — RBC, Banque Scotia, TD, BMO et CIBC — ont augmenté de 70 % leur soutien au secteur des énergies fossiles en 2021 par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort de la dernière édition du rapport Banking on Climate Chaos, publiée mercredi par un consortium d’organisations de la société civile appuyé par Greenpeace Canada.
Depuis l’adoption de l’Accord de Paris, soit depuis six ans, le financement des énergies fossiles versé par les 60 plus grandes banques au monde a atteint un total de 4600 milliards de dollars américains. Rien que l’année dernière, leur soutien accordé au secteur a atteint 742 milliards.
Graphiques : Plan de réduction des émissions pour 2030, Environnement et Changement climatique Canada
Sachant que le Canada est le 4e producteur mondial de pétrole, dites-vous bien qu’une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 31 % en 2030 par rapport à 2005 serait un accomplissement exceptionnel, une véritable révolution économique, énergétique et environnementale. Nous sommes en 2022, et tout le travail reste à faire.
En fait, la baisse ciblée n’est pas de 31 %, mais plutôt de 42 %, puisque le secteur du pétrole et du gaz a augmenté ses émissions de GES de 2005 à 2019, passant de 160 à 191 mégatonnes de CO2. La pente est donc abrupte et plutôt courte, puisque le secteur doit réduire ses émissions à 110 mégatonnes en 2030, dans 8 ans.
L’objectif de réduction qui a été annoncé dans le plan du ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, mardi est ambitieux. Il est vrai que la baisse de 31 % est plus faible que l’objectif total de réduire les émissions de 40 à 45 % en 2030 par rapport à 2005. Mais on ne peut pas sous-estimer les efforts énormes qu’exige la sortie du pétrole pour un pays comme le Canada.
L’industrie des énergies fossiles et le secteur des transports ne respecteront pas la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada pour 2030, selon ce qui se dégage du nouveau plan dévoilé mardi par le gouvernement Trudeau. Celui-ci prévoit des investissements de plus de neuf milliards de dollars afin de lutter contre la crise climatique et placer le pays sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050.
Ce plan de réduction des émissions de GES, qui détaille « les prochaines étapes du Canada pour un air pur et une économie forte », prévoit que les émissions du pays reculeront de 40 % par rapport à leur niveau de 2005 d’ici la fin de la décennie. Cet objectif, qui signifie que le pays émettrait alors 443 millions de tonnes de GES, est la moins ambitieuse des deux cibles présentées l’an dernier par le fédéral.
Les deux principaux secteurs responsables des GES du Canada — les industries des énergies fossiles et le domaine des transports — ne respecteront toutefois pas cette cible, selon les calculs inscrits dans le document de 300 pages publié mardi.
Le gouvernement du Canada a détaillé son plan de réduction des gaz à effet de serre pour 2030 dans le cadre de la conférence nord-américaine sur le climat et la durabilité, le Globe Forum 2022. Le premier ministre Justin Trudeau a prononcé le discours d'ouverture de ce forum, en cours à Vancouver jusqu'à mercredi. Il est accompagné de ses ministres de l’Environnement, Steven Guilbeault, et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.
Dans son allocution, le premier ministre Justin Trudeau a d’abord parlé de la situation en Ukraine et expliqué que tous les chefs d'État européens à qui il a parlé récemment veulent mettre fin à leur dépendance au carburant de la Russie et accélérer leur transition vers des énergies propres.
« Le Canada peut jouer un rôle important dans cette transition [vers les énergies propres]. Nous n’avons pas à choisir entre une économie forte et un environnement sain. »
— Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Le premier ministre a affirmé que, si, auparavant, la lutte contre les changements climatiques était vue comme une responsabilité sociale, beaucoup ont réalisé que l'action climatique et l'économie peuvent aller de pair.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Le gouvernement Trudeau devra serrer considérablement la vis à l’industrie pétrolière et gazière au Canada s’il veut atteindre son objectif de réduire les émissions de 40 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, a appris La Presse.
Sans l’adoption de nouvelles mesures contraignantes touchant ce secteur, qui représente 26 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) au pays, le Canada risque de rater l’objectif qu’il s’est engagé à atteindre auprès de l’Organisation des Nations unies en juillet 2021, soit une réduction de 40 à 45 % des émissions.
Selon une évaluation menée par le ministère fédéral de l’Environnement, la réduction des émissions de GES atteindrait à peine 34 % si Ottawa ne revoit pas à la hausse ses exigences face à cette industrie, a confirmé une source gouvernementale qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à discuter publiquement de ce dossier. Et cette réduction moins importante tient compte de toutes les mesures annoncées jusqu’ici, notamment le plan environnemental du gouvernement Trudeau dévoilé en 2020 et les mesures contenues dans le budget fédéral de 2021.
Les signaux climatiques ont beau être de plus en plus alarmants, la dépendance aux énergies fossiles ne fléchit pas. Résultat : les émissions mondiales du secteur de l’énergie ont atteint un niveau record en 2021, révèlent des données publiées mardi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Bref, le monde n’a pas répondu à l’appel pour une relance qui soit en phase avec la lutte contre la crise du climat.
Le secteur énergétique, qui est le principal émetteur de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, a connu un rebond important l’an dernier, après le recul imputable aux impacts de la pandémie. Les émissions mondiales de CO2 du secteur ont augmenté de 6 % par rapport à 2020, pour atteindre 36,3 milliards de tonnes de GES.
Ce niveau d’émissions représente le « plus haut niveau jamais atteint », selon l’AIE, puisqu’il a surpassé le précédent record, atteint en 2019 : 36,1 milliards de tonnes. Depuis le sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, les émissions du secteur ont augmenté de 69 %. Elles ont aussi connu une croissance de 5 % depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en 2015. Et lorsqu’on ajoute les émissions liées à la production de l’énergie (émissions fugitives et méthane), le bilan du secteur a atteint 40,8 milliards de tonnes en 2021.
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Québec ne reviendra pas sur son rejet du projet gazier de GNL au Saguenay, en dépit des récents appels – lancés par des lobbyistes et des élus conservateurs – à augmenter la production canadienne de pétrole pour soutenir l’Europe, dans la foulée de la guerre en Ukraine.
« L’avis donné au sujet de GNL Québec est définitif. Il n’est donc pas possible de revoir notre décision quant à ce projet », a en effet maintenu jeudi le cabinet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, par l’entremise de son attachée de presse Rosalie Tremblay-Cloutier.
La Russie venait à peine de lancer son attaque contre l’Ukraine quand le lobby pétrolier et gazier du Canada a récupéré la crise. Son message : voilà la preuve qu’il faut des oléoducs et des gazoducs pour exporter nos ressources, réduire la part de marché des Russes en Allemagne et ailleurs en Europe, et, ultimement, affaiblir Poutine.
En creusant le dossier, on constate toutefois que ce n’est pas si simple.
Il est vrai que l’idée ne vient pas de nulle part. Il y a un an, le Canada signait un protocole sur l’énergie avec l’Allemagne. Il portait sur l’objectif de carboneutralité en 2050.
Carte : © Kayrros Inc., Esri, HERE, Garmin, FAO, NOAA, USGS, OpenStreetMap contributors, and the GIS User Community
Les émissions de méthane provenant de l’industrie des hydrocarbures sont beaucoup plus importantes que ce que rapportent les pays, a prévenu mercredi l’Agence internationale de l’énergie.
L’agence parisienne précise que ses analyses démontrent que les émissions de méthane sont supérieures de 70 % aux données officielles fournies par les gouvernements de la planète. Si toutes les fuites étaient colmatées, le méthane récupéré serait suffisant pour combler tous les besoins énergétiques de l’Europe, a dit l’AIE.
Les conclusions mettent en relief « le besoin urgent pour des efforts de surveillance accrus et des politiques plus musclées pour réduire les émissions de ce puissant gaz à effet de serre », a-t-elle ajouté.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Malgré la fin de l’exploration pétrolière et gazière au Québec, plusieurs municipalités devront continuer de cohabiter avec d’anciens puits sur leur territoire, dont certains représentent des risques pour l’environnement et la santé publique. Elles demandent donc au gouvernement d’agir rapidement et avec transparence.Le ministère responsable des puits a toutefois refusé de transmettre au Devoir une liste de 62 puits à restaurer, de même que le nom des entreprises responsables.
Alors que débutent ce mardi les consultations concernant le projet de loi qui mettra un terme à l’exploration pétrolière et gazière, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) entend profiter de cette tribune à l’Assemblée nationale pour souligner l’importance de s’occuper des dizaines de puits pétroliers et gaziers qui ont été forés au cours des dernières années. Cette demande est au cœur du mémoire qui sera présenté en avant-midi.
Après avoir été évaluée à 7,4 milliards de dollars, la facture du projet d’expansion du pipeline Trans Mountain atteint maintenant 21,4 milliards de dollars. Le gouvernement Trudeau, qui est propriétaire de cette infrastructure vouée à l’exportation du pétrole des sables bitumineux, a tout de même réaffirmé vendredi que le projet sert l’« intérêt national » et qu’il répondra aux besoins de la planète.
Au moment où les regards étaient tournés vers l’intervention policière à Ottawa, Trans Mountain Corporation a publié une « mise à jour » des coûts de l’agrandissement du pipeline d’exportation. Ceux-ci sont désormais évalués à 21,4 milliards de dollars, soit 14 milliards de dollars de plus que les 7,4 milliards évoqués en 2018 par le gouvernement Trudeau.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Le gouvernement Trudeau ferme la porte au projet GNL Québec, qui faisait toujours l’objet d’une évaluation environnementale fédérale, malgré le rejet du gouvernement Legault. La décision d’Ottawa signe l’arrêt de mort de ce projet d’exportation de gaz naturel albertain. D’autres projets du même type sont toutefois en développement ailleurs au Canada, dans un contexte de croissance de la production gazière grâce au recours à la fracturation.
La décision du gouvernement fédéral a été annoncée lundi en fin d’après-midi par le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault. Ce dernier précise, dans la décision, que « les effets environnementaux négatifs importants que le projet est susceptible d’entraîner ne sont pas justifiables dans les circonstances ».
Carte : © Kayrros Inc., Esri, HERE, Garmin, FAO, NOAA, USGS, OpenStreetMap contributors, and the GIS User Community
Une étude internationale impliquant des chercheurs du CNRS et du CEA et la société Kayrros révèle des centaines de fuites majeures de méthane liées à l’exploitation mondiale du pétrole et du gaz. Les scientifiques montrent que leur atténuation entraînerait des bénéfices climatiques et économiques se chiffrant en milliards de dollars pour les principaux pays producteurs d’hydrocarbures. Ces travaux sont publiés le 4 février 2022 dans la revue Science.
Contributeur majeur au changement climatique, le méthane (CH4) a un pouvoir de réchauffement sur 100 ans environ 30 fois supérieur à celui du CO2. Un quart des émissions anthropiques de ce gaz à effet de serre provient de l’exploitation mondiale du charbon, du pétrole et du gaz naturel, dont le CH4 est le principal composant.
Des médecins et habitants de l'ouest de la Pennsylvanie alertent depuis des années sur les risques de la fracturation hydraulique sur la santé. Une nouvelle étude de l'Université de Harvard relance le débat.
Alors que le monde tente de trouver, depuis des années, des alternatives aux énergies fossiles, voilà qu'une étude jette à nouveau un pavé dans la mare. Des recherches menées par l'Université américaine de Harvard, et relayées, fin janvier, par le site Inside Climate News, tendent à montrer que la fracturation hydraulique pourrait être à l'origine d'une mortalité précoce chez des riverains plutôt âgés. Les chercheurs du département de santé publique Harvard TH Chan tiennent précisément pour responsables de cette hausse de mortalité un mélange d'agents contaminants aéroportés, associés à des émanations non conventionnelles de gaz notamment. Tout cela se dégageant des sols lors de la fracturation.
Carte : MERN
Le gouvernement met fin à l’exploitation et à la prospection de gisements de pétrole et de gaz et prévoit une somme de 100 millions pour indemniser l’industrie. Cela inclut un remboursement de 75 % des frais pour fermer les puits existants.
« On considère que c’est raisonnable de rembourser les frais que ces entreprises ont dépensés pour respecter nos lois. Selon le programme d’indemnisation qui serait mis de l’avant, le coût total qui serait remboursé est d’un peu moins de 100 millions de dollars », a indiqué le ministre de l’Énergie, Jonatan Julien, mercredi en conférence de presse pour présenter son projet de loi.
Photo : Amazon Frontlines via Twitter
Des galettes dans l’eau, des tâches noirâtres et poisseuses sur le sable : sur les berges de la rivière Coca, les habitants constatent, impuissants, la pollution au pétrole aux abords de leur petit village de jungle de Puerto Maderos, en Amazonie équatorienne.
« Ces dégâts ne sont pas pour un ou deux mois, il faudra 20 ans » pour revenir à la nature d’avant : la complainte de Bolivia Buenano, commerçante de 40 ans, résume l’état d’esprit de cette communauté de 700 âmes, perdue dans la forêt.
Plus personne ne peut « se baigner normalement dans la rivière, ni boire l’eau d’ici. Il n’y a plus de poissons, il n’y a plus rien », grommelle Bolivia, bottes de plastique jaunes aux pieds et combinaison bleu de travail.
Photo : kris krüg via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)
Un juge américain a annulé jeudi une importante vente aux enchères de l’administration Biden, qui devait ouvrir plus de 320 000 km2 dans le golfe du Mexique à l’exploration pétrolière et gazière, citant les conséquences pour le climat.
Dans sa décision, le juge fédéral Rudolph Contreras a déclaré les contrats invalides, affirmant que le ministère de l’Intérieur n’avait pas suffisamment pris en compte leur impact sur le réchauffement climatique.
Les pouvoirs publics avaient utilisé des modèles d’analyse datés pour estimer l’effet de cette vente sur l’environnement, selon le juge. Une nouvelle analyse devra donc être conduite.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le nombre de puits de pétrole et de gaz « orphelins » a connu une hausse vertigineuse au Canada depuis 10 ans, obligeant du même coup les différents gouvernements à assumer une part de plus en plus importante des dépenses de nettoyage et de fermeture.
Dans un rapport percutant dévoilé mardi, le directeur parlementaire du budget (DPB), Yves Giroux, s’inquiète de l’augmentation du nombre de puits « orphelins » au Canada, particulièrement en Alberta et en Saskatchewan. Une situation inquiétante qui pose un risque pour l’équilibre des finances publiques des provinces et du gouvernement fédéral, estime le DPB.
D’après le rapport d’une trentaine de pages, les sommes perçues auprès des entreprises en guise de « dépôt de garantie » en vue d’une éventuelle fermeture d’un site ne suffisent plus pour couvrir les frais de nettoyage et de remise en état.
Photo: Cristhian Meza/Municipalité de Ventanilla
Le gouvernement péruvien a annoncé samedi une « urgence environnementale » de 90 jours pour la zone côtière endommagée par le déversement de 6000 barils de pétrole brut il y a une semaine.
[...] Les côtes péruviennes au nord de Lima ont été souillées par du pétrole qui s’est répandu en mer lors d’un déchargement de pétrole brut d’un tanker à la raffinerie de La Pampilla, propriété de la compagnie espagnole Repsol, dans la région de Lima.
Selon la raffinerie, l’accident qui a eu lieu le 15 janvier, a été provoqué par une violente houle, consécutive à l’éruption volcanique aux Tonga. Le tanker, le « Mare Doricum » battant pavillon italien, était chargé de 965 000 barils de pétrole brut.
Alors que le Conseil des Abénakis de Wôlinak vient de conclure une entente avec le producteur canadien Questerre pour des projets pilotes de gaz de schiste, le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, déplore l’initiative de l’entreprise.
«C’est la première fois que j’en entends parler. Je suis surpris. Je trouve ça malheureux parce que les promoteurs connaissent l’orientation du gouvernement. Le premier ministre s’est prononcé très clairement contre l’exploitation des gaz de schiste et c’est connu de tout le monde qu’on va déposer bientôt un projet de loi à cet effet-là», a-t-il simplement commenté.
L’entreprise albertaine Questerre a signé une entente avec une communauté autochtone afin de développer un centre énergétique à émissions nettes nulles dans la région de Bécancour, une décision qui va à l’encontre de l’interdiction de l’exploitation future du pétrole et du gaz au Québec.
Un accord préliminaire a ainsi été conclu avec le Conseil des Abénakis de Wôlinak afin de créer ce centre énergétique au Québec, a indiqué Questerre dans un communiqué publié jeudi.
[...] Dans une entrevue accordée au «Globe and Mail», M. Binnion a également précisé que cette initiative «met en place une épreuve de force intéressante avec le gouvernement [québécois]».
La gazière albertaine Questerre Energy espère pouvoir déroger à l’interdiction de l’exploration gazière dans la vallée du Saint-Laurent en proposant un projet de production de gaz naturel sans émissions de gaz à effet de serre dans la région de Bécancour. L’entreprise a d’ailleurs des lobbyistes actifs à Québec pour promouvoir son « projet pilote » d’exploitation de gaz de schiste.
Selon ce que Questerre a annoncé jeudi, l’entreprise de Calgary a signé « un accord de développement économique conjoint » avec le Conseil de la Première Nation des Abénakis de Wôlinak. L’objectif du projet est de développer « un centre énergétique à émissions nettes nulles au Québec », et plus précisément dans la région de Bécancour.
Carte : MERN
Militant écologiste de longue date et farouche adversaire de l’exploration pétrolière et gazière au Québec, André Bélisle estime que la fin de cette industrie moribonde, décrétée cette année par le gouvernement Legault, est « une belle victoire » due au travail des groupes environnementaux et des citoyens qui se sont opposés aux visées d’entreprises qui n’ont jamais obtenu l’acceptabilité sociale.
« À partir du moment où les citoyens se lèvent pour défendre leur droit à la qualité de vie et à un environnement sain, ça devient très puissant. C’est à l’image du Québec, qui est tourné vers les énergies renouvelables », fait-il valoir, en se remémorant la mobilisation qui a, selon lui, permis de stopper le développement du gaz de schiste.
Photo : Christopher Michel via Wikimedia (CC BY 2.0)
La Cour fédérale a tranché : le règlement qui exempte les forages exploratoires au large de Terre-Neuve du processus d’évaluation environnementale qui était auparavant en vigueur, est « raisonnable ». Des groupes écologistes contestaient cette décision du gouvernement Trudeau, prise pour faciliter la réalisation de forages pétroliers en milieu marin.
[…]
Depuis juin 2020, une entreprise pétrolière ou gazière peut, 90 jours avant le début du forage, déposer un « avis » de projet au gouvernement, en incluant les informations techniques. Le promoteur travaillera ensuite avec l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, qui gère le développement de l’industrie. Le promoteur devra aussi prévoir un « suivi » des opérations. Il pourra réaliser des relevés sismiques, accompagné d’un programme de « surveillance » de cette opération, qui représente des risques majeurs bien documentés pour la faune marine
Carte : MERN
La fin des activités gazières et pétrolières au Québec devra attendre. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a convenu jeudi que son projet de loi pour mettre un terme à la filière des hydrocarbures ne serait déposé que l’an prochain, en raison de difficultés à établir les compensations qui seront versées à l’industrie.
« On a retourné toutes les pierres pour s’assurer du caractère adéquat des compensations, a signifié l’élu de la Coalition Avenir Québec lorsqu’abordé par Le Devoir dans les minutes suivant la période des questions à l’Assemblée nationale. [Ça] fait en sorte qu’on n’est pas capable de le déposer cette session. »
Treize groupes environnementaux et citoyens exigent que le gouvernement du Québec évalue la contamination potentiellement léguée par les entreprises pétrolières et gazières ayant foré au Québec depuis 20 ans, et précédemment en cas de doute.
Cette coalition vise en particulier la pollution des eaux souterraines générée par l’exploration d’hydrocarbures et ses membres exigent en outre que l’information colligée à la suite de ces évaluations soient accessible publiquement dans les plus brefs délais.
La coalition s’appuie sur les conclusions d’une étude de la firme conseil Activa Environnement, dont les résultats ont été publiés samedi dans Le Soleil, révélant que la nappe phréatique avoisinant l’un des puits de l’emplacement Bourque était contaminée dès 2017 en raison d’un forage réalisé en 2016 par la firme Pétrolia.
Alors que des compagnies se battent en justice pour explorer le potentiel pétrolier de la Gaspésie, des analyses concluent à une «certaine dégradation de la qualité de l’eau souterraine» près de Murdochville, même des années après les forages exploratoires à l’emplacement Bourque. Une raison de plus pour ne pas compenser les pétrolières, clament les groupes environnementalistes.
«C’est dégueulasse», s’insurge le porte-parole d’Environnement Vert plus, Pascal Bergeron. Sidéré par des documents obtenus via la Loi d’accès à l’information et consultés par Le Soleil, le militant réclame que Québec interdise illico l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbure, sans «cadeaux» pour les pétrolières.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le gouvernement du Québec ignore toujours à combien s’élèvera la facture pour le nettoyage des dizaines de puits pétroliers et gaziers abandonnés sur son territoire, dont plusieurs laissent fuir des hydrocarbures depuis des années. La décontamination de certains de ces puits risque de coûter des millions de dollars aux contribuables, selon ce qui se dégage des données disponibles. Mais encore faut-il trouver des entreprises pour mener les travaux, que Québec espère terminer d’ici 2023.
Au moment où le gouvernement Legault prépare un projet de loi qui doit permettre d’offrir des compensations financières aux entreprises pétrolières et gazières qui devront renoncer à leurs permis d’exploration, l’État québécois doit aussi prévoir de dépenser des dizaines de millions de dollars pour restaurer des puits abandonnés qui laissent fuir du gaz naturel ou du pétrole. Certains ont été forés il y a plus d’un siècle.
Carte : MERN
Une pétition a été lancée mercredi contre l’indemnisation des entreprises qui seront affectées par l’interdiction éventuelle de l’exploitation pétrolière et gazière au Québec.
Plus d’une trentaine d’organismes, dont des groupes écologistes et des associations étudiantes, parrainent cette pétition.
Ils veulent ainsi faire pression sur le gouvernement Legault, qui a déjà annoncé son intention de renoncer à l’exploitation des hydrocarbures au Québec.
Or, il ne resterait pas moins de 182 permis d’exploration pétrolière et gazière toujours en vigueur au Québec qui couvriraient plus de 32 000 kilomètres carrés de territoire.
Photo : kris krüg via Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)
Quatre jours après la fin de la 26e conférence climatique des Nations unies (COP26), les États-Unis ont vendu des dizaines de nouveaux permis d’exploration pétrolière dans le golfe du Mexique. Les projets qui en découleront pourraient mener à l’exploitation de différents gisements pendant encore des décennies.
Selon les données publiées par le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM), la vente aux enchères qui se tenait mercredi a permis de vendre de nouveaux permis d’exploration totalisant 6879 km2, ce qui a généré des revenus de près de 192 millions de dollars américains.
Selon des évaluations préliminaires, les projets qui découleraient de cette mise aux enchères pourraient mener à l’exploitation de centaines de millions de barils de pétrole et de plusieurs milliards de pieds cubes de gaz naturel, et ce, au cours des 50 prochaines années.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
L’industrie pétrolière et gazière joue l’horloge. Pendant que les climatologues crient à l’urgence, elle essaie de gagner du temps.
En principe, elle dit viser la carboneutralité pour 2050. Mais en pratique, elle avance dans le sens contraire. Elle continue de hausser sa production et ses émissions de gaz à effet de serre (GES).
Son slogan est vert, mais son plan est fumeux.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, pourrait exposer ce bluff. Il promet de plafonner puis de réduire les émissions du secteur. L’opposition de l’Ouest sera vive. Mais s’il réussit, l’industrie fossile pourra difficilement qualifier de radicale une mesure cohérente avec ses propres objectifs.
Source : Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec
Au moment où le gouvernement Legault promet de mettre un terme à l’exploration pétrolière et gazière au Québec, la Cour du Québec vient de donner raison à une entreprise qui contestait le refus d’un permis de forage pétrolier en Gaspésie. Ironiquement, le gouvernement est actionnaire de ce projet, dans lequel il a déjà injecté 10 millions de dollars de fonds publics.
Une filiale de l’entreprise Ressources Utica, Gaspé Énergies, avait lancé une action en justice pour contester la décision du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, de lui refuser un permis de forage à l’ouest de Gaspé, en 2020, pour le projet pétrolier Galt.
Jonatan Julien avait utilisé une disposition de la Loi sur les hydrocarbures qui interdit tout forage à moins de 1000 mètres d’un cours d’eau, à moins que le ministre juge que « les activités prévues ne compromettent pas l’intégrité et la conservation du milieu hydrique ».
Graphique : Earth & Environmental Sciences, U.S. Department of Energy National Laboratory
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, ne ferme pas la porte aux projets de capture et de stockage de carbone en territoire québécois, mais seulement pour les projets industriels déjà existants, a appris Le Devoir. Il tire ainsi un trait sur l’utilisation de cette technologie pour relancer la filière du gaz de schiste.
Le Devoir révélait samedi dernier que l’entreprise albertaine Questerre Energy a récemment présenté au gouvernement une demande pour développer un projet-pilote de capture et de stockage de CO2 (CSC) dans une formation géologique profonde des basses terres du Saint-Laurent. Dans un contexte d’urgence climatique, certains experts estiment que cette technologie est essentielle pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
L’entreprise albertaine Questerre Energy souhaite lancer un premier projet de capture et de stockage de carbone dans le sous-sol du Québec. Si les tests s’avéraient concluants, cette technologie controversée pourrait servir d’argument en faveur de la relance de l’exploration pour le gaz de schiste dans la province. L’industrie pétrolière et gazière mise déjà sur ce procédé dans d’autres provinces pour réduire le bilan de gaz à effet de serre (GES) de l’exploitation d’énergies fossiles.
La capture et le stockage de carbone (CSC) consistent à capter les émissions de CO2 des procédés industriels ou de l’exploitation pétrolière et gazière, avant de les enfouir dans des formations géologiques profondes, afin de les stocker théoriquement pour toujours. Dans un contexte d’urgence climatique, certains experts estiment que cette technologie est essentielle pour limiter les émissions de GES. D’autres experts et des écologistes critiquent au contraire le procédé, jugeant qu’il ne sert qu’à légitimer la poursuite de l’exploitation d’énergies fossiles.
Photo : CDPQ
Sortir du pétrole, ce n’est pas rien. Il faut lever notre chapeau à la Caisse de dépôt et placement, qui serait la première grande institution à le faire au Canada. Son geste sera diffusé partout dans le monde et pourrait en inspirer d’autres.
Cette initiative n’est toutefois qu’un des éléments de sa stratégie climatique. Et au cœur de son plan figure surtout un indicateur qui pourrait avoir pour effet, paradoxalement, de faire augmenter l’empreinte carbone de son portefeuille de placements d’ici 2030, plutôt que de la diminuer, malheureusement.
Comment est-ce possible ? Suivez-moi.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Le projet GNL Québec nuirait aux efforts climatiques du Québec et du Canada, en plus de représenter un potentiel de risques majeurs pour des mammifères marins en péril, dont le béluga du Saint-Laurent. C’est ce que conclut le rapport préliminaire de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Mais malgré ce nouveau revers, les promoteurs refusent d’abandonner le projet et disent poursuivre leur « analyse ».
Malgré le refus officiel du projet GNL Québec par le gouvernement Legault, les promoteurs de cette usine de liquéfaction de gaz naturel ont décidé de poursuivre l’évaluation environnementale fédérale, comme le révélait Le Devoir plus tôt en septembre. C’est dans ce contexte que l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) vient de publier un rapport « provisoire » d’évaluation environnementale du projet, qui est désormais soumis à une période de « consultation publique ».
Photo : CEC via Facebook
L’Alberta veut financer un mouvement social pro-pétrole au Québec, une « ingérence » inacceptable aux yeux de Greenpeace, qui demande au gouvernement Legault d’intervenir.
« Le gouvernement albertain veut saper les efforts qui ont lieu au Québec. On s’attend à ce que M. Legault prenne le téléphone et dise aux conservateurs de l’Alberta qu’on ne peut pas tolérer ça au Québec », dénonce Patrick Bonin, le porte-parole de la campagne Climat-Énergie de l’ONG environnementale.
Greenpeace a obtenu le contenu d’un appel d’offres du Centre de l’énergie canadienne (CEC), le « war room » fondé par le premier ministre Jason Kenney pour défendre le secteur pétrolier et gazier albertain.
Carte : MERN Québec
Des milliards de pieds cubes de gaz naturel dans les basses-terres du Saint-Laurent, des millions de barils de pétrole dans le sous-sol de la Gaspésie, dans l’île d’Anticosti : des gisements potentiels qui, depuis deux décennies, alimentent un débat fébrile et drainent des sommes considérables. Ce sera bientôt terminé. Gaz ou pétrole, ils vont rester où ils se trouvent, sous le sol.
Le gouvernement Legault va annoncer cet automne la fin de la saga : il n’y aura plus d’exploration pour de l’énergie fossile sur le territoire québécois.
L’annonce se prépare depuis des mois. Selon les informations obtenues par La Presse, Québec sait déjà qu’on lui servira un argument de poids sur un plateau d’argent : le comité sur le suivi du Plan pour une économie verte remettra sous peu son rapport au ministre de l’Environnement, Benoit Charette. Or, ces spécialistes vont recommander qu’on coupe court à ces efforts pour découvrir du gaz et du pétrole, une opération néfaste pour l’environnement et économiquement non rentable.
Photo : Bob Wick
En matière de contradictions, le Canada ne donne pas sa place.
Nous voulons combattre les changements climatiques, mais nous en finançons encore le moteur. Nous voulons opérer une transition vers les énergies propres, tout en donnant de l’argent à leur concurrent fossile. Nous décourageons la pollution en la taxant, tout en subventionnant les pollueurs. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) coûtent ainsi plus cher, mais moins cher aussi…
Les rapports des climatologues exigent un virage rapide et sévère. Il ne se fera pas avec des demi-mesures et des compromissions.
Photo : Agência Brasil - Petrobras / ABr, via Wikimedia
L’Agence d’évaluation d’impact du Canada conclut qu’un projet de forage de 60 puits pétroliers au large des côtes de Terre-Neuve « n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants ». Ce projet sera pourtant mené dans un secteur reconnu pour la richesse et la fragilité de sa biodiversité, qui comprend plusieurs espèces de mammifères marins.
L’AEIC vient de publier la version provisoire de son rapport d’évaluation environnementale du projet pétrolier et gazier de l’entreprise Equinor, qui a été évalué en vertu de la législation mise en place par les conservateurs de Stephen Harper.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Vendredi, des centaines de militants dans près de 15 pays, dont le Canada, ont manifesté contre les projets d’exploitation, d’exportation et d’importation d’un combustible qui contribue aux incendies, sécheresses et inondations qui s’abattent présentement sur la planète : le gaz « naturel ».
Depuis des années, un énorme travail de marketing et de relations publiques est en branle pour nous le vendre comme une énergie de transition, qui servirait de pont entre le passé pétrolier et un futur où les énergies vertes domineront. Au Québec comme ailleurs dans le monde, nous sommes toutefois de plus en plus nombreux à voir clair dans le jeu de l’industrie, qui tente d’utiliser le gaz pour sauver les meubles.
Si le gouvernement avait donné son aval à Énergie Saguenay de GNL Québec, l’octroi d’un bloc énergétique de 550 mégawatts par Hydro-Québec pour alimenter l’usine de liquéfaction de gaz naturel aurait compromis la réalisation de projets plus verts.
C’est en partie ce que révèle le rapport d’analyse environnementale pour le projet Énergie Saguenay rédigé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, déposé le 30 juin. Le document a été rendu public jeudi, au lendemain de l’annonce du refus du gouvernement de donner le feu vert au projet caressé par GNL Québec au port de Grande-Anse, à La Baie.
Après plusieurs années de tergiversations, le gouvernement du Québec dit non au projet d’implantation d’une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay par GNL Québec qui était évalué à 14 milliards de dollars.
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, vient d’en faire l’annonce lors d’une conférence de presse tenue à Saguenay. Il était accompagné de la ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean et députée de Chicoutimi, Andrée Laforest.
La décision du ministre Charette s’est basée sur les conclusions du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) publiées en mars dernier.
Photo : Bernd Hildebrandt via Pixabay
Le gouvernement du Groenland suspend toute activité d’exploration pétrolière le long de ses côtes pour des raisons environnementales.
Le gouvernement de ce pays constitutif du Royaume du Danemark dont le territoire constitue la plus grande île du monde, en excluant les masses continentales comme l’Arctique et l’Australie, affirme que sa décision est « naturelle », car il prend la crise climatique au sérieux
Le réchauffement climatique et la fonte des glaces pourraient pourtant mettre à découvert de potentielles ressources pétrolières ou minérales qui, si elles sont récupérées, pourraient changer l’avenir du territoire semi-autonome de 57 000 habitants.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Trois nations innues qui s’opposent formellement au projet GNL Québec n’excluent pas de recourir aux tribunaux pour défendre leurs droits ancestraux et bloquer la construction du gazoduc et de l’usine de liquéfaction de gaz naturel. Les promoteurs du projet disent accueillir les « préoccupations » des Premières Nations et ils estiment pouvoir leur démontrer que l’exportation de gaz albertain exploité par fracturation contribuera à la lutte contre la crise climatique.
« Il est clair, net et précis qu’un tel projet ne se fera pas sans notre consentement. Et selon nous, c’est inacceptable que le projet voie le jour chez nous », a souligné lundi au Devoir le vice-chef de Mashteuiatsh, Charles-Édouard Verreault. « Le projet ne verra pas le jour. C’est certain, étant donné que nous avons des droits ancestraux sur ce territoire », a-t-il ajouté, au nom du regroupement de nations innues de Mashteuiatsh, Essipit et Pessamit qui s’opposent à GNL Québec.
L’entreprise albertaine Pieridae Energy reporte sa décision sur le sort qu’elle réservera à son projet d’usine de production de gaz naturel liquéfié Goldboro LNG, en Nouvelle-Écosse. Les groupes écologistes estiment toutefois que le geste signe l’arrêt de mort du projet, qui aurait vu la construction d’un nouveau gazoduc dans plusieurs régions du sud du Québec.
Les promoteurs de Goldboro LNG souhaitent construire dans les Maritimes des installations qui permettraient de produire chaque année cinq millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) destinées à l’exportation par navires vers l’Allemagne.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
GNL Québec pourrait nuire aux objectifs climatiques du Canada et les promoteurs n’ont pas fait la démonstration que leur usine permettra de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C’est le constat que font les experts d’Environnement et Changement climatique Canada dans leur « avis final » sur le projet de liquéfaction de gaz naturel et de terminal d’exportation.
L’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) vient de publier le document produit par les experts du gouvernement fédéral dans le cadre de l’évaluation environnementale du projet de GNL Québec. Ce processus s’ajoute à celui qui a été mené au Québec sous l’égide du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Dans des avis déposés le 11 juin 2021, Pêches et Océans Canada (MPO) ainsi que Parcs Canada expriment de sérieuses réserves quant à la construction d'une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay. Dans les avis finaux qu'ils ont fait parvenir à l'Agence d'évaluation d'impact du Canada (AEIC), les deux ministères doutent des mesures proposées par GNL Québec pour exploiter un tel terminal sans nuire aux mammifères marins, particulièrement au béluga.
Les deux documents font partie d'une série d'avis finaux demandés par l'agence fédérale aux parties concernées. Santé Canada, Ressources naturelles Canada et la Garde Côtière ont aussi émis leurs avis.
Lors de l'évaluation environnementale provinciale, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) avait estimé que le projet représentait plus de risques que d'avantages.
L’agrandissement prévu du pipeline Goldboro-GNL, qui affecterait plusieurs municipalités estriennes, soulève des frustrations et des inquiétudes auprès de la population. Une centaine de manifestants ont marché samedi après-midi du Marché de la gare à la Place de la Cité pour dénoncer les enjeux environnementaux du projet.
« Dans toutes ses sphères, ce projet fera juste nous éloigner encore plus des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 pour cent prévues d’ici 2030 au Canada », déplore Alexandre Ouellet, fondateur et co-porte-parole de Goldboro, parlons-en!, le collectif qui a organisé la manifestation en collaboration avec la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS), la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), la Société Nationale de l’Estrie et Mères au Front.
Le gouvernement du Canada et la compagnie albertaine Pieridae Energy doivent donner l’heure juste au sujet de la de construction possible d’un nouveau gazoduc, qui traverserait l’Estrie, afin d’alimenter une usine de liquéfaction de gaz naturel en Nouvelle-Écosse.
Bien qu’aucun projet de nouveau gazoduc n’ait encore été déposé au gouvernement fédéral, qui a juridiction sur ce type d’infrastructure, la population estrienne doit être informée.
Selon les renseignements obtenus par notre journaliste Coralie Beaumont, la future usine Goldboro LNG, déjà approuvée par le gouvernement néo-écossais, produirait jusqu’à 10 millions $ de tonnes de gaz naturel liquéfié par année, destiné à l’exportation par bateau vers le marché européen, notamment l’Allemagne.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
À l’heure où des manifestations étudiantes de la coalition «Arrêtons GNL» se déroulaient un peu partout contre le projet d’usine de gaz naturel de GNL Québec au Saguenay, un groupe de citoyens latuquois est venu rappeler que l’acceptabilité sociale évoquée à plusieurs reprises par le maire de La Tuque n’est pas acquise.
En début d’après-midi, les citoyens sont allés manifester devant le bureau de La Tuque de la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.
«Il (le maire) vend beaucoup le projet comme étant très prometteur pour Ville de La Tuque en termes d’économie et d’aspect vert, que c’est moins pire le gaz naturel que le mazout et le charbon», déplore Jean-François Fortin-Côté.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le gouvernement a réservé 10 millions dans son dernier budget pour effectuer ces chantiers.
Les deux tiers des puits datent d’avant 1965 et n’ont donc pas été forés durant la ruée vers les gaz de schiste entre 2006 et 2010, selon les renseignements fournis par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles à La Presse Canadienne.
Le plan d’action entrepris à partir de 2018 conclut que « 67 puits nécessitent une analyse plus approfondie en vue d’intervention et/ou de travaux correctifs, peut-on lire dans un courriel. Ces puits font présentement l’objet d’études d’ingénierie afin de bien qualifier la situation et de prioriser les interventions ».
L’usine pourrait voir le jour parce qu’elle serait érigée sur le même site qu’un projet différent, d’une autre entreprise, qui n’a jamais abouti il y a 13 ans, mais qui avait été autorisé
Des défenseurs de l’environnement exhortent Ottawa à se raviser et à ordonner une évaluation environnementale du projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel Goldboro LNG, en Nouvelle-Écosse, affirmant que ne pas le faire est illégal.
[...] Il s’agit d’une « activité désignée » en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact du gouvernement fédéral, qui ne peut donc pas légalement aller de l’avant sans une évaluation d’impact fédérale, rappelle un regroupement d’organisations environnementales canadiennes.
Des groupes écologistes font front commun pour demander à Ottawa d’évaluer un mégaprojet d’exportation de gaz naturel qui passerait par le Québec pour aboutir en Nouvelle-Écosse.
En cas de refus, des écologistes évoquent déjà une poursuite contre le gouvernement fédéral.
Ce collectif d’organismes dont fait partie Greenpeace a écrit au ministre fédéral de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, pour lui demander une évaluation environnementale complète du projet Goldboro LNG.
Le projet vise à construire une usine de liquéfaction de gaz naturel destiné à l’exportation et alimenter l’usine avec un pipeline de gaz de l’Ouest.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Après les groupes environnementaux et les partis d’opposition à Québec, c’est au tour de trois nations innues de s’opposer formellement à la construction du complexe industriel gazier de GNL Québec. Tout en rappelant l’existence de droits ancestraux sur le territoire du projet, elles affirment que celui-ci « porte préjudice aux futures générations », notamment en raison de ses impacts climatiques et des risques pour la biodiversité du Saguenay.
Dans le cadre d’une sortie publique conjointe mercredi, les conseils des Premières Nations innues d’Essipit, de Mashteuiatsh et de Pessamit ont exprimé « un avis fortement défavorable » par rapport au projet Énergie Saguenay, conçu pour faciliter l’exportation de gaz naturel exploité principalement par fracturation, en Alberta.
Photo : Agência Brasil - Petrobras / ABr, via Wikimedia
Le gouvernement Trudeau offre de nouveau son appui à l’industrie pétrolière en milieu marin. Cette fois, il compte financer des projets qui doivent permettre aux entreprises qui exploiteront les gisements en mer de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon Ottawa, cet investissement public de 24,4 millions de dollars s’inscrit dans l’objectif d’atteindre la « carboneutralité » d’ici 2050.
[...] La liste des projets soutenus par Ottawa permet aussi de constater que le gouvernement Trudeau a prévu du financement pour des projets de ExxonMobil, Husky Energy et Suncor, trois entreprises importantes de l’industrie pétrolière, notamment dans les secteurs extracôtier et des sables bitumineux. ExxonMobil et Husky, deux entreprises qui ont connu des déversements pétroliers au large des côtes de Terre-Neuve en 2018, ont par exemple reçu l’an dernier les autorisations nécessaires du gouvernement fédéral pour mener 10 nouveaux forages d’ici 2027.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le gouvernement du Québec évalue qu’il existe 775 puits pétroliers et gaziers abandonnés dans la province, dont le tiers est toujours à localiser. Près d’une centaine de puits nécessitent par ailleurs des travaux de sécurisation, précise le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, dans un rapport publié jeudi. Le gouvernement a d’ailleurs prévu d’y consacrer 10 millions de dollars cette année.
Depuis 1860, un total de 907 puits pétroliers et gaziers ont été forés dans différentes régions du Québec. Le gouvernement du Québec est aujourd’hui responsable de retrouver plus de 775 d’entre eux, qui ont été abandonnés au fil des décennies par les entreprises qui les avaient forés.
Source : Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec
Les projets d’exploration pétrolière et gazière lancés au Québec au cours des dernières années n’ont jamais démontré leur potentiel commercial, mais ils risquent de coûter cher à l’État québécois. L’entreprise albertaine Pieridae Energy réclame 32 millions de dollars de dédommagement en raison du blocage d’un projet pétrolier situé près d’un secteur résidentiel de Gaspé. Trois autres actions en justice déposées par des acteurs de l’industrie pourraient aussi coûter des millions de dollars au gouvernement.
Pieridae Energy a fait l’acquisition de l’entreprise québécoise Pétrolia en 2017. C’est aussi elle qui veut construire une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) en Nouvelle-Écosse, un projet qui devrait nécessiter la construction d’un nouveau gazoduc d’exportation dans le sud du Québec, comme le rapportait Le Devoir mardi.
La construction d’une usine de liquéfaction de gaz naturel albertain en Nouvelle-Écosse devrait aussi nécessiter la construction d’un gazoduc qui traverserait plusieurs municipalités du sud du Québec, selon ce qui se dégage des informations colligées par Le Devoir. La décision d’autoriser un tel projet revient au gouvernement fédéral. Ce dernier vient d’ailleurs de signer un « partenariat énergétique » avec l’Allemagne, un pays qui serait l’acheteur du gaz exporté à partir des Maritimes.
L’entreprise albertaine Pieridae Energy développe actuellement un projet d’usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL) nommé « Goldboro LNG », situé en Nouvelle-Écosse. Les promoteurs souhaitent y construire une première phase qui permettrait de produire chaque année cinq millions de tonnes de GNL destiné à l’exportation, par navires, vers l’Allemagne.
Un groupe de citoyens de Bécancour s’inquiète des activités de lobbyisme de l’entreprise Ressources Utica. Les mandats déclarés au registre des lobbyistes comprennent des représentations auprès du gouvernement provincial en lien avec des projets de géothermie et de gaz naturel que l’entreprise qualifie de carboneutre.
Le Comité de citoyens responsables de Bécancour est préoccupé notamment de voir que l’entreprise souhaite apporter des modifications à la Loi sur l’exploitation des hydrocarbures qui pourraient éventuellement ouvrir la porte à l’exploitation du gaz de schiste à Bécancour.
« Ces gens-là ont acheté des compagnies, ils ont l’intention, j’imagine, de faire des profits avec ou d’obtenir des subventions », affirme Nicole Racine, porte-parole pour le Comité de citoyens responsables de Bécancour.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, la question du gaz de schiste a refait surface alors qu’un représentant du Comité de citoyens responsables de Bécancour, Yves Mailhot, a sensibilisé les élus sur un possible projet dans le parc industriel.
[...] Celui-ci a évoqué un projet-pilote de production de gaz naturel carboneutre de la compagnie Ressources Utica. «On sait très bien qu’il n’y a pas de gaz naturel, qu’en dessous de notre sous-sol ici, c’est du gaz de schiste et qu’on ne peut pas l’exploiter en mettant uniquement un tuyau dans la terre et qui sort comme d’habitude. Il faut trouver toutes sortes de moyens d’aller fracturer et stimuler le sol», a-t-il soulevé.
Carte : Office National de l'Énergie
Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) vient à la rescousse d’un organisme environnemental visé par une «tentative de bâillon» d’une pétrolière albertaine.
L’entreprise Pieridae Energy menace de poursuivre l’organisme Environnement Vert Plus et son porte-parole, Pascal Bergeron, pour avoir diffusé de l’information qu’elle juge confidentielle, concernant le projet Goldboro: un projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel en Nouvelle-Écosse relié par un pipeline qui franchirait le territoire québécois.
Les avocats partenaires du CQDE ont fait savoir vendredi qu’ils mettent en demeure à leur tour la compagnie albertaine pour que cesse immédiatement toute tentative de limiter la liberté d’expression de leurs clients.
Photo : Bob Wick
À rebours de la lutte contre le réchauffement climatique, les subventions aux énergies fossiles sont reparties à la hausse dans de nombreux pays, tandis que les prix du carbone restent « bien inférieurs » au coût réel des émissions de CO2 pour la planète, pointe l’OCDE mardi.
Le soutien public aux combustibles fossiles, surtout au pétrole, a crû de 5 % en 2019, à 178 milliards de dollars, dans cinquante pays de l’OCDE, du G20 et du Partenariat oriental de l’Union européenne (six pays d’Europe centrale du Caucase).
Ce rebond inverse la tendance à la baisse entamée cinq ans auparavant et semble se confirmer pour 2020.
Photo : eryn.rickard via Wikimedia (CC BY 2.0)
Les unes après les autres, les compagnies pétrolières et gazières s’engagent à atteindre la carboneutralité, généralement d’ici 2050. Essayent-elles de s’acheter une réputation verte ou pourraient-elles vraiment le faire? Toutes les promesses ne se valent pas, selon plusieurs spécialistes environnementaux.
Le Canada en retard
Rien que sur la question de l’engagement, les pétrolières canadiennes sont à la traîne. Toutes les grandes compagnies européennes ont inscrit la carboneutralité dans leurs objectifs. Au Canada, seules deux des quatre plus importantes entreprises l’ont fait : Cenovus et Canadian Natural Resources.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Ça sent le début de la fin pour Énergie Saguenay, anciennement connu sous le nom de GNL Québec.
Après le rapport critique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), je ne vois pas comment le gouvernement caquiste pourrait approuver ce mégaprojet de gazoduc et d’usine pour ensuite le liquéfier et l’exporter par bateau en Europe et en Asie.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait fixé trois conditions : le projet devait favoriser la transition énergétique, contribuer à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et être accepté par la population.
Aucune d’entre elles n’est remplie, conclut le BAPE.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) émet d’importantes réserves sur le projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel Énergie Saguenay. « La balle est maintenant dans le camp du promoteur » s'il veut obtenir le feu vert du gouvernement, affirme le ministre de l'Environnement, Benoit Charette.
Le complexe industriel que souhaite construire GNL Québec, renommée Symbio Infrastructure en février, sur les rives de la rivière Saguenay, dans l'arrondissement La Baie, servirait à exporter du gaz fossile de l'Ouest canadien sur les marchés asiatiques et européens.
Le BAPE remet fortement en doute l'affirmation du promoteur du projet voulant que cette usine contribue à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
Carte : Office National de l'Énergie
Une gazière veut faire passer 800 millions de pieds cubes de gaz par jour à travers Montréal pour l'exporter vers l'Allemagne, et demande près d’un milliard de dollars d’aide à Ottawa pour y arriver.
La compagnie albertaine Pieridae veut construire un port et un complexe de liquéfaction du gaz naturel à Goldboro, près de Halifax, pour alimenter l’entreprise énergétique allemande Uniper Global Commodities.
[...] Toutefois, «l’actuel gazoduc est utilisé au maximum de sa capacité, donc ça implique la construction d’un nouveau gazoduc», souligne le président de la Fondation Coule pas chez nous, l’écologiste Pascal Bergeron.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
La construction d’un gazoduc et d’une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay entraînerait un manque à gagner de 1,5 milliard de dollars pour Hydro-Québec et une hausse de tarifs de 2,5 % pour les clients de la société d’État, dénonce une coalition de groupes environnementaux et citoyens.
Ces deux composantes du projet GNL Québec, renommé Symbio Infrastructure en février, consommeraient ensemble quelque 6 térawattheures (TWh) ; ils devraient entrer en activité en 2027, au moment où Hydro-Québec prévoit avoir besoin de nouveaux approvisionnements en énergie.
Photo : Énergir
Le gouvernement Legault a décidé de financer la construction d’un nouveau tronçon de gazoduc de l’entreprise Énergir, une mesure qui s’inscrirait dans une perspective de « transition énergétique ». Des experts consultés par Le Devoir critiquent toutefois ce financement public, qui servira à alimenter un parc industriel avec du gaz naturel exploité principalement par fracturation.
Le gouvernement vient d’accorder 10,6 millions de dollars au plus important distributeur de gaz naturel du Québec afin de construire au cours des prochains mois un gazoduc de 15 kilomètres qui alimentera le parc industriel de Richmond, en Estrie. Puisque le coût total du projet est de 11,7 millions de dollars, Québec paiera donc plus de 90 % de la facture. La part d’Énergir s’élève à 841 000 $.
Source : Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, Québec
Devant le tribunal, lundi, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a maintenu sa position dans le dossier du puits Galt no 6, près de Gaspé.
En octobre dernier, le ministre Julien a refusé d'accorder une autorisation de forage à la firme Gaspé Énergies, qui conteste cette décision.
Gaspé Énergies demande aussi à la Cour du Québec d’invalider l’article 23 du Règlement sur l’exploration, la production et le stockage d’hydrocarbures en milieu terrestre.
C'est aujourd'hui et pour les prochains jours que la cause qui oppose l'entreprise Gaspé Énergies au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles est entendue, à Québec. L'entreprise conteste un refus d'autorisation de forage dans le gisement Galt. Elle demande également d'invalider un article du Règlement sur les activités d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures en milieu terrestre. Le Centre québécois du droit de l'environnement a demandé le droit d'intervenir durant cette cause. Pour mieux comprendre, on reçoit la directrice générale du centre, Geneviève Paul.
Photo : CDPQ
Les principaux investissements boursiers détenus par la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le secteur pétrolier et gazier ont connu leur pire année depuis 2011, selon la coalition Sortons la Caisse du carbone, qui estime les pertes à 2,4 milliards de dollars.
Chaque année, le regroupement d’organismes environnementaux, de syndicats et d’autres groupes de citoyens, dont la Fondation Suzuki et Greenpeace Canada, évalue le rendement des 50 principaux investissements boursiers de la Caisse dans les énergies fossiles (appelés Carbone 50 CDPQ). La dernière année a été la pire en 10 ans, avec une chute de leur valeur de presque 32 %, ou 2,4 milliards de dollars.
Même s’il assure qu’il n’a pas l’intention d’autoriser des projets de forages pétroliers dans le golfe du Saint-Laurent, le gouvernement Legault ne peut pas simplement abolir les permis d’exploration en vigueur, a admis mercredi le ministre de l’Environnement Benoit Charette. Pour ce faire, Québec devrait « négocier » avec l’entreprise albertaine qui détient ses permis, une opération qui pourrait coûter des millions de dollars à l’État québécois.
Le Devoir révélait lundi qu’une entreprise inconnue au Québec et contrôlée par deux entreprises albertaines détient toujours huit permis d’exploration pétrolière dans la portion québécoise du golfe du Saint-Laurent. Ces permis couvrent une superficie de plus de 1500 km2 et ils sont situés à l’est de l’île d’Anticosti, notamment à la limite d’une zone protégée pour la richesse de sa biodiversité.
Une entreprise albertaine inconnue ici croit au potentiel d’exploitation pétrolière dans la portion québécoise du golfe du Saint-Laurent, a appris Le Devoir. Elle détient d’ailleurs des permis d’exploration qui couvrent une superficie totale de plus de 1500 km2, dont un secteur protégé en raison de la richesse de sa biodiversité marine. Et même s’il existe présentement un moratoire sur ce genre de projet, Ottawa et Québec n’ont jamais pris d’engagement en faveur d’une interdiction définitive.
[...] Une entreprise, inscrite au Québec comme « 9161-7795 Québec inc. », contrôlée par deux sociétés albertaines et associée à l’entreprise Sky Hunter Exploration, y détient toujours huit permis d’exploration pétrolière et gazière. Ces permis totalisent 1507 km2, soit trois fois la superficie des permis d’Old Harry. Ils sont situés à l’est de l’île d’Anticosti, dans trois zones distinctes au large de la Basse-Côte-Nord.
Au moment où débute la « décennie des océans » décrétée par les Nations unies, le gouvernement Trudeau multiplie les initiatives pour favoriser l’exploitation pétrolière en milieu marin, au large de Terre-Neuve. Il vient d’ailleurs d’autoriser 40 forages exploratoires dans une région maritime reconnue par l’ONU pour son importance écologique et biologique. Ottawa a aussi choisi d’accélérer l’approbation des futurs projets en abolissant le processus d’évaluation environnementale qui était jusqu’ici en vigueur.
Justin Trudeau annonçait récemment une contribution canadienne de 55 millions de dollars pour la protection de la biodiversité dans le monde, dans le cadre du « One Planet Summit pour la biodiversité ». Le même jour, son gouvernement autorisait les entreprises BHP Canada, Chevron et Equinor à réaliser trois campagnes distinctes de forages en eaux profondes.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Voulez-vous payer pour que notre énergie verte d’Hydro-Québec serve à polluer la planète ?
C’est ce qui arrivera si le complexe industriel de gaz naturel liquéfié GNL Québec va de l’avant au Saguenay.
Choisir nos priorités
Hydro-Québec devrait alors fournir à GNL Québec 4,6 TWh d’électricité par année, soit l’équivalent de la consommation de plus de 230 000 foyers.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
L’étude de l’Université McGill conclut qu’actuellement, ces puits seraient aux dixième et onzième rangs des principales sources d’émissions de méthane causées par les activités humaines dans les deux pays.
Le méthane contribue davantage au réchauffement de la planète que le dioxyde de carbone.
Mary Kang, auteure en chef de l’étude et professeure adjointe au Département de génie civil de l’Université McGill, signale qu’il est difficile d’estimer le volume total des émissions de méthane attribuables aux puits abandonnés en raison du manque d’information sur le nombre de puits et sur les quantités de méthane qu’ils laissent échapper, selon qu’ils aient été bien obturés ou non. De nombreuses compagnies n’existent plus, ce qui complique la recherche d’information sur les puits.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Des groupes environnementaux appuyés par le Parti québécois et Québec solidaire ont déposé mardi matin une pétition de 110 000 noms en opposition au projet GNL Québec. Ils exigent le rejet du projet et demandent au gouvernement de fermer la porte à tout financement public pour l’usine gazière, ce que le premier ministre François Legault a confirmé mardi.
« Le gouvernement doit rejeter ce projet, qui serait un désastre pour le climat et pour lequel il n’y a pas d’acceptabilité sociale », a résumé le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, en prenant la parole devant l’Assemblée nationale, à Québec.
Le mégaprojet d’exportation de gaz naturel de GNL Québec ne se réalisera probablement jamais, en raison de l’opposition très forte au Québec. C’est ce qu’affirme la principale association mondiale de promotion du gaz naturel liquéfié, dans un rapport qui fait notamment le point sur le point sur le développement de cette filière au Canada.
L’Union internationale du gaz (IGU) compte 160 membres, essentiellement des associations et des entreprises qui représentent 95 % de tout le marché mondial du gaz. [...]
Or, dans son « 2020 World LNG Report », l’organisation conclut sans détour que le projet de 14 milliards de dollars (10 milliards pour l’usine de liquéfaction et 4 milliards pour le gazoduc de 780 kilomètres) risque fort de ne jamais être construit.
Les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique générées par l’usine de liquéfaction de GNL Québec pourraient entraîner des « dommages » environnementaux évalués à plus de 1,6 milliard de dollars. Les promoteurs promettent d’annuler ces impacts grâce à la compensation des émissions. Le ministère de l’Environnement n’a toutefois pas encore obtenu le plan précis de l’entreprise pour respecter cet engagement, pris sur une base volontaire.
L’évaluation financière des « dommages » climatiques potentiels du projet réalisée par GNL Québec se limite aux activités dans la province. Mais uniquement pour cette portion, on évalue que, sur une période d’un peu plus de 30 ans, les « coûts » pour la société québécoise liés à la « pollution atmosphérique » pourraient atteindre 419 millions de dollars. À cela s’ajoutent des impacts en matière de bouleversements climatiques estimés à 1,244 milliard de dollars, en raison des émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par l’usine.
Un nouveau rapport de la Régie de l’énergie prévoit que si le Canada renforce ses politiques climatiques pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre (GES), ni l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain ni le nouveau pipeline Keystone XL ne seront nécessaires.
Les groupes environnementaux saluent ce rapport qui vient étayer leur thèse selon laquelle l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, qui relie Edmonton à Burnaby, en Colombie-Britannique, devrait être stoppée immédiatement.
Image : Radio-Canada
Le géant pétrolier Exxon a su dès les années 70 que ses produits pouvaient nuire au climat de la planète. Malgré cela, pendant des décennies, il a semé le doute dans le débat sur les changements climatiques et tenté de bloquer ou de retarder des mesures pour s'attaquer au problème. Une stratégie qui a aussi été employée au Canada, a découvert Enquête.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Le projet Énergie Saguenay pourrait entraîner le Québec et le Canada au cœur d’un conflit géopolitique mondial, croit l’ingénieur-chercheur de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) Romain Chesnaux
[...] « La vraie mission de GNL est de permettre aux États-Unis de vendre son gaz à l’Union européenne et de concurrencer les producteurs de gaz russes », a-t-il exposé, dans une allocution soutenue par une présentation visuelle.
Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) auquel adhère Environnement Mauricie, recommande au gouvernement de ne pas aller de l’avant avec le projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay et de plutôt miser sur une transition verte. C’est la conclusion de son mémoire présenté au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) cette semaine.
Le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) demande que soit reportée l’évaluation du projet Énergie Saguenay afin de permettre aux études scientifiques de déterminer précisément l’ampleur des impacts du bruit sur le béluga du Saint-Laurent.
Le président de l’organisme, Robert Michaud, a présenté un mémoire mardi après-midi dans le cadre de la deuxième portion des audiences du BAPEBureau d'audiences publiques sur l'environnement sur GNL Québec, tenues de façon virtuelle. Il a proposé la création d’une « aire marine tranquille » dans le Saguenay pour protéger les bélugas du bruit sous-marin en leur permettant d’aller s’y réfugier.
L’organisme estime que le bruit constitue la principale menace pour la survie de l’espèce et s’inquiète du fait qu’un projet comme celui de GNL Québec pourrait faire doubler le trafic maritime.
Pour alimenter le complexe de liquéfaction de GNL Québec durant l’exploitation de l’usine, il faudrait forer au moins 16 000 puits de gaz naturel dans l’Ouest canadien, essentiellement par fracturation. C’est ce qu’a fait valoir lundi le spécialiste en géologie Marc Durand, au début de la deuxième partie des travaux du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui est consacrée à la présentation de mémoires sur le projet.
Si le gouvernement donne le feu vert au projet d’usine de liquéfaction de GNL Québec, il encouragera l’exploitation gazière par fracturation, alors que cette industrie est « nuisible » à la santé humaine et à l’environnement. C’est ce qu’affirme l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) dans le mémoire déposé en vue des audiences du BAPE sur le projet Énergie Saguenay. Elles reprennent lundi avec une participation record, l’organisme ayant reçu plus de 3000 mémoires.
Le projet générerait à lui seul de 19 à 43 % des émissions annuelles de GES du Québec
Le projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel Énergie Saguenay engendrerait au moins 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), affirme un chercheur. C’est plus du double des 7 millions de tonnes avancées par le promoteur GNL Québec.
Les prétentions de GNL Québec font fi de la science et du génie géologique, soutient le docteur ingénieur en géologie et géotechnique Marc Durand.
Photo : Fishermen and Friends of the Sea (FFOS)
Un pétrolier vénézuélien endommagé menace de déverser 1,3 million de barils de brut qu’il contient dans les eaux qui séparent le Venezuela et Trinité-et-Tobago, affirment l’opposition vénézuélienne et des responsables du secteur pétrolier, qui redoutent une « catastrophe environnementale ».
Le Nabarima est ancré dans le golfe de Paria, entre les côtes vénézuéliennes et celles de Trinité-et-Tobago, depuis plusieurs mois. Sur une vidéo datée du 16 octobre et diffusée par l’ONG Fishermen and Friends of the Sea, on peut voir le Nabarima, un navire destiné au stockage d’hydrocarbures de 264 m de long, fortement incliné.
Photo : Agência Brasil - Petrobras / ABr, via Wikimedia
C’est un groupe de travail contrôlé par des proches de l’industrie pétrolière qui formulera les « recommandations » sur les façons de dépenser les 320 millions $ de fonds publics accordés par le gouvernement Trudeau pour soutenir « les travailleurs » du secteur extracôtiers de Terre-Neuve-et-Labrador.
Photo : JoachimKohlerBremen via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Des associations collégiales et universitaires représentant plus de 165 000 étudiants ont décidé de lancer une campagne d’opposition à GNL Québec. Elles jugent que ce projet d’usine aggravera la crise climatique et que ce sont les jeunes qui en paieront le prix. Les associations appellent donc leurs membres à participer au BAPE, qui dit faire face à une « très forte participation » en vue de la reprise des audiences publiques sur le plus gros projet industriel de l’histoire du Québec.
Le président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui étudie le projet GNL Québec a refusé lundi de dire s’il tiendra compte des émissions de gaz à effet de serre imputables à l’exploitation du gaz naturel de l’Ouest canadien qui serait liquéfié au Saguenay. Celui-ci proviendrait de l’Alberta, essentiellement de gisements exploités par fracturation hydraulique. Cette première soirée d’audiences a par ailleurs largement donné la parole au promoteur, en l’absence de représentants de plusieurs ministères pourtant impliqués dans l’analyse du projet.
Le gouvernement Legault rejette l’idée d’un moratoire sur la hausse du trafic maritime commercial sur le Saguenay. Des chercheurs qui pilotent une étude financée par le gouvernement réclament pourtant une telle mesure après avoir découvert que les bélugas, qui sont vulnérables à la pollution sonore, sont très nombreux à fréquenter ce secteur de leur habitat.
Des entrepreneurs et des commerçants du secteur touristique de L'Anse-Saint-Jean unissent leurs voix pour s'opposer au projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel de GNL Québec au Saguenay. Les impacts de l'augmentation du transport maritime leur fait craindre le pire pour leur industrie.
Des entreprises comme Fjord en kayak craignent que l'augmentation du trafic maritime lié au projet de GNL ait des conséquences dramatiques pour l'industrie touristique.
Dans une lettre envoyée au premier ministre Justin Trudeau et à certains de ses ministres, des économistes et des experts en politique des ressources naturelles estiment qu’une réévaluation de la rentabilité du projet d’agrandissement du pipeline Trans Mountain doit être faite à la lumière de la baisse de la demande de pétrole dans le monde.
Les coûts de construction estimés du projet d’expansion de l’oléoduc, racheté par le gouvernement fédéral en mai 2018, sont passés de 7,4 milliards à 12,6 milliards de dollars au cours de la dernière année.
Photo : Hillebrand Steve, USFWS (CC0)
Le gouvernement du Québec cherche toujours à localiser au moins 244 puits pétroliers et gaziers qui ont été forés dans les basses terres du Saint-Laurent au fil des décennies, a appris Le Devoir. Mais on sait déjà que plusieurs de ceux qui ont été retrouvés laissent fuir des hydrocarbures, sans compter certains des puits de gaz de schiste. Et selon des écologistes qui ont mené des inspections sur le terrain, les autorités ne prennent pas encore la pleine mesure de l’héritage toxique dont le Québec a aujourd’hui la charge.
En un peu plus d’un siècle, pas moins de 960 puits d’exploration pétrolière et gazière ont été forés au Québec. De ce nombre, 790 sont aujourd’hui inscrits comme étant « inactifs », et donc fermés de façon définitive. La plupart ont été abandonnés par les entreprises qui avaient foré les puits, et la quasi-totalité de celles-ci n’existe tout simplement plus.
Aucun puits de gaz de schiste n’a été foré au Québec depuis 10 ans, mais l’industrie est toujours bien présente. Des citoyens qui ont vécu un cauchemar à l’époque craignent d’ailleurs le retour des forages, au moment où des entreprises pressent le gouvernement d’autoriser des projets dans la vallée du Saint-Laurent, recouverte de 12 500 km2 de permis d’exploration.
Rolland Larin demeure sur une rue paisible du petit village de Saint-Louis, en Montérégie. C’est lui-même qui a construit sa maison il y a de cela 40 ans. Son terrain, qui compte plusieurs arbres matures, est tenu de façon impeccable. Il y coulait d’ailleurs des jours agréables avec sa femme jusqu’à ce que les entreprises Gastem et Canadian Forest Oil décident de forer un puits de gaz de schiste à une centaine de mètres de sa maison, tout juste au-delà de sa haie de cèdres.
Photo : Howl Arts Collective via Flickr (CC BY 2.0) (recadrée)
Un nouveau rapport de la Commission de coopération environnementale (CCE) révèle que des substances toxiques provenant des sites d'exploitation de sables bitumineux, dans le nord de l'Alberta, finissent par aboutir dans la nappe phréatique.
Le rapport de la CCE vient confirmer des craintes de groupes autochtones de la région de Fort McMurray, qui s'inquiètent de l'impact de l'industrie sur les cours d'eau, dont ils dépendent, car ils en tirent du poisson et d'autres produits de la pêche.
Photo : U.S. Fish & Wildlife Service
L'administration de Donald Trump a approuvé lundi un programme ouvrant la voie à des forages pétroliers et gaziers dans la plus grande zone naturelle protégée du pays, en Alaska, où vivent des ours polaires.
La vente de concessions pétrolières dans le refuge national de la faune arctique pourrait commencer « dès la fin de l’année », a précisé le secrétaire de l’Intérieur David Bernhardt au Wall Street Journal.
Le programme de forage concerne une zone côtière d’environ 70 000 kilomètres carrés, soit la taille de l’Irlande, longeant l’océan Arctique dans la plus grande zone naturelle protégée du pays, où vivent des ours polaires et des caribous.
Photo : NAC via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Des militants de Greenpeace qu se trouvaient à bord de l'Esperanza ont détecté une importante fuite de méthane dans la zone d'activités économiques britannique de la Mer du Nord. A l'aide d'un véhicule sous-marin télécommandé, ils ont en effet pu filmer deux cratères émettant du méthane à environ 100 mètres de profondeur, indique l'organisation écologique vendredi dans un communiqué.
Les cratères ont, selon Greenpeace, un diamètre variant de 15 à 50 mètres et une profondeur de 9 à 20 mètres. La fuite s'est produite quand une poche de gaz a été percée lors de travaux de forage effectués pour le compte de Mobil North Sea (actuellement Exxon Mobil) en 1990. Du méthane s'échappe toujours depuis lors. Ce gaz est 28 fois plus puissant que le dioxide de carbone, rappelle l'organisation.
Photos : via @hugoclement sur Twitter
Le navire pétrolier japonais MV Wakashio s’est cassé en deux, trois semaines après avoir échoué sur un récif de l’île Maurice, où il a déversé entre 800 et 1000 tonnes de mazout dans les eaux turquoise de cette destination touristique de l’océan Indien.
« Il a été confirmé le 15 août que le navire s’était cassé en deux », a annoncé dimanche l’armateur japonais, Mitsui OSK Lines, dans un communiqué, précisant que l’information émanait du propriétaire, Nagashiki Shipping.
Un navire japonais s’est échoué fin juillet au large de l’île, déversant des nappes d’hydrocarbures sur les côtes. Paris a envoyé des renforts matériels via la Réunion tandis que les habitants tentent de sauver leur lagon.
« Nous avons essayé de placer un barrage de confinement autour du navire, mais cela fonctionne mal en raison des fortes vagues. » Le porte-parole de Mitsui O.S.K. Lines, la société japonaise qui exploite le vraquier Wakashio, qui s’est échoué le 25 juillet à quelques centaines de mètres de Pointe d’Esny, au sud-est de l’île Maurice, a reconnu samedi son impuissance.
Des efforts désespérés pour éviter une catastrophe écologique dans les eaux cristallines de l'île Maurice étaient encore en cours samedi, avec le secours de la France, après qu'un pétrolier contenant 4000 tonnes de carburant s'est échoué dans cette zone maritime protégée.
Désarmé, le premier ministre mauricien Pravind Jugnauth a demandé une aide d'urgence à la France, avouant que la petite nation de l'océan Indien n'avait pas les moyens matériels ou techniques de faire face à ce qui pourrait être une tragédie environnementale.
Photo : Howl Arts Collective via Flickr (CC BY 2.0) (recadrée)
L’accord signé le 7 juillet dernier, dont une copie a été obtenue par La Presse Canadienne, démontre que le budget du programme fédéral-provincial a été réduit de 25 %, de 58 millions l’année dernière à 44 millions cette année. Il était de 60 millions en 2018.
Aucune étude n’est prévue dans les environs du principal affluent de la rivière Athabasca, dans les zones humides ou parmi les populations de poissons et d’insectes.
Cela signifie que le programme ne financera pas la surveillance en aval des sables bitumineux, même si la province examine des propositions visant à permettre à l’eau des bassins de résidus des sables bitumineux d’être rejetée dans la rivière.
La Deutsche Bank a rejoint une liste de plus en plus longue de prêteurs et d’assureurs européens qui ne désirent plus soutenir de nouveaux projets de sables bitumineux.
La banque allemande, établie à Francfort, a précisé que sa nouvelle politique en matière de combustibles fossiles lui interdirait également d’investir dans des projets utilisant la fracturation hydraulique dans les pays où l’approvisionnement en eau est limité et tous les nouveaux projets pétroliers et gaziers de la région arctique.
Elle a expliqué que son interdiction du financement des sables bitumineux, en vigueur immédiatement, viserait l’exploration, la production, le transport ou le traitement, y compris apparemment les oléoducs et les usines de valorisation ou les raffineries.
Source: GHGSat – Copernicus
De plus en plus de publications d’études scientifiques dévoilent de larges fuites de méthane lors de la production, le transport et la combustion du gaz de schiste aux USA, au point que de nombreuses villes américaines ont interdit, pour des raisons climatiques, l’utilisation du gaz naturel pour le chauffage et la cuisine.
En 2018, les premières mesures avaient été révélées par l’Environmental Defense Fund (EDF) et l’université de Harvard. Elles avaient révélé des émissions 60% plus élevées que les mesures des exploitants gaziers et du gouvernement Trump via son agence environnementale “Environmental Protection Agency” (EPA).
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Au moment où le gouvernement Trudeau s’associe à une démarche menée aux Nations unies et s’engage à protéger 30 % des milieux marins du Canada d’ici 2030, il évalue un projet de forages pétroliers dans une zone protégée pour respecter ses engagements internationaux de conservation des océans. Disant s’appuyer sur la « science », Ottawa juge que cette recherche d’énergie fossile peut être compatible avec la préservation des écosystèmes.
Photo : Pline via Wikimedia (CC BY-SA 3.0)
L’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Asie ne réduira pas les émissions globales de gaz à effet de serre, selon un rapport écrit par un ancien géoscientifique du gouvernement canadien.
David Hughes a travaillé 32 ans pour la Commission géologique du Canada. Il soutient que l’exportation de GNLgaz naturel liquéfié va empirer le réchauffement climatique dans les prochaines décennies.
Photo : Bob Wick
La crise provoquée par la pandémie de la COVID-19 a eu pour effet de réduire temporairement la demande pour le pétrole. Mais une fois l’onde de choc passée, l’appétit pour cette ressource fossile devrait repartir à la hausse, faute de plan ambitieux pour réduire notre dépendance à l’or noir, y compris au Canada. Les experts consultés par Le Devoir jugent toutefois qu’il est primordial de s’y attaquer, afin de limiter les bouleversements du climat.
L’image était forte. En avril, près des côtes de la Californie, plusieurs dizaines de pétroliers étaient à l’arrêt, stockant en mer des millions de barils de pétrole qui n’étaient plus nécessaires dans l’immédiat, en raison des impacts de la crise de la COVID-19. Un scénario qui s’est reproduit dans d’autres régions côtières du monde et qui persiste, avec au moins 150 millions de barils actuellement en attente sur des navires. Sans compter tout le pétrole stocker sur la terre ferme.
Une entreprise énergétique de Calgary en faillite laisse en Colombie-Britannique des centaines de puits de pétrole et de gaz, doublant le nombre de puits orphelins dans la province.
En comptant les 401 puits renoncés par la compagnie Ranch Energy, le nombre de puits orphelins grimpe à 770 dans la province, selon la Commission du pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique.
Il y a cinq ans, ce nombre était de 45.
Le plus important lobby pétrolier et gazier au Canada vient de lancer des démarches afin de convaincre le gouvernement Legault de prendre des mesures pour « soutenir » la relance de l’industrie des énergies fossiles dans le contexte de sortie de la crise de la COVID-19, a constaté Le Devoir. Le projet GNL Québec est d’ailleurs cité en exemple par l’organisation, qui représente les principaux producteurs de l’Ouest du pays.
Déjà très active auprès du gouvernement fédéral depuis le début de la pandémie, l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) a inscrit, en date du 26 mai, un mandat de lobbying au registre québécois des lobbyistes. Les démarches des trois lobbyistes inscrits, dont le président de l’ACPP, Tim McMillan, ciblent directement le cabinet du premier ministre François Legault.
Images : ESA Copernicus Sentinel-2
Les autorités russes n'ont toujours pas réussi à stopper la progression de la marée noire dans la rivière de l’Ambarnaïa située dans l'Arctique russe après la fuite d'un réservoir de diesel d'une centrale thermique dans la zone. Pire : les 20 000 tonnes d'hydrocarbures commencent à se déverser dans un grand lac d'eau douce proche de l'Océan Arctique. La fonte du permafrost, liée au réchauffement climatique, serait responsable de l'accident.
La catastrophe écologique se poursuit dans l’Arctique russe. Le 29 mai, un des réservoirs de diesel d’une des centrales thermiques du géant minier Norilsk Nickel s’est effondré dans la rivière de l’Ambarnaïa située dans l’Arctique Russe. Près de 20 000 tonnes d’hydrocarbures se sont déversées dans la rivière. Le 5 juin, les autorités russes avaient d’abord affirmé avoir stoppé la progression de la marée noire avant de reconnaître, trois jours plus tard, que les polluants n’avaient finalement pas encore été contenus.
La Russie a dit avoir stoppé vendredi la progression de plus de 20 000 tonnes d'hydrocarbures qui se sont déversés notamment dans une rivière de l'Arctique russe. C'est la pire catastrophe écologique du genre dans cette région, et elle est visible de l'espace.
[...] Le 29 mai, l'un des réservoirs de diesel d'une centrale thermique appartenant à une filiale du géant minier Norilsk Nickel s'est effondré, provoquant une fuite de 15 000 tonnes d'hydrocarbures dans le cours d'eau voisin et de 6000 tonnes sur le terrain environnant.
Selon Norilsk Nickel, le réservoir a été endommagé quand les piliers enfoncés dans le pergélisol qui le soutenaient « depuis 30 ans » ont commencé à s'enfoncer, un accident qui pourrait être attribué à la fonte du sol gelé due au changement climatique.
Photo : Agência Brasil - Petrobras / ABr, via Wikimedia
Dans un geste très attendu par l’industrie pétrolière, le gouvernement Trudeau a annoncé jeudi matin qu’il exempte tous les forages exploratoires réalisés en milieu marin, au large de Terre-Neuve, du processus d’évaluation environnementale qui était jusqu’ici en vigueur. Ottawa, qui veut ainsi accélérer la réalisation des projets, souligne que la relance économique passe par un secteur pétrolier « fort, résilient et novateur ».
« Le secteur pétrolier extracôtier de Terre-Neuve-et-Labrador assure la prospérité économique de la province et du reste du Canada, procurant des milliers de bons emplois. Cette industrie démontre une ingéniosité et un esprit d’innovation qui font d’elle un élément important de notre avenir fondé sur la croissance propre. C’est pourquoi le gouvernement fédéral est si déterminé à maintenir la compétitivité de ce secteur à l’échelle mondiale », déclaré le ministre des Ressources naturelles du Canada, Seamus O’Regan, par voie de communiqué.
Plus de la moitié de la capacité de production d’énergie renouvelable ajoutée l’an dernier était moins chère que toute autre option offerte du côté des carburants fossiles. Et ce qu’il y a de plus beau, c’est que la diminution rapide des prix de l’énergie solaire et éolienne n’est pas près de s’arrêter et qu’il y a là une occasion en or de stimuler l’économie tout en faisant du bien à l’environnement.
En 2019, 56 % de la nouvelle production industrielle d’énergie renouvelable avait un coût inférieur à l’électricité qu’aurait produite n’importe quel carburant fossile, y compris le moins cher de tous : le charbon, a rapporté mardi l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA en anglais), une organisation intergouvernementale comptant 161 pays membres.
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L’Agence albertaine de réglementation de l’énergie (AER) a annoncé mercredi qu’elle suspendait un large éventail d’exigences en surveillance environnementale pour l'ensemble du secteur énergétique de la province.
Les décisions ont été publiées en ligne sur le site web de l’organisme. Les suspensions incluent tous les opérateurs conventionnels de l'industrie pétrolière et gazière ainsi que toutes les mines dans les sables bitumineux. Au début de mai, l’agence avait déjà relaxé sa surveillance pour les mines à ciel ouvert.
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Plusieurs groupes écologistes du Québec demandent au gouvernement Legault de fermer la porte à toute aide financière pour la construction du complexe de transport, de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel GNL Québec. Ils estiment que ce projet industriel nuira à la lutte contre la crise climatique.
Selon les informations publiées mardi par Le Devoir, l’entreprise Gazoduq demande l’aide financière du gouvernement du Québec pour construire le gazoduc de 780 km qui alimentera l’usine de liquéfaction de GNL Québec.
L’entreprise Gazoduq demande l’aide financière du gouvernement du Québec pour construire le gazoduc qui alimentera l’usine de liquéfaction de GNL Québec, a constaté Le Devoir. Dans le contexte de la relance économique, le gouvernement Legault ne ferme d’ailleurs pas la porte à un soutien pour ce projet conçu pour exporter du gaz naturel albertain. Mais un tel investissement serait très risqué, selon un expert du secteur de l’énergie.
L’entreprise contrôlée par des intérêts financiers américains a un total de 18 lobbyistes inscrits au registre québécois, dont 10 proviennent directement de Gazoduq. Le mandat de lobbying de ces derniers a été modifié le 13 mars, soit une semaine après le retrait d’un investisseur majeur du projet piloté par la Société en commandite GNL Québec. Celle-ci contrôle le projet de gazoduc, mais aussi celui d’usine de liquéfaction et de terminal maritime Énergie Saguenay.
On tente de présenter le gaz de schiste comme un "passerelle" vers des énergies plus vertes. Cette source de gaz assurerait une étape de transition entre les énergies fossiles classiques et les énergies renouvelables que l'humanité devra impérativement développer.
L'industrie et certains politiciens continuent de véhiculer cette image qui s’avère, comme on va le voir, des plus fausses. Encore récemment le projet gazier Énergie Saguenay était présenté comme une énergie de transition; pourtant, plus de 85% du gaz qui serait amené à l’usine GNL par le projet Gazoduq serait du combustible produit par fracturation hydraulique dans les gisements non conventionnels des provinces de l’Ouest.
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La Régie de l’énergie de l’Alberta a suspendu plusieurs exigences de surveillance environnementale pour les entreprises qui exploitent les sables bitumineux.
Ces suspensions ont été accordées en raison de problèmes de santé publique soulevés par la pandémie de COVID-19. La décision, rendue plus tôt cette semaine, a une incidence sur les activités d’Imperial Oil, de Suncor, de Syncrude et de Canadian Natural Resources.
Cela vient s’ajouter à la précédente mesure d’allégement mise en place par le ministre de l’Environnement de l’Alberta, Jason Nixon, qui avait suspendu plus tôt l’obligation de l’industrie de signaler tout incident.
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Après des années de débats et de controverses, c’est la fin des projets d’exploration pétrolière et gazière dans le Saint-Laurent. Le Devoir a appris que l’entreprise qui détient les permis québécois dans le secteur Old Harry a demandé leur annulation. Et même si Québec et Ottawa refusent de fermer définitivement la porte aux futurs projets, aucune législation n’est envisagée pour permettre de nouveaux forages.
L’entreprise albertaine Headwater Exploration, connue auparavant sous le nom de Corridor Resources, a soumis une demande d’annulation au gouvernement du Québec pour ses deux permis, soit une zone de 500 km2. Ceux-ci sont situés à 80 kilomètres au nord-est des îles de la Madeleine, sur la frontière maritime avec Terre-Neuve.
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Les producteurs de pétrole et de gaz demandent au gouvernement fédéral de geler la taxe sur le carbone et de mettre sur la glace la nouvelle réglementation sur les changements climatiques, pendant que l’industrie traverse la pandémie.
[...] Pour faire valoir ses arguments, l’ACPP a enregistré en deux semaines au moins 29 réunions avec des fonctionnaires et des ministres fédéraux, entre le 12 et le 29 mars.
Le plus important lobby pétrolier au Canada tenterait de profiter de la pandémie de la COVID-19 pour demander au gouvernement fédéral de suspendre des dizaines de réglementations, de lois et de politiques environnementales.
Selon Environmental Defence, un groupe qui milite pour l’environnement, toutes ces demandes seraient comprises dans un document secret de 13 pages, daté du 27 mars et acheminé par l’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) au ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan.
Au moment où le gouvernement Trudeau s’apprête à dévoiler un plan d’aide financière pour aider l’industrie pétrolière et gazière, une mise à jour des émissions de gaz à effet de serre du Canada publiée mercredi démontre que le secteur des énergies fossiles plombe chaque année un peu plus le bilan du pays, qui continue pour sa part de s’alourdir.
Pour se conformer à ses engagements au sein de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Canada est tenu de produire un rapport détaillé de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), mais aussi des engagements pris par le pays et des résultats attendus.
Malgré la crise de la COVID-19, le gouvernement Trudeau a décidé de poursuivre les évaluations environnementales de projets industriels majeurs. C’est le cas d’un nouveau mégaprojet d’exploitation de sables bitumineux de Suncor, dont le début de la construction n’est pas prévu avant 2026. Ottawa promet toutefois de « prolonger » les délais pour les consultations publiques de « certains projets ».
La description du projet d’expansion de Suncor, situé près de Fort McMurray, a été rendue publique sur le site de l’Agence canadienne d’évaluation d’impact (ACEI) le 2 mars dernier. Cette étape est suivie d’une phase de consultation publique, au cours de laquelle « le public et les groupes autochtones » peuvent « formuler des commentaires » sur ce projet d’extraction de plus de deux milliards de barils de pétrole.
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Alors que le Canada est frappé par une crise sanitaire qui monopolise l’attention médiatique, le gouvernement Trudeau poursuit ses démarches pour accélérer les forages pétroliers en milieu marin, a constaté Le Devoir. Il mène présentement une consultation publique dans le but d’éliminer les évaluations environnementales exigées pour les forages exploratoires à l’est de Terre-Neuve. Au moins 100 de ces forages sont envisagés d’ici 2030.
Le processus en cours passe totalement inaperçu, alors que les Canadiens font face à la crise du coronavirus, mais il n’en demeure pas moins crucial pour favoriser le développement de l’industrie pétrolière dans l’est du pays au cours des prochaines années.
Alors que les scientifiques appellent à abandonner les énergies fossiles, Énergir tente de convertir les consommateurs d’hydroélectricité au gaz naturel. Une stratégie vivement dénoncée.
La semaine passée, Énergir incitait par courrier les PME à passer au gaz naturel. Une lettre massivement distribuée dans les commerces de Montréal décrit les arguments: de grosses économies en frais d’énergie, de près de 30% pour les abonnés d’Hydro-Québec, et 40% pour les consommateurs de mazout, mais aussi des subventions, «jusqu’à 25 000$ par appareil».
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Après avoir bien pris connaissance et analysé les différents éléments intrinsèques à GNL Québec et Gazoduq, l’Organisme de bassin versant du Saguenay (OBV Saguenay) est préoccupé par les impacts potentiels du projet sur les enjeux de l’eau.
[...] Plusieurs activités nécessaires à la réalisation du projet seraient dommageables pour l’eau, les écosystèmes aquatiques, humides et riverains, ainsi que pour leurs usages au bénéfice de la société.
Le projet GNL Québec a du plomb dans l’aile. Le plus important investisseur attendu pour le projet d’usine Énergie Saguenay a décidé de se retirer, ce qui compromet le financement du complexe de liquéfaction et du gazoduc qui doit permettre de l’alimenter. La ministre responsable de la région du Saguenay, Andrée Laforest, s’est malgré tout portée à la défense du projet, qu’elle juge nécessaire.
[...] L’investisseur en question, identifié par différents médias québécois, est en fait le fonds Berkshire Hathaway, propriété du milliardaire américain Warren Buffett.
La lettre s’adresse au premier ministre du Québec, François Legault
Nous vous écrivons en tant que médecins et professionnels de la santé au sujet du projet Énergie Saguenay-Gazoduq pour vous demander de prendre en compte les impacts négatifs qu’il pourrait avoir sur la santé humaine, s’il voyait le jour.
Tout d’abord, le gaz naturel présente en lui-même un risque important de par sa nature hautement inflammable. Ce risque accompagne chaque étape de manutention du produit, dont le transport et le stockage. Depuis 2008, plus de 500 incidents impliquant des gazoducs relevant de l’Office national de l’énergie ont été répertoriés au Canada, dont certains font état d’explosions.
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Une semaine après le retrait du controversé projet Frontier, de Teck Resources, la pétrolière Suncor vient de déposer un nouveau projet majeur d’expansion de l’exploitation des sables bitumineux qui doit mener à l’extraction de deux milliards de barils d’ici 2055.
[...] Ce projet, qui sera soumis à une évaluation environnementale fédérale et à une approbation du gouvernement, conduirait à l’exploitation de 225 000 barils par jour, soit environ 80 millions de barils par année. L’exploitation s’étendrait sur une superficie de 200 km2 (un peu moins de la moitié de la superficie de Montréal), de 2030 à 2055, soit une période de 25 ans.
Depuis les années soixante, le nord-est de la Colombie-Britannique est un centre important de production pétrolière et gazière conventionnelle. Plus récemment, la région a été ciblée par l’industrie du gaz de schiste extrait par fracturation hydraulique (exploitation non conventionnelle).
L’un des problèmes rencontrés par l’industrie concerne les fuites de gaz venant des puits — c’est-à-dire les trous creusés dans les sols pour y découvrir ou y récupérer des gisements de pétrole et de gaz naturel. Les fuites de méthane émanant de ces puits sont un problème important, car ce gaz à effet de serre est plus nuisible que le dioxyde de carbone.
Un administrateur de Questerre Energy, une entreprise albertaine qui veut relancer l’exploitation du gaz de schiste au Québec, a discrètement été nommé à un poste stratégique au conseil exécutif, le ministère du premier ministre.
Le gouvernement a annoncé en décembre, la nomination d’Alain Sans Cartier, sans mentionner qu'il était administrateur de Questerre. De son côté, Questerre annonçait que M. Sans Cartier démissionnait de son conseil d’administration pour relever de nouveaux défis, mais sans dire lesquels. Il était membre du conseil d’administration depuis 2013.
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En étudiant les cadres financiers des compétiteurs de l’éventuelle usine de l’entreprise Énergie Saguenay (GNL Québec), on réalise que ce projet s’inscrit au sein d’une industrie fortement dépendante de fonds publics. Ainsi, pour voir le jour, Énergie Saguenay devra obtenir au même titre que ses concurrents un important soutien du Trésor public.
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Dans un revirement inattendu, la société vancouvéroise Teck Resources a retiré dimanche sa demande d’autorisation environnementale pour le projet Frontier, pour lequel elle espérait recevoir le feu vert d’Ottawa cette semaine.
[...] Le projet Frontier, une vaste mine de sables bitumineux à ciel ouvert dans le nord de l’Alberta, est devenu extrêmement controversé au cours des derniers mois.
L’écrivaine canadienne Alice Munro fait partie des 42 Prix Nobel qui exhortent le premier ministre Justin Trudeau à rejeter l’important projet minier de sables bitumineux de Teck Resources en Alberta.
Mme Munro, le biologiste canadien Jack W. Szostak et 40 autres Nobel de médecine, de chimie, de physique, de littérature, de la paix et d’économie ont signé une lettre au premier ministre Trudeau, publiée vendredi dans le quotidien britannique The Guardian. Également adressée à la vice-première ministre, Chrystia Freeland, la lettre soutient qu’« il n’y a plus de place pour l’expansion du secteur des combustibles fossiles ».
Carte : MERN
Le puits de gaz qui est entré en éruption tôt samedi matin à Batiscan sera scellé, assure le maire Christian Fortin. Mais paraît-il que ledit puits était reconnu pour avoir des fuites.
Selon des informations obtenues auprès de la compagnie propriétaire du puits, le maire Fortin confirme que l’entreprise met en place différentes mesures afin de condamner ce puits situé près de la route 138 à l’intersection du chemin de l’Île Saint-Éloi Ouest.
Le puits de gaz à l'origine des évacuations à Batiscan samedi avait fait l'objet d'une inspection en décembre dernier, selon le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec. Le ministère précise que le puits foré dans les années 50 est maintenant inactif et qu’il est un puits de gaz et non un puits de gaz de schistes.
Toujours selon le ministère, il n'y aurait pas eu de déflagration ou de flammes, mais c’est plutôt une éruption de gaz qui serait survenue pour une raison inexpliquée.
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Dans un nouveau « résumé » de l’étude d’impact de son projet Énergie Saguenay, GNL Québec admet finalement que le trafic maritime qui en découlera pourrait poser un « risque » pour le béluga et les autres cétacés du Saint-Laurent. L’entreprise affirme toutefois qu’elle pourra contrer ce risque, une affirmation remise en question par des experts du ministère de la Faune, mais aussi du transport maritime et des bélugas.
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Une coalition de groupes écologistes demande au gouvernement Trudeau de rejeter le projet d’exploitation de pétrole des sables bitumineux Frontier, qui deviendrait le plus important du genre au pays. Son approbation rendrait d’ailleurs plus difficile l’atteinte des cibles climatiques, selon un expert des questions énergétiques. Ottawa promet une décision d’ici la fin du mois pour ce « projet majeur ».
Des groupes de différentes provinces ont fait valoir jeudi que la réalisation de ce projet pétrolier « compromettrait gravement » la promesse du gouvernement fédéral de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de manière à atteindre la « carboneutralité » à l’horizon 2050.
D’ici la fin du mois, le gouvernement fédéral doit trancher sur le sort de ce qui pourrait devenir la plus grande mine de sables bitumineux jamais réalisée au Canada.
Alors que le premier ministre de l’Alberta Jason Kenney est pressé de voir ce projet aller de l’avant, des protestations s’élèvent d’un bout à l’autre du pays, d’une part pour dénoncer la destruction qu’il causerait ainsi que sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre, et d’autre part pour remettre en question sa viabilité économique et le fait qu’il serait dans l’intérêt des Canadiens.
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Le 20 novembre dernier, la société GNL Québec a annoncé un investissement de 350 000 $ sur cinq ans dans un projet de Chaire interuniversitaire sur la séquestration du carbone. Rappelons que GNL Québec est le promoteur d’un projet d’usine de liquéfaction du gaz naturel à Port Saguenay. Ce projet nécessite la construction d’un gazoduc de 750 km pour acheminer jusqu’à Port Saguenay du gaz naturel en provenance de l’Alberta.
Conçu pour exporter 11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié chaque année, le projet d’usine Énergie Saguenay, de GNL Québec, pourrait « aider la planète » à lutter contre la crise climatique, en réduisant les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C’est ce qu’a soutenu mardi le premier ministre François Legault, lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.
[...] Des experts consultés par Le Devoir soulignaient récemment que les bénéfices climatiques du projet gazier sont présentement impossibles à démontrer, puisqu’on ne sait pas qui achètera ce gaz liquéfié ni à quoi il servira.
Le promoteur GNL Québec, qui souhaite établir une usine de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay, n’aura d’autre choix, à long terme, que de s’approvisionner en gaz issu de la fracturation hydraulique, selon les projections de l’avenir énergétique du gaz naturel au Canada.
Effets indésirables sur la grossesse, faible poids des bébés à la naissance, asthme exacerbé : l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) s’inquiète des risques posés à la santé humaine par l’extraction du gaz naturel par fracturation hydraulique, et recommande un moratoire immédiat sur tout nouveau projet au pays.
Elle prône aussi l’élimination progressive des activités de fracturation en cours.
Celles-ci se déroulent en majorité dans l’Ouest du Canada. Au Québec, le gouvernement a encore certains investissements dans le projet Galt, en Gaspésie.
Carte : © Sémhur via Wikimedia (CC BY-SA 4.0)
Terre-Neuve révoque le permis qui autorisait la compagnie Corridor Resources à effectuer des travaux d’exploration pétrolière dans le gisement Old Harry.
L’entreprise n’a pas demandé de renouvellement de son permis le 15 janvier dernier. Les travaux d’exploration pétrolière et gazière dans la partie terre-neuvienne du gisement situé à environ 80 km au large des Îles-de-la-Madeleine sont donc abandonnés.
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GNL Québec, mais aussi le premier ministre François Legault, affirme sans hésitation que le projet d’exportation de gaz albertain Énergie Saguenay permettra de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 28 millions de tonnes par année. Des experts consultés par Le Devoir soulignent toutefois que cela est présentement impossible à démontrer, puisqu’on ne sait pas qui achètera ce gaz liquéfié ni à quoi il servira.
La Cour suprême du Canada a rejeté jeudi les prétentions de la Colombie-Britannique, qui soutenait pouvoir empêcher l’Alberta d’expédier du pétrole brut lourd par l’oléoduc Trans Mountain, en vue de son exportation à l’étranger.
La décision laisse toute autorité pour l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain — et son contenu — entre les mains du gouvernement fédéral. Après quelques heures d’audiences, jeudi, le juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner, a indiqué que le tribunal était unanime : la Colombie-Britannique ne peut imposer de restriction sur le contenu de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain.
La fracturation hydraulique et les tremblements de terre qu’elle cause mettent en péril les infrastructures hydroélectriques dans le nord-est de la Colombie-Britannique, selon un rapport du Centre canadien pour des politiques alternatives (CCPA).
Le porte-parole du CCPA, Ben Parfitt, demande à nouveau à BC Hydro de faire immédiatement des mises à niveau sismiques pour éviter une catastrophe au barrage de Peace Canyon.
En cette période où le projet de GNL Québec sur la liquéfaction de gaz naturel défraie la manchette, un groupe de chercheurs piloté par le professeur Romain Chesnaux, ingénieur Ph.D. au Département des sciences appliquées de l’UQAC, en arrive à la conclusion qu’au moins 11 % d’un échantillon de puits de gaz de schiste exploités par hydrofracturation en Colombie-Britannique continuent à produire des émissions fugitives même après la fin de leur exploitation.
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Quoi qu’en disent les partisans du projet Énergie Saguenay, les impacts climatiques de cette usine de liquéfaction de gaz naturel « sont très difficiles à anticiper », conclut un avis d’expert produit par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Les émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) liées au projet en sol canadien équivaudraient à l’ajout de 3,4 millions de voitures sur les routes.
La Banque européenne d'investissement (BEI) va arrêter de soutenir les projets liés aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022, a annoncé l'institution jeudi dans un communiqué.
La décision est « historique », selon le ministre de l'Économie français Bruno Le Maire. « Un bond de géant », selon le président de la BEI Werner Hoyer.
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Nous sommes de ceux et celles qui ont quitté la région. Depuis longtemps, le solde migratoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean est négatif, ce qui veut dire que chaque année, notre région perd de ses forces vives. Nous avons fait le choix de partir, soit pour étudier ou encore pour nous ouvrir à de nouveaux horizons. Pour plusieurs, les années passent et l’idée de revenir au bercail se complique : carrière stimulante en ville, incertitudes personnelles, manque d’occasions dans la région, etc. Ce que nous disons aujourd’hui, c’est que ce n’est pas un projet comme celui de GNL Québec qui va nous aider à revenir dans la région. Nous ne le disons pas comme une menace; il s’agit d’un constat.
Selon une compilation effectuée par le groupe écologiste Environnement vert plus, les placements d’Investissement Québec dans les entreprises pétrolières évoluant en Gaspésie ont perdu 92,24 % de leur valeur boursière depuis 2012. La valeur a été compilée le 7 novembre.
La perte de valeur totalise au moins 21 107 150 $, soit 11 589 690 $ pour les actions acquises de Pétrolia, et 9 517 460 $ pour les actions acquises de Junex.
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Les autorités de réglementation fédérales ont ordonné la fermeture de l’oléoduc Keystone jusqu’à ce que son propriétaire prenne des mesures correctives pour déterminer la cause d’une fuite de pétrole estimée à 1,4 million de litres dans le nord-est du Dakota du Nord.
L’administration de la sécurité des pipelines et des matières dangereuses a émis cet ordre, mardi, à TC Énergie, de Calgary. Le déversement du pipeline, qui touche une région d’environ 2090 mètres carrés près d’Édimbourg, dans le comté de Walsh, a été découvert il y a une semaine.
Graphique : IRIS
Une étude menée par l'Institut de recherche et d'information socio-économique (IRIS) met en doute l'importance des retombées fiscales du projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel par GNL Québec à Saguenay.
[...] L’Institut publie aujourd’hui l’organigramme des organisations connues impliquées dans le projet. L'exercice démontre que GNL Québec n’est pas aussi québécoise que ses promoteurs le laissent entendre, puisque ses principaux investisseurs sont basés dans des paradis fiscaux comme le Delaware, Hong Kong et les îles Caïmans. L'impôt payé par les commanditaires serait donc minime.
Photo : Bob Wick
Il y a quelques années, nous aurions pu penser que les procès faits aux pétroliers étaient une plaisanterie des activistes. En réalité, c’est très sérieux. Tout indique que la justice mais également les actionnaires ont des doutes sur l’avenir de l’industrie fossile. Les recherches montrent que les directions des entreprises pétrolières ont caviardé les rapports des ingénieurs travaillant sur les risques liés au réchauffement de la planète.
Le gouvernement libéral prévoit amasser 500 millions de dollars par année grâce au pipeline Trans Mountain élargi et promet de tout investir dans des sources d'énergie plus propres et des activités visant à retirer le carbone de l'atmosphère.
Bill Morneau, ministre sortant des Finances réélu aux élections fédérales de lundi, a déclaré cette semaine à La Presse canadienne que le projet d'élargissement de l'oléoduc ne serait pas négociable avec d'autres partis du gouvernement minoritaire.
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Contrairement à ce que prétend son promoteur, le gaz transporté par ce pipeline pourrait bien remplacer du gaz conventionnel plus propre ou de l’électricité de source renouvelable, et ainsi augmenter les émissions globales de GES, tandis que les emplois promis dans les régions visées par le projet ont toutes les chances d’aggraver encore davantage la pénurie de main-d’œuvre vécue actuellement.
De nouvelles données révèlent que le tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent de 20 géants du pétrole qui savaient qu'ils causaient des dommages, selon le chercheur de renommée mondiale Richard Heede.
Saudi Aramco, Chevron, Gazprom, ExxonMobil... Vingt entreprises figurent sur cette liste établie par Richard Heede, dont l'expertise consiste à étudier le rôle des pétrolières dans l'aggravation de la crise climatique.
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Les citoyens concernés par le projet Énergie Saguenay de GNL Québec, pour la construction d’une usine de liquéfaction du gaz naturel à Grande-Anse, auraient intérêt à s’informer sur les différents enjeux, notamment l’utilisation de l’hydro-électricité produite par Hydro-Québec, une énergie propre, afin d’exporter 11 millions de tonnes d’énergie fossile sur les marchés internationaux.
Un groupe d’experts s’inquiète des informations partagées par les promoteurs des projets de Gazoduq et de GNL Québec. Selon Geneviève Paul, directrice générale du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), des annonces comme celle de la création d’un Fonds pour les communautés de 36 millions $ pour le développement social et économique des régions touchées par le projet sont prématurées, inquiétantes et viennent brouiller les perceptions des citoyens.
Le dossier des forages à Joly continue de faire des remous au sein d’une partie population qui s’oppose au projet de l’entreprise gazière Ressources Utica. En août dernier, le comité des citoyens de Joly a même déposé une lettre à l’attention du conseil municipal pour tenter de le convaincre de revenir sur sa position favorable à l’élaboration du forage d’un puits sur une terre agricole.
Ces dix dernières années, les scientifiques ont mesuré dans l'atmosphère d'importantes augmentations du volume de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Au départ, les vaches et les zones humides étaient pointées du doigt mais de nouvelles recherches attirent l'attention sur les volumes de méthane rejetés par la production de combustible fossile et accusent principalement les activités d'extraction du gaz de schiste des États-Unis et du Canada.
Photo : Google Maps
À la suite du deuxième déversement à Hibernia en un mois, des biologistes réclament la présence permanente d’observateurs indépendants de la faune sur les plateformes pétrolières au large de Terre-Neuve.
La biologiste à l’Université York, Gail Fraser, qui étudie les impacts des déversements de pétrole sur les oiseaux marins, indique que sans une présence continue d’observateurs indépendants, l’impact de l’industrie pétrolière sur la faune marine demeure inconnu.
Environ 12 000 litres d’hydrocarbures de la plateforme Hibernia, soit l’équivalent de 75 barils de pétrole, se sont déversés dans l’Atlantique Nord au large de Terre-Neuve mercredi, a estimé jeudi la Société d’exploitation et de développement d’Hibernia (SEDH).
Un controversé projet de réservoir de gaz naturel dans la MRC de Lotbinière sème la grogne dans la localité de Saint-Janvier-de-Joly. Des dizaines de citoyens ont fait connaître leur mécontentement samedi matin à l'entreprise gazière en charge du projet, Ressources Utica, lors d’une séance publique d’information.
Plusieurs y voient une tentative camouflée de relancer l'exploitation de gaz de schiste dans la région. La compagnie prétend toutefois vouloir réaliser son projet sans fracturation hydraulique de schiste.
Près de 10 ans après le début de la saga du gaz de schiste, les entreprises Questerre et Utica espèrent relancer les projets gaziers dans la vallée du Saint-Laurent. Celles-ci ont d’ailleurs inscrit récemment des lobbyistes au registre québécois dans le but de promouvoir leurs projets, déjà contestés par des groupes écologistes.
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Le Conseil régional en environnement de l'Abitibi-Témiscamingue s'oppose officiellement aux projets de Gazoduq et GNL Québec.
Le CREAT a rendu publique cette position par voie de communiqué mercredi matin.
L'organisme déplore que la construction d'un gazoduc entre le nord-est de l'Ontario et le Saguenay implique la détérioration, la fragmentation et la destruction de centaines de milieux humides, de milieux naturels de haute valeur écologique et de la coupe de vieilles forêts.
Deux députés libéraux reconnaissent que l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, que vient d’approuver leur gouvernement, augmentera les émissions de gaz à effet de serre du pays.
Le Québécois Joël Lightbound et l’Ontarien Nathaniel Erskine-Smith ont concédé mercredi ce que le gouvernement niait la veille.
Les opposants à l'oléoduc Trans Mountain se préparent pour un été chaud, marqué par des contestations judiciaires et des manifestations visant à bloquer la construction du projet qui a reçu le feu vert du gouvernement fédéral mardi.
Rueben George, de la Première Nation Tsleil-Waututh, a annoncé qu'il contestera la décision devant la Cour fédérale d'appel et a dit être certain de gagner sa cause.
Le gouvernement de Justin Trudeau a donné mardi soir ce qu’il espère être l’ultime feu vert nécessaire à l’agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain. Pour faire mieux passer la pilule auprès des électeurs inquiets de la crise climatique, Ottawa promet de consacrer les revenus supplémentaires qu’il en tirera aux énergies vertes. Mais déjà des communautés autochtones promettent de lui mettre des bâtons dans les roues.
Le gouvernement de Justin Trudeau affirme que l’expansion du pipeline Trans Mountain n’entraînera pas d’augmentation des émissions de gaz à effet de serre au Canada. Est-ce exact ?
Le gouvernement de Justin Trudeau s’est toujours cru capable de résoudre la quadrature du cercle en promettant de lutter contre les changements climatiques tout en soutenant le développement économique associé aux hydrocarbures. La décision annoncée mardi d’aller de l’avant avec l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain (TMX) ne résout pas cette équation.
En plus de plusieurs autres titres se trouvant ailleurs en Gaspésie, la compagnie albertaine renonce à tous ses permis d'exploration pétrolière et gazière situés entre les Plateaux-de-Matapédia et Carleton-sur-Mer.[...]
Pieridae, qui a avalé Pétrolia, évoquait alors l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi et le climat politique, pour justifier sa décision.
À Ristigouche-sud-est, le retrait de la pétrolière albertaine a été accueilli avec joie par le maire François Boulay.
On rappelle que la municipalité a mené une bataille juridique sans précédent contre la compagnie Gastem, qui a vendu ses titres à Pétrolia plus tard.
Des concentrations plus élevées de métaux comme l’aluminium et le manganèse ont été trouvées dans le système de femmes enceintes vivant à proximité de puits de fracturation hydraulique pour le gaz naturel, un résultat préoccupant, selon une chercheuse québécoise qui tente de déterminer s’il y a justement un lien avec cette activité industrielle.
L’analyse a été demandée par des résidants de la région qui s’inquiétaient depuis un bon moment de l’impact sur leur santé, causé par le fait de vivre près de ces sites d’exploitation gazière.
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Le député péquiste de Jonquière Sylvain Gaudreault estime que la région doit choisir l’économie verte et tourner le dos au projet GNL Québec. Il affirme que le projet consiste à mettre en valeur une énergie du 20e siècle qui ne fera qu’accroître les émissions de gaz à effet de serre et amplifier la problématique des changements climatiques.
GNL Québec, le promoteur du projet Énergie Saguenay, qui est évalué à 9,5 milliards, se prépare à demander une aide substantielle de l’État québécois pour une usine de gaz naturel liquéfié destiné à l’exportation. Or, le gouvernement dispose déjà de la structure pour consentir cette aide, le Fonds Capital Mines Hydrocarbures (CMH).
Le Devoir nous apprenait mardi que GNL Québec a fait appel à sept lobbyistes, dûment inscrits au registre, en vue d’obtenir un soutien financier de la part de l’État québécois auprès, notamment, d’Investissement Québec (IQ). Pas moins de onze ministères sont visés par ces activités de lobbying, tout comme Hydro-Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Un groupe de revendications territoriales inuit demande au gouvernement fédéral de protéger de façon permanente de vastes régions de l’est de l’Arctique contre tout développement industriel. [...]
«Il existe des zones extrêmement sensibles, soutient le président de l’Association inuite Qikiqtani, P. J. Akeeagok. Il ne peut y avoir de négociation concernant des secteurs où nous pensons qu’il est absolument impossible d’y exploiter les ressources pétrolières et gazières.»
Les subventions aux énergies fossiles totalisaient 54 milliards de dollars en 2017, selon une nouvelle analyse du FMI. Ce chiffre inclut les effets sur la santé, la congestion et les changements climatiques. Le rapport place le Canada au 6e rang du G20 et au 13e rang des 20 plus gros producteurs d'hydrocarbures, pour ce qui est des subventions aux énergies fossiles.
L’Association pétrolière et gazière du Québec entend changer de nom ce mois-ci afin de marquer « un nouveau départ » pour le secteur pétrolier et gazier au Québec, dans la foulée de l’élection d’un gouvernement de la Coalition avenir Québec. Elle promet d’ailleurs de proposer des projets « dont l’empreinte écologique va compétitionner avec celles du solaire et de l’éolien ».
[...] Dans une note signée par son président, Michael Binnion, l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) insiste sur le « nouveau départ » souhaité en 2019 par le regroupement d’entreprises.
« Un nouveau gouvernement est en poste, qui a promis un meilleur équilibre entre environnement et économie. Nous croyons que c’est le bon chemin à prendre.[...] »
Il n’y aura pas d’assouplissements dans la Loi et les règlements sur les hydrocarbures pour permettre le développement de projets de gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent, a assuré jeudi le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien.
Questerre Energy Corporation, une entreprise albertaine, veut extraire des hydrocarbures dans les basses terres du Saint-Laurent. Elle poursuit le gouvernement québécois devant les tribunaux pour faire annuler les règlements qui l'en empêchent. Ce litige pourrait avoir des répercussions considérables sur l'environnement et la société parce qu'il risque de mener à l'extraction primaire d'énergie fossile au Québec.
Questerre Energy a obtenu une suspension des procédures judiciaires entamées pour forcer le gouvernement du Québec à lever l’interdiction de fracturation dans le schiste dans la vallée du Saint-Laurent. L’entreprise et le gouvernement veulent ainsi explorer « différentes options » pour tenter de régler le litige, même si Québec assure qu’il n’est pas question de rouvrir la porte au gaz de schiste.
Des échantillons d'air prélevés dans le nord de l'Alberta indiquent que les sables bitumineux sont plus polluants qu'on ne le pense, affirment des chercheurs.
Une nouvelle étude, menée par des scientifiques fédéraux, montre que les sables bitumineux émettent plus de gaz carbonique (CO2) que ce qu'ont indiqué les entreprises pétrolières. Selon les chercheurs, cette découverte pourrait avoir de profondes conséquences sur les stratégies du gouvernement fédéral en matière de changements climatiques.
C’est avec beaucoup d’inquiétude que le groupe citoyen Lotbinière en transition a appris aujourd’hui la suspension des procédures que Questerre Energy avait entreprises en novembre dernier contre le gouvernement du Québec afin d’obtenir la possibilité de fracturer le schiste, alors que les règlements de la Loi sur les hydrocarbures entrés en vigueur le 20 septembre 2018 le lui interdisent. « Nous savons que des lobbyistes sont à l’œuvre pour échapper à l’interdiction de fracturer le schiste ou faire modifier les règlements. Nous craignons que le gouvernement Legault soit en train de négocier à huis clos avec Questerre », a déclaré Irène Dupuis, porte-parole du groupe.
Des groupes environnementalistes demandent au premier ministre François Legault de ne pas céder aux pressions de compagnies qui veulent lever l'interdiction de la fracturation du schiste et l’interdiction des forages dans trois baies de la Gaspésie.
Selon le Front commun pour la transition énergétique, des recherches dans le Registre des lobbyistes du Québec indiquent que que deux compagnies du secteur des énergies fossiles, l’entreprise albertaine Questerre Energy et l’autrichienne Utica Resources, se sont engagées dans des démarches visant à faire modifier les règlements de la Loi sur les hydrocarbures.
La MRC Rimouski-Neigette emboîte le pas à celle de La Mitis et s'oppose à toute forme d'exploration ou d'exploitation de gaz ou de pétrole sur son territoire.
Plus tôt cette année, les villes de Rimouski, Price, Saint-Anaclet et Sainte-Luce, notamment, ont adopté des résolutions semblables afin de protéger leurs sources d'eau potable.
Selon le préfet, Francis St-Pierre, les élus municipaux ont le devoir de prévoir ce qui pourrait arriver advenant des travaux de fracturation hydraulique sur le territoire.
La MRC de Lotbinière a été ciblée par une entreprise gazière qui tente d'obtenir les accréditations nécessaires pour effectuer des forages exploratoires dans les basses terres du Saint-Laurent.
Le président de l’entreprise Ressources Utica, Mario Lévesque, s’est récemment inscrit au Registre des lobbyistes du Québec pour effectuer des représentations auprès des instances gouvernementales.
Une goutte d’eau est flexible. Une goutte d’eau est puissante. Rien n'est plus nécessaire qu'une goutte d'eau.
L’eau est au cœur du développement durable. Les ressources en eau, ainsi que la gamme de services qu’elles peuvent rendre, contribuent à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement. De la nourriture et la sécurité énergétique à la santé humaine et environnementale, l’eau contribue à l’amélioration du bien-être social et à une croissance équitable, affectant les moyens de subsistance de milliards d’individus.
Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, tient à rassurer la population à la suite de la publication récente d’avis publics dans Le Courrier Sud du 14 novembre par des entreprises liées à l’exploration du gaz de schiste.
Même si l’industrie gazière souhaite relancer la filière du gaz de schiste au Québec, au point de poursuivre le gouvernement pour faire lever l’interdiction de fracturation, la porte est bel et bien fermée, a soutenu mercredi le premier ministre François Legault.
« Nous ne sommes pas ouverts au gaz de schiste », a-t-il fait valoir en réponse à une question du Devoir, en marge d’une allocution prononcée à la tribune de la Fédération québécoise des municipalités.
Après avoir échoué à faire accepter ses projets au Québec, l’industrie du gaz de schiste se tourne vers les tribunaux pour faire reconnaître son droit de mener des forages avec fracturation. L’entreprise albertaine Questerre, qui pilote cette action en justice, soutient d’ailleurs que cette technique est sécuritaire et espère même relancer le développement de la filière dans la province.
Cet été, au Québec, il a fait anormalement chaud et humide. Une vague de chaleur sans précédent a tué au moins 90 Québécois. Des incendies de forêt incontrôlés ont ravagé le nord de l’Ontario et la Colombie-Britannique. Des inondations ont forcé des gens à quitter leur maison dans la province et ailleurs.
Après avoir nié pendant plusieurs mois son intention d’ouvrir la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec, le gouvernement Couillard admet finalement que la chose sera bel et bien possible. La Coalition avenir Québec (CAQ) se montre elle aussi favorable aux projets dans les lacs et les rivières.
Contrairement à ce qu’a soutenu à maintes reprises le ministre Pierre Moreau, le gouvernement Couillard n’a pas complètement fermé la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau, a constaté Le Devoir. Québec prévoit toujours une mesure d’« exception » pour se garder le droit de les autoriser.
Le gouvernement a publié mercredi dans la Gazette officielle la version définitive du Règlement sur les « activités d’exploration, de production et de stockage d’hydrocarbures en milieu hydrique ». Ce dernier devrait entrer en vigueur d’ici 15 jours, selon ce qu’on peut y lire.
La fondation « Coule pas chez nous » lance une campagne de sensibilisation nationale pour dénoncer les subventions octroyées à l'industrie gazière.
Vous avez cru en notre capacité à contrer le projet d'oléoduc Énergie Est et, ensemble, nous avons réussi !
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Les entreprises gazières qui détiennent des permis d’exploration dans la vallée du Saint-Laurent envisagent de poursuivre le gouvernement du Québec, qui a décidé d’interdire la fracturation hydraulique dans tout le territoire qui renfermerait un potentiel de gaz de schiste.
Le gouvernement Couillard interdira finalement les forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec, après que Le Devoir eut révélé que la porte était bel et bien ouverte pour la recherche d’hydrocarbures dans les lacs et les rivières, ce que le ministre Pierre Moreau a toujours nié.
[Pierre Moreau, ministre] Dernièrement, des articles de presse rapportaient que « le gouvernement ouvrait la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec ». [...]
[Alexandre Shields, journaliste] Dans le cadre de la mise en oeuvre de la Loi sur les hydrocarbures, le gouvernement Couillard a élaboré un projet de règlement sur les « activités d’exploration, de production et de stockage d’hydrocarbures en milieu hydrique ». Un tel milieu peut être défini comme un cours d’eau, soit un lac ou une rivière, par exemple.
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, se dit prêt à « corriger des éléments » de son projet de règlement sur l’exploration pétrolière et gazière dans les cours d’eau de façon à fermer la porte aux forages dans les lacs et les rivières du Québec.
Contrairement à ce qu’a affirmé à plusieurs reprises le ministre Pierre Moreau, le gouvernement Couillard a bel et bien décidé d’ouvrir la porte aux forages pétroliers et gaziers dans les cours d’eau du Québec. Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a d’ailleurs élaboré un projet de règlement spécifique pour encadrer l’exploration « en milieu hydrique ».
Deux des premiers gestes du gouvernement Couillard, en 2014, ont été de lancer son Plan d’action sur les hydrocarbures et d’affecter 1,25 milliard $ à l’exploitation de ressources non renouvelables, dont le pétrole et le gaz.
Le gouvernement Couillard a annoncé début juin son intention d'interdire pour de bon l'exploitation du gaz de schiste (par fracturation hydraulique) au Québec, mais l'industrie sort de sa manche une ultime carte pour le convaincre de changer d'avis.
Un mois après l'échéance du délai supplémentaire demandé par Gastem, l'entreprise n'a toujours pas trouvé l'argent que le tribunal lui demande de verser à la municipalité de Ristigouche-Partie-Sud-Est.
Le dépôt des projets de règlements modifiés de la Loi sur les hydrocarbures le 6 juin dernier ne rassure pas le Comité vigilance hydrocarbures de la MRC de Lotbinière. Le regroupement ne croit pas qu’ils écartent définitivement les possibilités de forages dans la région.
Après avoir fait la promotion de l’exploitation du gaz de schiste au Québec, les libéraux ont définitivement tourné le dos à cette filière cette semaine, à quelques mois des élections. Le gouvernement Couillard laisse cependant la porte ouverte à l’industrie des énergies fossiles, tout en jugeant le potentiel très faible. Il pourrait malgré tout être confronté à des demandes de compensations de certaines entreprises, en raison des règles élaborées pour encadrer les éventuels projets pétroliers et gaziers.
Les craintes des citoyens quant à l’exploitation des hydrocarbures sur le territoire ont été entendues par le gouvernement. Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, a présenté aujourd’hui une nouvelle série de règlements qui encadrera les activités liées aux hydrocarbures, notamment en interdisant la fracturation dans le schiste pour l’extraction du gaz.
Le gouvernement Couillard met un terme définitif à l’exploitation des gaz de schiste par fracturation, mais permettra cette technique dans les autres types de roche.
Québec modifie la Loi sur les hydrocarbures afin de la rendre plus sécuritaire pour l'environnement et les citoyens. Le gouvernement interdit formellement l'exploitation du gaz de schiste. Il imposera aussi une « zone de protection additionnelle » d'un kilomètre autour des municipalités, dans laquelle tous les forages seront interdits.
Après des années de controverse, le gouvernement Couillard met finalement un terme aux projets de gaz de schiste au Québec, tout en laissant la porte ouverte à la fracturation dans plusieurs régions de la province. À quelques mois des élections, les libéraux tentent aussi de faire la paix avec les municipalités en imposant des distances séparatrices plus importantes entre les futurs forages et les secteurs habités.
Un sondage mené auprès des citoyens de la ville de Bécancour et de la MRC de Lotbinière, afin de connaître leur intérêt pour des projets pilotes de forage de gaz de schiste, fait craindre le pire aux opposants.
Selon le comité de citoyens responsables de Bécancour, l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) fait présentement un sondage auprès des citoyens de la Ville de Bécancour et de la MRC de Lotbinière afin de connaître leur intérêt pour des projets pilotes de forage de gaz de schiste.
Au moins 166 municipalités ont décidé de faire front commun et de recourir aux tribunaux pour forcer le gouvernement Couillard à leur accorder le droit d’imposer des règles plus strictes de protection de l’eau potable dans le cadre des forages pétroliers et gaziers, a appris Le Devoir. La ministre de l’Environnement, Isabelle Melançon, leur refuse toujours ce droit, même si elle en a le pouvoir.
La menace d’une requête en jugement déclaratoire brandie par 81 municipalités du Québec dans le dossier de la réglementation entourant l’exploitation des gaz de schiste constitue un «changement de ton» de la part des municipalités, selon la ministre de l’Environnement Isabelle Melançon.
Des questions d’eau ont notamment retenu l’attention, lundi soir, au conseil municipal de Warwick alors que les élus ont convenu de joindre un mouvement quant à un recours pour une dérogation contre le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.Quatre-vingt-une municipalités du Québec menacent de déposer d’ici le mois de juin une requête en jugement déclaratoire à la Cour supérieure. Le litige est lié au fait que le ministère de l’Environnement n’a pas répondu à leur demande d’exiger des distances plus grandes entre les opérations de fractionnement hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste et leurs sources d’eau potable.
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